Mes mots, mon élégie.

Silence, Silence

Mes émotions. Elles sont comme enfermées. Au fond, dans une boîte. Elles remuent, se bousculent et vibrent jusqu'à moi.
J'ignore comment et pourquoi, mais elles sont là, enfermées.
Le chaos. Toujours il se faufile. Il affûte sa lame. Il s'infiltre et se prépare à frapper.
Toujours, il se dresse, telle une barrière surréaliste entre ce monde et mes émotions.
Il ramène avec lui le silence éloquent. Le silence des grands échos.

Ce silence assourdissant qui résonne fort, si fort qu'il fait vaciller tout mon équilibre. Il ramène avec lui la quiétude du vide. Du vide d'émotions. Avant de tout saccager.
La tragédie en est que plus il se fait sourd et plaisant, plus il emporte une partie de moi avec lui. Me précipitant au fond du gouffre .

Ce silence tempétueux qui souffle fort tous mes espoirs de sérénité. Dès lors qu'il daigne se faire présent, les barrières de ma nonchalance sont levées. Les regards confiants se chargent de suffisance. Et ma faiblesse se fait insolente.

Ce silence qui n'augure que la brisure de mon être. Et ces battements toujours plus douloureux et sourds qui retiennent mes larmes. La douloureuse sensation de se sentir retenir un flot trop plein sans jamais parvenir à le laisser se déverser. Et au fond, dans les abysses de ma personne, mon cœur se noie.
Il est pris au piège, il essaie de débattre mais tout semble inutile. Nul n'est plus fort que lui.

Ce silence qui crit son existence à en faire taire tous les battements de ma tendresse.
Tant et si bien qu'il transperce toute ma personne ... et il ne reste plus que lui. Alors faites silence !

Silence, Silence
Fais taire les âmes arrogantes.
Silence, Silence
emporte la vie, le désespoir, les soupirs.
Silence, Silence
cris l'abondance, la solitude, la lassitude.
Silence, Silence
Toujours je continuerai de t'écrire.
Jamais je ne puis te dire.