Joyce et Jackson se connaissent depuis qu'ils sont petits, ils ont tout vécu ensemble, se sont toujours soutenus quoiqu'il arrive et ne se sont jamais lachés. Leur amitié que tout le monde voit comme indesctrucitble est pourtant menacée par le passé...
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La dernière journée avant les vacances de Noël est toujours interminable, enfin ce n'est que mon avis même si je pense qu'il est le même pour un certain nombre de personne. Mais aujourd'hui c'est bien différent, Jackson n'a quasiment pas parlé de la journée, contrairement à d'habitude, alors ça a été deux fois plus lent qu'en temps normal.
Quand la sonnerie annonçant la fin des cours de la journée retentit enfin, un sourire prend place sur mes lèvres.
Enfin en vacances.
Même si ça ne va pas être les deux semaines les plus reposantes de l'année, elles vont quand même me permettre de faire autre chose que des devoirs, des devoirs et des devoirs. Je vais pourvoir me consacrer pleinement à mes dessins.
Jackson et moi marchons côte à côte, dans un silence que j'essaie de combler comme je peux. Il a été complètement à l'ouest toute la journée et ne semble pas prêt à faire la conversation.
— On va au café ? je demande quand nos chemins sont censés se séparer.
Je n'ai pas envie de le laisser seul alors qu'il n'est pas bien, alors autant que je reste avec lui le plus longtemps possible.
Il semble se réveiller car sa tête se relève d'un coup et il acquiesce.
Nous voilà donc attablés au Barclay Street Café. Marie vient de nous apporter nos chocolats chauds et repart aussitôt vers d'autres clients. A cette heure-ci, les nouveaux clients affluent en grande quantité. J'aime bien quand il y a du monde, ça anime et rend vivant cet endroit qui est parfois presque désert.
Jackson reste muet, le regard perdu je ne sais où, et boit de temps en temps dans sa tasse.
— T'en es où dans l'histoire que t'écris ? demandé-je, curieuse.
Il lève lentement la tête vers moi et me fixe.
— Ça avance.
Je soupire et attrape sa main par-dessus la table.
— J'aime pas te voir comme ça, si renfermé. Parle-moi, dis-moi comment tu te sens, ce que tu veux faire, si tu veux être un peu seul. Je peux pas le deviner si tu ne me le dis pas.
Il boit une gorgée de son chocolat, puis hésite à me parler.
— J'arrive pas à comprendre comment ma mère a pu le laisser revenir dans sa vie, elle sait pourtant que je le déteste. Elle l'a détesté pendant un moment, elle aussi.
— Mais elle l'aime plus qu'elle ne le hait. Et je pense qu'elle ne l'a jamais vraiment détesté.
— Il nous a abandonné, Joyce ! Alors oui, elle l'aime encore, mais putain il nous a laissé nous démerder pendant qu'il se la coulait douce en Australie, surement entouré de pleins d'autres meufs. Et maintenant il revient quand il a plus assez de tunes. C'est évident qu'il est ici pour l'argent, pas pour l'amour que ma mère a à lui donner.
