J'apprends ma sottise

10 3 0
                                    

Mes larmes ont coulé en me rendant compte de ma sottise !
Pauvre aveugle que je suis, je me suis laissé aveugler par ce que je voulais voir.

Qui es-tu pour penser comprendre les gens?
Qui es-tu pour prétendre cerner les âmes ? Sottise! Pauvre insensé!
Ne sais-tu jamais que tu n'as nul esprit de connaissance ?
Ne sais-tu jamais que tu n'es qu'humain dans la foule ?
Ne sais-tu jamais que tes yeux aveuglés ne savaient voir que tes propres mensonges ?
Tu voulais te faire juge des autres, tu voulais dicter ton ressenti selon ta fantaisie, tu voulais dire au soleil qu'il ne savait pas briller.
Mais qui donc crois-tu être pour oser dire toutes ces choses ?

Voix mensongère, esprit vile ! Âme hypocrite ! Tu penses donc tout savoir ? Tu crois être le seul à mieux comprendre autrui? Sornettes !
Ta bêtise te perdra!
Ta voix n'est que murmure dans le grand vacarme de la vie. Qui es-tu pour prétendre vouloir y mettre de l'ordre?
Il n'y a pas d'ordre à apporter! Tais-toi ! Nous n'avons nul besoin de ta voix !
Le grand flux existe par lui-même et n'a donc nul besoin de ta voix pour être. Ne crois donc pas parvenir à quoi que ce soit avec tes vaines conjectures.
Vas-y, dis ! Crie! Hurle! Jamais ta voix ne saura faire écho, puisqu'elle n'existe pour nul autre que toi et toi seul. Nous n'avons que faire de ce que tu prétends ressentir ! Qui donc t'as dit que tu étais de ceux dits érudits ?

Tu oses t'habiller de laine, mais tu n'es pas mouton.

Mais qui pensais-tu donc tromper de la sorte?
Pathétique ! Ta voix est vaine!

Ainsi, là est l'accomplissement de ta fantaisie nonchalante, de ton zèle dérisoire, de ta volonté infantile et de ton désire insipide.
Que ton ciel tremble et se brise afin que tu comprennes qu'il n'y a nulle lumière pour toi.
Que la voûte céleste ploie sous les ténèbres, et qu'à l'heure de tous les tourments, elle cède enfin face au désespoir.
Que la terre noire embrasse les profondes ombres qui la parcoure, afin que tu saches que désormais tu n'es plus qu'un exilé.
Et qu'aux aurores abondantes de vie, nul soleil éclatant ne s'élève jamais pour toi, car tu en seras privé désormais et à toujours.

Déchirez-moi ce ciel qui n'existe nullement pour autre chose que pour être mon geôlier.
Puisque ma voix à été déclarée coupable, puisque mes mains fébriles sont désormais ferrées, et puisque mon cœur à vif est désormais marqué au fer.
Puisque de toute évidence, je n'ai nul autre choix que d'apprendre ma sottise.

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant