Chapitre XXXI

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La nuit était tombée depuis quelque heures. Plusieurs soldats étaient de patrouille, d'autre bavardait autour d'un feu de camp. Éowyn se trouvait dans s tente avec Merry l'aidant à enfiler une armure pour le combat.

- Voilà, un vrai écuyer du Rohan.

Plus qu'heureux et fier de porter ce nom, le Hobbit sortie son épée d'un geste sec manquant de toucher la jeune femme qui recula de justesse. Mais cela ne la mit pas en rogne, mais la fit bien rire.

- Excusez, elle n'est pas dangereuse. Elle ne coupe même pas.

- Ce n'est pas bien, vous ne tuerez pas beaucoup d'orque avec une lame émoussée. Venez.

Elle lui intima de sortir de la tente près d'un feu où se trouvait Éomer et quelques soldats. Jouant de son épée en avançant, Merry prit direction vers la forge sous la demande de la Rohirrim.

- Tu ne devrais pas l'encourager, fit remarquer froidement son frère.

- Toi, tu ne devrais pas douter de lui.

- Je ne doute pas de son courage, mais de la porter de bras, se moqua-t-il faisant rire Gamelin se trouvant à côté de lui.

- Pourquoi est-ce que Merry devrais rester à l'arrière. Il a autant de raison d'aller à la guerre que vous ? Pourquoi ne pourrait-il pas se battre pour ce qu'il aime ?

Elle allait tourner les talons, mais son frère en rajouta.

- Tu en sais aussi peu sur la guerre que ce Hobbit. Quand la peur prendra ses tripes, oui la peur, quand le sang, les cris, l'horreur de la bataille feront fureur. Crois-tu qu'il restera et qu'il se battra ? Non, il s'enfuira et il aura bien raison. La guerre est le domaine des hommes, Éowyn.

- J'espère avoir mal entendu ? fit une voix très certainement énerver.

Les regards se posèrent sur Salem qui observait le Rohirrim avec un regard d'assassin.

- Non, vous avez bien entendu. La guerre est le domaine des hommes, la place des femmes est dans la maison.

Aragorn, ayant sentit la tension monter s'approcha du cercle qui s'était formé autour de la Wolferin et du cavalier.

- Éomer..., voulu-t-il intervenir.

- Non, laissez Aragorn. Ce n'est pas une semi boule de poile qui va me faire peur.

Plus qu'irriter qu'il se permette de l'insulter sans la moindre rancœur, la semi-louve dégaina son épée et se jeta sur l'Homme. Celui-ci para son coup en prenant également son arme en main. Un duel s'enclencha par la suite sous les regards de la foule qui s'était rassembler.

Il était parfaitement facile de voir que Salem prenait facilement le dessus sur le neveu de Théoden. Celui-ci lisait dans le regard de la Wolferin la meurtrière qu'elle était. Soudain, il se retrouva au sol, désarmé avec le pied de son adversaire sur le torse.

Aragorn et ses deux compagnons savaient qu'elle ne le tuerait pas. Mais si les choses devaient dégénérer, ils seraient là pour les arrêter.

- Vous dite qu'autant ma place que celle de n'importe quelle femme est dans une maison à s'occuper de sa famille attendant le retour de leur mari qui peut-être ne reviendra jamais ? cracha-t-elle toujours avec une lueur d'assassin dans ses yeux. J'ai tout perdu à cause du jugement des autres. Essayez de vivre une seule chose des atrocités que l'on m'a fait au cour de ma longue vie sans but et sans fin. Vous n'y survivriez pas trois jours. Pendant trente ans, j'ai été enfermer tel une bête possédant la rage, dans une cage servant de défouloir pour des Hommes comme vous pour leur simple plaisir ! J'ai vu les miens mourir un a un, sans que je ne puisse rien faire ! Pendant plus de cinq cent ans, un être cupide au cœur de pierre, m'a forgé et entrainé jusqu'au sang pour que je devienne une machine à tuer contre mon gré. Tout ça pour m'enrôler dans son profit. Juste pour son plaisir, je tuais chaque adversaire que l'on m'obligeait à affronter ! Et vous osez dire qu'après ça, une femme n'aurait pas sa place a la guerre ?!

Sous les regards horrifiés de la foule, elle leva son épée s'apprêtant a lui retirer la vie.

- Salem ! appela Aragorn alors que le Rohirrim ferma les yeux s'apprêtant à rejoindre les cavernes de Mandos.

Mais elle n'en fit rien et termina son geste. Les spectateurs reprirent leur souffle en voyant la lame planté dans le sol juste à côté du visage du Rohirrim. La lueur d'envie de meurtre s'éteignit alors dans ses yeux pour devenir une profonde tristesse. Elle se laissa tomber à genou au sol alors que de chaude larme dévalisèrent son visage. Elle ne sanglotait pas jusqu'à en manquer de respirer, elle pleurait simplement toute les larmes de son corps sans pouvoir se retenir davantage.

Éomer toujours allonger au sol, se redressa légèrement en reculant sans lâcher la Wolferin des yeux. Elle n'arrivait plus à tenir. Voilà qui était fait. Tout ce qui la rongeait depuis des mois et des années, de l'intérieur, était sortie. A l'exception de Legolas, personne ne l'avait jamais vu pleurer, mais aujourd'hui, c'était beaucoup trop dur pour rester cacher au fond d'elle.

- Je n'ai ressenti que la rage lorsqu'il les tuait une à une sous mes yeux... Alors pourquoi ai-je si mal maintenant ?

Legolas savait parfaitement qu'elle parlait de ce Zaël, étant le seul à connaitre cette histoire. Mais ce qui attira son attention, fut qu'en prononçant ces mots, elle avait pris sa dague trainant au sol l'approchant de sa poitrine. Sous les regards stupéfaits de tous, elle pointa l'extrémité de la lame sur son cœur.

𝘓𝘦 𝘓𝘰𝘶𝘱 𝘥'𝘈𝘳𝘨𝘦𝘯𝘵 ••• 𝐿𝑒𝑔𝑜𝑙𝑎𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant