Sunshine

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Souvent, j'ose regarder le monde avec une pointe d'espoir. Cette certaine assurance que tout pourrait aller mieux.
Il y a de ces personnes, ces personnes là qui, par je ne sais quelle magie, arrivent à briller pour elles-mêmes. À les voir, on croirait que c'est si facile de sourire, que c'est si facile de voir la beauté de ce monde. En les voyant, je voudrais avoir la force de devenir mon propre Soleil. Je ne peux que les apprécier sans savoir réellement ce qu'ils vivent, mais en soit, ce qu'on ignore nous semble toujours plus exotique.

Tout a commencé ce jour là, ce jour de pluie où j'allais passer mon test d'admission à l'université. Après une certaine période de vide dans ma vie, j'espérais vivre quelque chose de nouveau. Après tout, après la pluie vient le beau temps dit-ton.J'étais admis à mon plus grand soulagement. Et jour après jour, j'avais repris le rythme. Le rythme. Ce rythme qui me hante depuis presque toujours. J'allais et venais, je saluais et disais au revoir. C'est quand-même étrange de constater qu'on ne participe pas à la vie des autres, pire, à sa propre vie. J'aurais aimé pouvoir dire qu'on l'endure, mais je ne peux pas. Endurer c'est un choix, c'est accepter de supporter. Et moi, je n'acceptais rien, je subissais ma vie. Dans mon auditoire, je voyais les visages défiler, et plus le temps passais je me demandais combien de temps je subirait cette vie. Cette vie esseulée, cette vie à la fois riche de couleur mais vide de sens . Souvent, je me demande s'il existe quelqu'un qui voit le monde tel que moi. Voir que même lorsqu'on est triste, on arrive à accepter de voir les autres sourire. Je ne dirais pas que ma vie est triste,je dirais plutôt qu'elle me semble fade. Non, qu'elle est fanée. C'est d'autant plus étrange lorsqu'on a la fatale impression de n'être qu'au milieu. Oui, au milieu. D'être mi figue et mi raisin. De n'être pas assez loquace pour nouer les liens qu'on désire créer, mais pas assez taciturne pour rester dans mon coin et assumer ma solitude. J'aime voir les autres sourire, à défaut de pouvoir le faire réellement. Le plus triste c'est qu'à bien y réfléchir ma vie n'est pas si mal, mais la dérangeante impression que tout est fade me détruit de l'intérieur. Voir les autres de loin, avoir l'impression qu'on est là pour mieux refléter l'éclat des autres. Ne pas être assez brillant pour illuminer ceux qui ont besoin de lumière. Et pas assez lumineux pour briller pour soi-même. Je ne dis pas être une bonne personne, et rien que pour cela je me maudit de ne pas être assez bien pour les autres. Au fond ce n'est pas vraiment ça le problème, je voudrais juste être assez bien dans ma tête, pour pouvoir m'accepter. Vous me direz que je suis dérangé, je le pense aussi. Alors suis-je un fou conscient de mon état?
Sûrement...

Mes mots, mon élégie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant