Chapitre 4 : Huit longues années

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Le lendemain, je me réveillai dans un lit. Qu'est-ce que cela faisait du bien !

L'odeur du café enivrait toute la maison. Avant de descendre, je pris une douche et je changeai mes vieux vêtements contre un tee-shirt noir et un pantalon kaki.

Je descendis et je tombais sur Raphaël qui cuisinait des crêpes tandis qu'Éméric buvait un verre de jus d'orange en attendant la suite du petit déjeuner. Devant cette scène, je ne pus m'empêcher de repenser aux matins avant l'arrivée de ce virus, quand je n'étais encore qu'une enfant : mon père assis à table, à savourer son café d'une main et de l'autre, lire le journal. Ma mère aux fourneaux qui cuit des pancakes tandis que mon petit frère pleure dans sa chaise pour avoir son biberon. Ma famille me manque tellement. Ces moments, tous ensemble, je n'y croyais plus !

- Hey, Jenny. Tu es levée. Raphaël m'extirpa de mes songes et je revins à la réalité des choses.

- Salut, Jennifer. Éméric me fit un grand sourire.

- Oui, désolé si j'ai pris longtemps, mais je ne parvenais plus à me sortir du lit, lui répondis-je en souriant et en mettant ces souvenirs de côté.

- J'ai fait des crêpes et du café. Il fit sauter la poêle et la déposa dans une assiette sur le bar de la cuisine. Bon appétit, Jenny.

Je m'assis et je savourai le repas qui s'offrait à moi. Ça faisait un moment que je n'avais pas aussi bien mangé ! Après la destruction de notre camp, je m'étais nourri principalement de baies ou de fruits qui trainaient sur mon chemin. J'avais eu la chance, une fois, d'attraper un écureuil !

On se mit autour du bar et on dégusta les crêpes, un vrai moment convivial. Après un long temps de silence, voyant que tout le monde terminait de manger, Éméric débarrassa la table.

- Tu ne dois pas aller en cours, toi ?

- Si, c'est pour ça que je range. À ce soir Raph, à ce soir Jenny. Le jeune partit de la maison.

- Il y a des cours. Comme quand, nous, on allait à l'école. Je n'en croyais pas mes oreilles... Apprendre aux enfants des maths dans un monde où ils devraient être entrainés à survivre, j'aurais tout entendu !

- Oue, je sais que cela parait fou, mais les enfants vont à l'école suivre des cours.

- Et bien ça alors, je ne m'y attendais pas. J'essayai de m'imaginer des gamins assis sur une chaise dans une classe à devoir écouter un cours... C'est impossible, rigolais-je intérieurement.

- Et au fait, tu as fait quoi hier avant de rentrer ? Tu as pris longtemps, j'ai bien cru que tu t'étais perdue, pouffa-t-il.

- Ah, ah, ah ! Non, si tu veux tout savoir, dis-je en avalant une goulée de café qui me brûla la gorge, j'ai marché un peu et j'ai rencontré un certain Negan. Très sympa comme gars !

- Tu as parlé avec ce type et tu le trouves sympa ! Le ton de sa voix avait changé pour devenir plus dur. Ne t'approches plus jamais de ce malade, Jenny !

- Pourquoi, c'est quoi le problème avec lui ? J'ai l'impression que tout le monde le traite comme à un chien.

- Je n'étais pas là avant sa chute. Son intonation s'était radoucie. Mais on m'a expliqué que Negan avait massacré à coups de batte de baseball deux des personnes vivant à Alexandria. Il en a aussi étripé un et a ordonné qu'on en tue un autre. Il parait même qu'il a éliminé le grand frère de Judith. C'est un malade ce gars. Il ne faut pas rester avec.

All I want, is youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant