Chapitre XLV

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Elle allait retourner à l'intérieur sans même lui daigner un regard, mais une main attrapa son poignet ce qui l'arrêta.

Salem soupira en levant les yeux au ciel avant de se contraindre à lui faire face. Ils ne s'étaient pas retrouver une seule fois seuls tous les deux depuis la bataille devant Minas Tirith. Legolas remarqua bien que ses yeux bleus cristal étaient bien plus froid qu'a la normal. Il n'en manquerait peu pour que des rayons de glace en surgissent le figeant sur place. Était-ce lui ou son acte qui la faisait réagir ainsi ? Il ne saurait le dire, mais il devait lui parler. Il ne pouvait faire comme si rien ne s'était passé.

- Vous me fuyez depuis la bataille sur le champ de Pelennor, dit-il simplement avec cet air neutre qui donnerait des frissons à n'importe qui.

La Wolferin soupira de nouveau en détournant le regard alors qu'il lui lâcha la main, comprenant qu'elle ne partirait pas. Elle lui tourna le dos en fixant le ciel étoilé, les bras croisés.

- Je sais pas pourquoi ? Je n'ai jamais appris à comprendre ce que je ressentais. J'ai grandi sans éducation dans les Terres sauvages. Je n'ai jamais rien fait d'autre que chasser au fuir, alors faire face à ce que je ne comprends même pas...

Elle eut un rire nerveux.

- Que croyez-vous qu'il s'agit ?

Elle se retourna vers lui et croisa son regard océanique. Il était facile de s'y noyer, mais difficile d'en détourner les yeux. Il s'approcha tranquillement alors que leurs regards ne se détachaient pas une seconde. Hypnotisée, la semi-louve ne bougea pas, elle peinait simplement à se dire que quelqu'un puisse ressentir un tel sentiment envers elle. Elle qui avait toujours eut pour seul but de tuer, elle n'avait jamais pris le temps de se demander si un jour quelqu'un aurait une telle affection pour elle.

Il replaça tranquillement une de ses mèches de cheveux blanches, qui aujourd'hui arrivait dans le milieu de son dos, derrière son oreille. Leurs souffles se mélangèrent provoquant des frissons a la Wolferin qui n'avait jamais eu une tel proximité avec quelqu'un d'autre qu'une autre semi-louve comme elle. Elle sentit les doigts du blond prendre délicatement son menton lui faisant relever la tête tandis que leurs visages s'approchaient de plus en plus. La main de l'Elfe pris doucement la sienne refermant ses doigts entre les siens.

Leurs lèvres étaient si proches, il ne restait qu'un cheveu. Elles se rapprochèrent tranquillement. Mais pourtant, elles ne se rencontrèrent jamais, car Salem se recula, refusant ce que Legolas lui offrait librement. Ce dernier ne la lâcha pas pour autant des yeux alors qu'elle lui tournait le dos en croisant à nouveau ses bras sur sa poitrine.

- Je vous apprécie beaucoup Legolas, mais ce n'est pas de l'amour, simplement... de l'affection. Rien de plus. De toute façon, je ne pourrais rester, soupira-t-elle en baissant les yeux au sol.

- Comment ça ? demanda-t-il comme s'il n'avait jamais eu l'éventuelle possibilité qu'il y ait quelque chose entre eux.

- Le monde des Hommes n'est pas le mien, ni celui des Elfes.

- Où voulez-vous en venir ?

La Wolferin soupira en sortant un papier parchemin enroulé sur lui-même de sa veste noire. L'Elfe ne comprenait toujours pas où elle voulait en venir, mais l'explication se présenta rapidement.

- Après avoir tué Zaël, j'ai trouvé ça sur lui. Il m'avait mentit, lorsque mon clan et moi l'avions rencontré, il avait écrit tous nos noms pour ensuite nous éliminer une à une. Tous son barré sauf moi et... Alix...

Le blond fronça des sourcils, ce nom ne lui était pas méconnu. Au contraire, il le connaissait très bien. Simplement entreprendre son nom ne fit que lui rappeler qu'il ne l'avait pas revu depuis la bataille des cinq armées.

- Une rousse, n'est-ce pas ? Une longue cicatrice a l'œil droit ?

La semi-louve fut bien surprise de ses mots et leva précipitamment la tête vers lui.

- Je l'ai connu. Il y a soixante ans. Elle et une bande de Nains ont traversé la Foret Noire pour se rendre à Erebor. Vous voulez partir à sa recherche ? devina-t-il.

- Oui, elle est une des dernières des nôtres. Je refuse de rester ici alors qu'elle est probablement quelque part.

- Et vous comptez partir quand ?

Elle baissa la tête sachant que sa réponse le toucherait.

𝘓𝘦 𝘓𝘰𝘶𝘱 𝘥'𝘈𝘳𝘨𝘦𝘯𝘵 ••• 𝐿𝑒𝑔𝑜𝑙𝑎𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant