...D'un pas à l'autre, il avançait, à défaut de faire avancer le cours de sa pensée. Voilà que L'hÔte des vents l'appelait pour le tirer de son raisonnement profond, avec insuccès. Le Jeune garçon s'était perdu dans les méandres de sa souvenance. La nostalgie que ces mots lui rappelaient ne cessait de mettre ses émotions à mal. À défaut de converser avec son nouvel ami, il se demandait en lui d'où lui provenait ce sentiment de nostalgie si pesant.
De questionnement en questionnement pensif et de silence en silence audible le jeune garçon avait oublié tout du monde qui l'entourait, et son nouvel ami avec. À dire vrai, la brutale prise de conscience de ces mots si nostalgiques ravivèrent en lui cette habitude qu'il avait acquise avec le temps. Avec le poids du temps. Les émotions lui pesaient. À défaut de garder ses amitiés si volatiles présentes. Le jeune garçon perdait involontairement tous liens avec ces nouveaux amis, mais par contre le poids de leur souvenir demeurait à toujours en lui. Toujours plus perturbant et le cœur à vif. Ainsi, le jeune garçon arrêtait de voir le monde parce que ses yeux étaient enténébrés de quelque pensée. Le temps avait fait de lui une véritable machine à penser. Aussi profond et indélébile que soit l'encre noire, le jeune garçon portait à toujours les marques vives de ses émotions.(Quelque part dans l'abîme de ses émotions, le jeune garçon pensait...et son cœur palpitait. Le garçon Soleil était venu, le garçon Soleil était parti. Il était entré de sa propre volonté dans la vie du jeune garçon et il en était reparti de la même façon. on ne retient pas les gens, ils restent lorsqu'ils le veulent et ils s'en vont lorsqu'ils le veulent.)
Le voyant ainsi plongé dans les profondeurs de sa pensée, l'hÔte des vents ne savait plus quoi faire. Il se demandait au fond de lui s'il n'était pas responsable de l'attitude qu'avait adoptée le jeune garçon car il reconnaissait quelque peu ce silence. Ce compagnon qui lui était désormais si familier. Il resta alors près de son nouvel ami. Juste là. Tout près. Attendant patiemment. Car il savait combien il était important de rester. Même lorsque tout portrait à croire le contraire.
La nuit tomba et la lune se leva. L'hÔte des vents attendait patiemment au cœur des brises nocturnes. Voilà que la rosée se posait lentement sur toute la végétation au tour d'eux. Soudain, un bruit lointain porté par un doux zéphyr se fit entendre, poussant ainsi son ami au vent à observer les alentours. Il apercevait au loin une faible lumière qui se rapprochait. Une voix qui résonnait.
_jeune garçon !! jeune garçon,où es-tu ?
Prenant conscience que c'était son nouvel ami que l'on appelait ainsi, l'hÔte des vents répondit:<<Que ton cœur s'apaise, toi le garçon lumière.
Voici que ta lueur a su éclairer ton brave sentier.
Que ta voix se taise, toi qui retrouve ton ami d'hier.
Voilà donc le doux éclat de la sincérité de ton amitié.>>À l'approche du garçon Soleil, le jeune garçon sortit de son état second. Baigné par la douce chaleur que répandait son ami si lumineux.
_Pourquoi es-tu donc parti sans moi? interrogea le garçon Soleil. Ne sais-tu pas que désormais tu es mon ami? Que dorénavant j'irai avec toi et que je brillerai pour toi également.
_Mais vois-tu, à mon réveil tu n'étais pas là. répondit le jeune garçon.
_J'ai crié ton nom par toutes les voix sans jamais que tu n'entendes. J'étais si triste que tu sois parti mon ami.
_Tu as crié mon nom par toutes les voix dis-tu ? quelles sont donc ces voix que je ne connais pas? J'y suis donc insensible, comprends-tu ? Lorsque plusieurs voix crient au loin, comment veux-tu que j'entende ce qu'elles disent? Si toutes parlent en même temps, comment veux-tu que je me focalise sur la tienne? J'ai peur de toutes ces voix qui cherchent à tout prix à se faire entendre, de tous ces mots qui bousculent toute tendresse mais qui ne secouent point le cœur.
_Comment? que dis-tu mon ami? quelle est donc cette voix dont tu parles? je ne la connais pas.
_Je parle de cette voix si douce et pourtant si forte. Cette voix qui ne se fait pas entendre mais que l'on sait écouter, Cette voix qui n'a nul besoin d'exploser les décibels car plus elle s'étend et plus elle se tait. Cette voix que tu connais si bien pourtant...
les plus doux murmures de mon âme.
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Mes mots, mon élégie.
Historia CortaParce que ce ne sont que des mots. Ces mots qui font bien plus mal parce qu'ils ne sont jamais réellement exprimés. _À ma sensibilité_