Mes mots, mon élégie.

Je subis ma tendresse

J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Plus je respire et plus le trop plein d'émotions se fait sentir.
Ma tendresse est à bout. Mon cœur suffoque.
Ma volonté étouffe. Et ma voix s'éteint.

Le tumulte de l'orage au dehors est comparable à la tempête qui sévit en moi.
Je n'en peux plus.
Pourquoi dois-je toujours ressentir si vivement toutes ces émotions. Celles qui sont miennes et celles dont j'ignore tout. Vivre encore et toujours le brisement de ma volonté, de ma nonchalance, de mon zèle. Dois-je toujours regretter mes actes? Pourquoi donc tout ce que j'entreprends n'a de cesse de blesser ma tendresse ?
Pourquoi au final suis-je toujours celui qui subit et non pas celui qui vit?
Pourquoi suis-je constamment en train de subir le poids de mes émotions... à perpétuité.

Pour certains, les larmes servent à évacuer le trop plein d'émotions.
Pour moi, elles me rappellent juste que j'entre dans un autre moment de peine.
Pour certains, les larmes ont ce pouvoir libérateur qui affranchi de la souffrance.
Pour moi, elles ne sont que les barreaux de la prison qui m'attend.
Pour certains, les larmes ont le goût salé de la vie, du zèle de la vie.
Pour moi, elles ont l'amertume de l'absinthe. Le poison de mon zèle.
Pour certains, les larmes sont significatives d'affranchissement, de liberté.
Pour moi, elles ne sont que geôlières de ma tendresse.

Parce qu'au final à quoi me sert-il de ressentir toutes ces émotions si je ne peux rien y changer, si après tout j'ignore d'où elles proviennent et ce qu'elles attendent de moi.
À quoi me sert-il de ressentir toutes ces émotions, si à chaque fois ma tendresse y perd sa volonté et en ressort couverte de vives marques.
À quoi me sert-il de ressentir toutes ces émotions si le seul exutoire que je leur trouve est un allé simple pour ailleurs. Et en finir.

Parce que je suis seul à ressentir ces émotions, parce que je suis seul à subir ma tendresse.