L'écrit-vain

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Aujourd'hui les regards ne suffisent plus. Les rires ne renvoient plus d'échos et les mots qui se ressemblent ne s'assemblent pas.
Tout est vain. Tout est vide. Et les écrits disparaissent.

Plus aucune certitude. Seul l'incertain demeure figé dans le marbre. Car aujourd'hui, nous vivons l'inconstance de notre destinée.

L'inconnu. Toujours insaisissable, il a mille visages. Chacune de ses facettes disparais dès lors qu'on en reconnaît une. Et le silence prend place.

Tremble, tremble, tout tremble. Les murs de ma raison s'écroulent. L'abysse de ma pensée se creuse davantage. Il gagne.

Il gagne du terrain. Il gagne les quelques parcelles d'espoir en moi. Le mince lopin de bonheur qu'il me restait. La pensée qu'il me plaisait d'arroser chaque matin.
Et tout se flétrit.

La vie s'en va. Elle a décidé de plier bagages.
Le train l'attend à la gare. Espérant avoir de l'avance. Hélas, elle est la plus rapide. Toujours, elle devance tout. Tout le monde. Tout le temps. Elle est loin. Elle est seule.

Je suis ici, le cœur émoussé. Les coupures profondes ont finalement eu raison de son abondance. Il débat. Il bat à rebours. Jusqu'à l'implosion.

Les murmures, les échos. Le vent seul sait emporter les silences. Il creuse les plus solides montagnes, il fend les eaux les plus houleuses et disperse les nuées. Il siffle et tout n'est plus que silence.

À des siècles de moi, j'aimerais me retrouver. Mais le vent a dispersé les fragments de moi aux quatre temps. Le présent fait orage, le passé souffle, le futur gronde et le ciel est imparfait.

Alors j'écris ces mots et je feins la bravoure. Je m'obstine et je me perds un peu plus.
J'écris ces maux, moi l'écrit-vain.

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant