Mon ailleurs

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Et si un jour on pouvait tout recommencer. Un peu comme une renaissance.
Si l'on pouvait se défaire de nos responsabilités, de nos attachements, de nos choix, de nos préférences...
Et si un jour le "qu'est-ce que je dois faire" disparaissait pour finalement laisser place à un simple " en fin!".

Quelques fois j'ai cette envie de juste tout arrêter, de tout abandonner, de tout fuir parce que plus rien n'aurait d'importance et enfin m'en aller.

Ailleurs ce serait bien. Là où le "il" ou le "elle" n'aurait plus autant d'importance, là où le "je" n'aurait pas à justifier sa voix comme si elle n'était qu'intruse.
Ailleurs, où le "je" n'aurait pas à craindre le faux œil, où le "je" n'aurait pas à craindre les voix tumultueuses ni les âmes insouciantes.
Ailleurs où le "je" pourrait expirer sans craindre d'étouffer s'il relâchait son oxygène.
Ailleurs, où les battements de notre tendresse n'auraient pas à craindre l'indignation et l'infamie.
Ailleurs où les voix peuvent aisément murmurer au vent, et où les brises nocturnes viennent vous rafraîchir d'une journée suffocante de chaleur.
Ailleurs où le "je" pourrait enlacer tendrement le vent et sentir une étreinte libératrice nous réchauffer. Où le "je" n'aurait plus à craindre la froideur des manières de convenance.
Sans doute il pourrait exister un ailleurs où il ne serait pas primordial que le "je" sois un "qui" ou un "quoi", juste un ailleurs où le"je" pourrait "être", tout simplement.
Un ailleurs dans lequel les regards seraient encore riches en tendresse, généreux en émotion et débordants d'hospitalité.
Un ailleurs où l'on pourrait être compris sans jamais chercher à se faire comprendre.
Un ailleurs dans lequel les battements de nos cœurs à l'unisson donneraient le rythme d'une valse de tendresse et de félicité.
Un ailleurs pour lequel il n'y aurait nul besoin de se battre, car tous seraient prompts à le chérir avec passion et dévotion, tout en s'abreuvant de sensibilité.
Un ailleurs où la nostalgie n'existerait pas, puisque nous vivrions dans l'instant.
Un ailleurs fait de tendresse, de miséricorde, de compassion et de volupté ; et nos âmes s'épanouissant dans la béatitude.

"Ailleurs, chez moi, on peut pardonner sans sanction, on peut recevoir sans avoir à demander, on peut répondre sans avoir nécessairement besoin d'entendre, juste en comprenant...
Alors viens et apprend chez moi,
dans mon ailleurs."

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant