Mes désirs font désordre

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Les battements contradictoires. Les regards fuyants, les mots informulés qui se bousculent et se pressent à sortir. Et ce silence, toujours plus fort, plus subtile et plus surprenant.

Je me noie dans un monde qui ne me ressemble pas. J'ignore pourquoi, pourquoi suis-je là à ressentir cette différence, cette séparation, cette brisure. Les fêlures de mon âme, à vifs, auront toujours raison de mon bonheur.

Les moments de joie, ces instants fugaces qui paraissent si dérisoires face au tumulte du silence. Face à la brutalité de ce monde odieux et outrageant. Ce monde fait de violence et habillé de faux semblants. Les mots incomplets, les regards voilés, les sourires cassés et les cœurs contraints. Contraint à feindre des battements vides de sincérité, de justesse et de beauté.

Mais à quoi rime ce monde dites-moi !? De qui se moque-t-on? Pourquoi sommes nous bourreaux et spectateurs de notre propre exécution ?

La tragédie en est que c'est justement ceux qui sont condamnés qui se refusent à crier avec force la vérité de leur sensibilité. Ils s'enchaînent, se contraignent et se font violence... Jusqu'à l'exsanguination.
Ils se réfugient dans le silence, jusqu'à l'extinction.

Parvenir à faire taire son cœur. À taire les battements quotidiens, constants et pressants de son cœur meurtri.
Toujours, l'épée de Damoclès tournée vers le cœur et le silence aux bouts des lèvres.
La sensibilité à fleur de peau. Nous ne connaissons que le langage du silencœur.

Dans ce cœur fêlé nous enfuyons le déluge des mots, l'abondance du silence, les échos de nos rires sincères... et les ombres de nos peurs se meuvent en surface, et volent toute la lumière.

Je t'en prie, je te le demande.
À toi, toi qui dit l'abondance.
À toi, toi qui crie à la tendresse.
À toi, toi qui porte le monde par-delà les échos de tes battements.

Mes désirs font désordre, alors soit mon allié.

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant