Sasunaru : Désillusion ( Tome II )

Chapitre 34 :Rendez-vous nocturne.

Point de vue: Naruto.

Allongé sur le lit, je contemple le plafond de ce qui va être notre toit pour ces prochaines semaines.

Notre appartement étant complètement retourné et vandalisé, nous logeons à présent chez mamie Tsunade pour quelques temps.

Je tourne la tête vers la droite où se situe la porte d'entrée quand j'entends Sasuke et Yumeko revenir de la douche. Les cheveux humide, une serviette autour de son petit corps, la gamine triture son cache œil alors que le brun referme la porte de notre chambre.

- Il n'y a presque plus d'eau chaude. Me dit-il. Je te laisse y aller avant.

-  Non c'est bon. Je réponds en passant un bras derrière ma tête. Tu t'es déjà lavé à l'eau froide hier. Je te laisse la place.

On ne peut pas dire que ces derniers jours ont été ... idyllique. Après avoir constaté les dégâts causés par les vandales, Tsunade nous a gentiment offert l'hospitalité afin de nous éviter de dépenser une fortune dans une chambre d'hôtel. On ne sait pas quand est-ce que l'on pourra retrouver un chez nous alors nous avons vite fait d'accepter. Enfin ... non pas exactement. J'ai accepté, Sasuke s'est contenté de me suivre. Même s' il ne dit rien, je sais que la situation le pèse au plus au point. Il déteste dormir chez les gens. Peu importe la raison, il ne supporte pas ça. Mais il n'a pas d'autre choix que de faire avec aujourd'hui.

Tout en frottant énergiquement la tête de Yumeko pour lui sécher les cheveux, il m'offre un petit sourire pour me remercier de lui laisser le peu d'eau chaude qu'il reste.

-Je pourrais aller jouer à la console après? Demande la petite en enfilant son bas de pyjama.

- Non. T'y as déjà bien assez joué hier.

Pour son premier Noël avec nous, la gamine a été gâtée. Entre console, vêtements et derniers jouets à la mode, Yumeko a tellement reçu de cadeaux qu'elle en a presque oublié qu'elle n'a plus de chambre. Pour elle, tout ça n'est qu'un jeu. Sasuke et moi avons préféré présenter la chose comme des vacances improvisées chez mamie plutôt que comme une solution pour les sans-abris que nous sommes devenus.

Je commence aussi à être fatigué de cette situation. 

J'ai envie de rentrer chez moi.

- C'est tonton Kiba et tonton Shino qui ont joués toute l'après midi. Moi j'ai fait que regarder.

Ça me fait encore un peu bizarre de l'entendre appeler mes amis, "tonton" ou "tatie". Depuis quelques temps déjà, bien avant son kidnapping, la petite commençait à considérer mes proches comme étant des membres de sa famille. Cela me touche de savoir qu'elle s'est faite une place. Bien sûr, même si Sasuke et moi la considérons comme notre fille, cette dernière ne nous appelle pas "papa". Elle se contente de nous appeler par nos surnoms respectifs. Je dois avouer que cette absence de titre me perturbe un peu. J'aimerais savoir ce que je suis à ses yeux. Un tuteur ? un grand frère ? Ou un peu plus ? Mais , je n'oserai jamais lui poser la question. Je n'ai pas envie d'éveiller sa tristesse concernant la mort de ses parents.

Une perte qui d'ailleurs est passée sans plus de difficultés que ça. Je sais bien que chacun fait son deuil comme il le sens. Mais quand même ... c'est presque comme si, la petite avait perdu un simple doudou. À vrai dire, maintenant que j'y pense, elle n'a même jamais vraiment pleuré pour sa famille. Il lui est arrivé de se réveiller en pleine nuit en hurlant et pleurant mais, c'est dû au traumatisme provoqué par la nuit du massacre.

Mes pensées sont interrompues par un baiser sur ma bouche. Immédiatement, je ferme les yeux, enfouis mes mains dans ses cheveux soyeux et rends le baiser.