Chapitre 41

97 5 4
                                    

Quand je rentre chez ma mère, tout est désert. Aucun membre de la famille n'est présent.

— M. Steele a appelé pour dire qu'ils dînaient tous à l'extérieur, m'annonce Gail d'une voix contrite.

Mais où sont passés nos agents de sécurité ?

— Ah. Merci.

Pourquoi ne m'a-t-on pas prévenue ? Bon sang, je déteste qu'on ne me prévienne pas.

— Qu'aimeriez-vous manger ?

Le regard de Mme Jones est déterminé ; il est aussi ferme que l'acier.

— Des pâtes.

Elle sourit.

— Spaghettis, penne, fusilli ?

— Penne, avec une sauce bolognaise.

— Tout de suite. Et Ana... Il faut que vous sachiez qu'à part les parents de Christian, Andrea, Welch, Barney, Mr Rodriguez, Jason, Sawyer, Mr Steele, le Dr Flynn ainsi que les autres agents de sécurité et moi-même nous sommes les seuls à savoir pour Mr Grey.

Elle sourit affectueusement.

Encore heureux...

À 22 heures, ils ne sont toujours pas rentrés. Assise sur mon lit, je décide d'appeler Ray.

— Annie, répond-il enjoué.

— Salut, papa.

Il se racle la gorge.

— Salut.

— Tu rentres ?

— Plus tard. Ta mère a besoin de rire et sourire.

— Tu es au restaurant avec tous les Grey ?

— Oui. Tu pensais que j'étais où ?

— Parti chez le père de José.

— Mr Rodriguez n'est pas dans une forme olympique.

— Ah ? Pourquoi José ne m'a rien dit ?

— Il a juste pensé que ce que ton Christian traversait était beaucoup plus grave que son père...

— C'est tout José ça. Il pense toujours au bien-être de ses ami(e)s.

— Carrick est toujours en colère contre son fils....Pas plus tard que tout à l'heure, il m'a dit que Christian ne cessait de faire conneries sur conneries....

— Papa, ils sont toujours en froid. Si cela ne s'arrête pas, je m'en mêlerais.

— Annie, laisses-les se débrouiller seuls.

Nous restons tous les deux en ligne, et le silence s'allonge.

— A plus tard, Annie.

— A plus tard, papa.

Il raccroche.

Et merde. Je fixe mon BlackBerry. Je ne sais pas ce que mon père attend de moi. Je ne compte pas rester les bras croisés en voyant la relation entre Carrick et son fils se détériorer. D'accord, mon père veut que je reste en dehors de leurs histoires mais ça m'affecte moi aussi. Je veux que Papa Grey reconnaisse ses torts.

Je m'allonge sur mon lit, en fixant le plafond. Je pose une main sur mon ventre arrondi.

— Ah, mes Petits Pois...Aidez-moi à réconcilier votre grand-père avec votre père.

A qui d'autre pourrais-je parler de leur querelle ? Peut-être que le Dr Flynn pourrait m'aider dans ma quête...

À minuit, je n'arrive plus à garder les yeux ouverts. Résignée, j'éteins la lumière. Roulée en boule sous la couette, je lâche enfin dans mon oreiller des gros sanglots de détresse...

J'ai la tête lourde lorsque je me réveille. Une lumière étincelante se déverse par les baies vitrées.

Quand je consulte mon réveil, je constate qu'il est 6 h 30. Je m'assois au bord du lit. Un paquet volumineux est posé sur mon bureau. Il n'y était pas lorsque je me suis couchée sans doute que Gail l'a déposé pendant que je dormais. Je le prends dans mes mains puis l'ouvre, j'y découvre un assortiment de bain moussant. Ce ne peut être qu'une idée de mon fifty. Il ne pense qu'à mon bien être. Je découvre une carte « Reposez-vous au milieu de toutes ces senteurs, Mme Grey, c'est un ordre. Un mari fou amoureux. Je vous aime Mme Grey. Christian ».

Gail s'affaire dans la cuisine lorsque je descends.

— Bonjour, dit-elle gaiement.

— Bonjour. La famille Grey ?

Un silence s'installe.

— Ils sont partis très tôt.

— Alors, ils sont rentrés hier soir ?

Je n'arrive pas à croire qu'ils soient partis sans moi...

— Oui. (Elle se tait un instant.) Ana, pardonnez-moi de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais l'histoire du nouvel article que compte écrire Mme Katherine sur Mme Lincoln a fait beaucoup de ravage au sein de la famille Grey. Surtout ne désespérez pas, tout rentrera dans l'ordre.

Elle se tait. Je suis certaine qu'à voir ma tête elle a compris que je n'ai aucune envie de parler de Mrs Robinson pour l'instant.

Je suis en colère contre Kate, elle avait pourtant dit qu'elle n'écrirait pas d'article sur cette pédophile et ce, devant Grace !

Quand je pense que Grace a tout découvert le jour de nos fiançailles... Mrs Robinson était une amie très chère de Mama Grey, c'est scandaleux !

Heureusement qu'Hannah m'a laissé plusieurs manuscrits au moins j'ai de quoi m'occuper.

Mon fifty entrera dans une colère noire si Kate écrit cet article. Les larmes me brûlent les yeux. J'en ai l'estomac retourné. Merde ! Je vais vomir. Je me précipite vers les toilettes et j'arrive juste à temps pour rendre mon petit déjeuner dans la cuvette. Je m'assois par terre, la tête entre les mains. Au bout d'un moment, on frappe discrètement à la porte.

— Ana ?

Ce n'est que Gail.

— Oui ?

— Ça va ?

— Je sors dans un petit moment.

— Vous m'aviez demandé de vous prévenir de votre rendez-vous en visio conférence. C'est l'heure.

Merde.

— Tout est déjà installé. J'arrive dans une minute.

— Voulez-vous du thé ?

— Oui, merci.

Après mon déjeuner – encore un bagel avec du saumon et du cream cheese, mon préféré depuis plus de vingt ans, que j'arrive heureusement à garder –, je reste assise à fixer l'écran de mon ordinateur sans enthousiasme, en me demandant comment Christian et moi allons résoudre l'énorme problème qu'est Mrs Robinson.

Le bourdonnement de mon BlackBerry me fait sursauter. Un numéro masqué, peut-être qu'il s'agit de Nate...

— Allo ?

— Bonjour, Anastasia, ça fait si longtemps.

Une voix de femme. Qui me rappelle quelque chose... Merde !

Mon cuir chevelu me picote et tous les poils de mon corps se dressent tandis que l'adrénaline inonde mon système nerveux et que la terre s'arrête de tourner.

Mrs Robinson.

Ana & Christian Grey : Envers et contre toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant