L'étoile paresseuse

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Je ne sais pas... N'avez-vous jamais eu cette impression...cette impression comme si tout était vide de sens, vide de saveur, vide de couleur...
La douloureuse impression de ne pas ressentir les choses comme on le devrait. La dérangeante impression d'être le spectateur de sa propre vie. De la subir bien plus que de la vivre. Sans pouvoir dire un mot, sans pouvoir dire tout haut ce qu'on pense tout bas. Sans pouvoir interagir avec ce qui nous entoure.En ces moments là, rien au monde n'est plus vide que mon cœur...
Un peu comme un gouffre que j'essaie désespérément de remplir, sans jamais y arriver ne serait-ce qu'un tout petit peu. Sans jamais arriver à lui donner les couleurs que je voudrais, sans jamais arriver à lui donner ne serait-ce que le moindre éclat. Je ne sais pas...je m'interroge... D'une part, je voudrais véritablement me débarrasser de cette vie de spectateur, mais d'un autre côté j'ai cette part de moi qui aime ce que je suis. Oui! ce que je suis.
Moi et mes émotions,
Moi et ma sensibilité,
Moi et ma faiblesse...
Après tout, qui suis-je vraiment si je retire ce qui me caractérise ? Mais devrais-je pour autant me définir uniquement par ma faiblesse ? Je ne sais pas, je l'ignore. Après tout, je ne fais que ça , ignorer... Ne pas savoir, c'est ça le plus dérangeant.
Serais-je vraiment heureux si je voyais ces couleurs que je souhaite tant voir? Après tout, qu'est-ce qui me garanti qu'elles sont aussi belles qu'elles n'y paraissent?
Et puis...
Il y a toutes ces choses que je n'ose pas dire.
Tous ces mots qui n'osent pas sortir.
Toute cette tristesse que je transforme en rire.
Toutes ces émotions,qui, chaque jour, frôlent le pire...

Alors je me tais, et j'attends...
j'attends que ce foutu temps ait raison de moi.
J'attends qu'on me dise va-t-en, ici tu n'es pas roi.
J'attends que ce foutu monde me déchoie.
J'attends plus rien de ce monde plein d'émois.

Dans les glorieuses ténèbres qui tapissent mon cœur, je peine à te voir briller. À voir ne serait-ce qu'un scintillement, ne serait-ce qu'une étincelle... alors je ne peux que te crier
de ma plus faible voix. Cette voix qui n'a nul besoin d'exploser les décibels. Cette voix qui, plus elle s'étend et plus elle se tait. Cette voix que tu connais si bien pourtant...
Les plus doux murmures de mon âme.

À moi, moi qui ai peur de briller ;
À moi, moi qui ai peur d'éclairer;
À moi, moi L'Étoile paresseuse...

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant