𝐐𝐔𝐎𝐈𝐐𝐔'𝐈𝐋 𝐀𝐑𝐑𝐈𝐕𝐄, 𝐉𝐄 𝐓'𝐀𝐈𝐌𝐄

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟔

À l'heure actuelle et à ce moment précis de la journée, en ces 18h37 pile, je ne souhaitais qu'une seule chose.

Qu'il ouvre les yeux.

C'était mon plus grand souhait en cet instant semblant interminable.

Le calme régnait sur la pièce, je n'ouvrais plus la bouche, je ne parlai plus.

Ne pas l'entendre me répondre avait agrandi la profonde tristesse en moi qui s'était installée il y a quelques heures de cela.

Mais quelques soudaines choses apparurent et se désordonnèrent dans ma tête.

D'une part, une question que je me posai depuis que père m'en avait parlé et d'autre part, je me souvenais de la promesse qu'on s'était fait.

J'entre-ouvris finalement mes lèvres et commençai par lui re-poser cette question qui me trottait dans la tête depuis un petit bout de temps

Moi : Ace ? Tu te rappelles quand tu m'as dit que ton père était une ordure ?... Tu ne m'as jamais dit son nom... Et-

Je me coupai volontairement dans la phrase lorsque j'entendis la respiration d'Ace s'accentuer.

Elle n'était plus faible, elle n'était plus fragile; elle était revenue à son état habituel.

Je me réjouissais d'un côté, heureuse que sa respiration soit redevenue comme avant mais d'un autre côté... Il ne se réveillait toujours pas.

Et si Ben avait raison ? Et si c'était vrai ? Qu'il n'allait pas mourir ? Que je m'inquiétais pour rien ? Que j'en faisais trop ?

Je démêlai ensuite doucement ma main frêle de sa grande main brûlante puis je me levai de ma chaise.

Je me dirigeai vers la porte de sortie puis saisis la poignée mais avant de sortir, je tournai la tête vers lui et affichai une triste mine.

J'ouvris délicatement la porte et sortis de la pièce en veillant à bien la refermer derrière moi.

Je pris la direction de ma cabine afin de m'allonger sur mon lit bien douillet et de poser ma tête sur mon oreiller.

J'espèrai ne croiser personne mais j'ai malheureusement rencontré un membre de la flotte dans les couloirs et celui-ci m'a interpellé.

Membre 2nd flotte : Qu'est-ce que tu fais là ?

Moi : Euhh, j'allais dans ma cabine, je viens de dehors.

Membre 2nd flotte : Et ça va mieux au fait ?

Moi : Ça pourrait aller mieux je pense.

Membre 2nd flotte : Viens avec nous un petit peu, pour te changer les idées.

Moi : Non c'est bon merci, ça ira. Je suis fatiguée, je vais aller me reposer un peu.

Membre 2nd flotte : Ce n'était pas une question, tu viens avec nous boire un p'tit coup !

Il me prit soudainement le poignet entre ses doigts et me traina avec lui jusqu'au réfectoire où mes camarades étaient déjà entrain de boire et de s'amuser.

Des bouteilles vides étaient déjà posées sur la table ou jonchaient déjà sur le sol en bois.

Certains avaient déjà les joues ainsi que le nez rouges à force de picoler sans arrêt.

Ben : Eh bah alors ! T'étais passée où toi !

Moi : J'étais... Dehors.