L'avenir d'un métissage

Partie soixante deux

         [Dans la peau de Lana]

   Salam wa Alaykoum, moi c’est Lana je ne me présente plus je pense qu’Alya l’a déjà fait. Je voulais vous raconter un peu ma vie.  Vous me direz ce que vous en pensez.

  ------------------------------------

  J’avais 19 ans, je sortais de mon école de commerce. A l’époque je n’avais pas d’amis, en fait je n’étais vraiment pas sociable. Je faisais que d’aller à l’école et de rentrer chez moi pour m’occuper de mon père qui était très malade puis je rejoignais ma mère à son travail pour l’aider. Ce vendredi là, je suis allé à la mosquée j’en ressentais vraiment le besoin. Je sors donc de chez moi avec mon jilbab et mon Coran je marchais la tête baissée, j’étais vraiment ailleurs, je pensais surtout à mon père. Quand, je heurte une personne, je m’excuse tout en gardant ma tête baissée et là j’entends une voix d’homme. Je lève ma tête puis je le vois. Je pense que mon cœur à ce moment a fait un tour. Je savais que je ne pouvais pas le regarder mais je n’arrivais pas à détourner mon regard de cet homme. Lui aussi, me regardait avec ses grands yeux verts. Je voulais partir, courir mais mes jambes ne me suivaient plus. Ca a duré pendant 5 minutes, je pense puis d’un coup je reviens à la raison. Je baisse mon regard puis je cours jusqu’à la mosquée. Devant l’entrée, je me retourne puis je l’aperçois me suivre du regard. Je me ressaisis puis je rentre à l’intérieur. Je me dirige vers le côté des femmes puis je commence ma prière. Une fois terminé, je reste sur mon tapis puis je fais des invocations pour cet homme.

   Je sors de la mosquée puis je pars faire un tour avant de rentrer chez moi pour m’occuper de mon père. Je le vois me regarder avec insistance et me dire [le dialogue est en arabe] :

    «  Baba - -lentement-   Ma fille -tousse- tu sais tu es mon seul enfant, ma fierté, la chose la plus précieuse que –tousse- je possède. J’étais toujours voulu le meilleur pour toi ça tu le sais ?

         _ Oui, je le sais baba mais pourquoi tu me dis tout ça ?

         Baba – Je te le dis parce que je sais que c’est bientôt ma fin. Et que…

       _ Non baba, ne dis pas ça tu as encore beaucoup de temps à vivre.

       Baba – Je souhaite –tousse- juste être là à ton mariage benti (*ma fille) fais moi cette faveur.

        _ Baba je te le promets que tu seras à mon mariage ne te tracasse pas pour ça. -le prends dans mes bras-»

    Il m’avait donnée envie de pleurer. Mon père a toujours était très malade, depuis que je suis petite. Les médecins disaient et disent tout le temps qu’il lui reste peu de temps à vivre mais malgré leur « faux » diagnostic il reste à nos côtés. Wassim a beaucoup fait pour nous je pense que sans son aide on aurait pas pu se payer les médicaments pour mon père ou mes études. Je ne le remercierai jamais assez.

  -------------------------------------

Un mois est passé depuis et je le revoyais souvent. Je le croisais dans la rue. Je commençais même à croire qu’il me suivait j’allais rarement vers les gens mais ce jour-là j’ai vraiment pris mon courage à deux mains puis je me sus retourné vers lui et lui ai dis [le dialogue est en arabe] :