22 - Live

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Si les deux semaines passées loin de Jo me paraissaient longues et déprimantes, alors j'étais à des années-lumière de me douter que les jours suivants son hospitalisation seraient bien pire

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Si les deux semaines passées loin de Jo me paraissaient longues et déprimantes, alors j'étais à des années-lumière de me douter que les jours suivants son hospitalisation seraient bien pire. Un vide s'est creusé dans ma poitrine. Mon cœur bat au ralenti depuis trois jours. Je suis sur les nerfs et saute sur la moindre occasion de lire ou d'écrire pour me sortir de cette dure réalité. Lundi je ne suis pas allé en cours, j'étais trop fatigué. C'est aujourd'hui, mardi, que j'y retourne. Les gens de mon lycée sont au courant pour Jo, je le sais puisque j'ai reçu tout un tas de message de soutien sur Instagram. C'est chouette de voir tous ces gens qui m'envoient du courage, mais ça me rappelle sans cesse que celle que j'aime est aux portes de la mort.

La porte de ma chambre s'ouvre légèrement et la tête de ma mère apparait.

—    Tu veux que je te dépose au lycée ?

Sa proposition est tentante mais je préfère qu'elle profite de ses jours de congés pour se reposer. Il n'est que 7h30 et elle est déjà réveillée.

—    Non, merci. Tu devrais retourner au lit maman, t'as besoin de sommeil.

Elle entre dans ma chambre et s'assoit sur mon lit. Je la connais parfaitement et je sais qu'elle aussi est très affectée par la chute de Joyce. Elle l'aime presque comme sa propre fille, tous les trois on a passé des journées entières ensemble, à s'amuser, à parler de tout et de rien. Ma mère a souvent joué le rôle d'une deuxième meilleure amie pour moi et pour Jo. Jamais je ne la remercierai assez pour ça, car malgré qu'elle ne me montre pas son émotion face à cette situation, je sais qu'elle est très touchée.

Je m'installe à côté d'elle et pose ma tête sur son épaule. Sa main passe délicatement dans mes cheveux. Je ferme les yeux et inspire profondément.

—    Je m'excuse d'avoir été si naïve avec ton père, m'avoue-t-elle. J'aurais dû l'écarter de toi car il n'est pas une bonne personne, mais au lieu de ça je t'ai contraint à lui faire face. Et à cause de ça tu as dû en payer les conséquences. Je suis désolée qu'il s'en soit pris à toi. J'ai pensé à tort qu'il avait changé mais ça n'arrivera jamais, il sera toujours comme ça. C'est la plus grosse erreur que j'ai commise dans ma vie : le laisser revenir.

—    C'est pas l'avoir rencontré, ta plus grosse erreur ?

Elle réfléchit un instant.

—    Non, sinon jamais je ne vous aurais eu, Sienna et toi. Vous êtes mes seuls enfants, Jackson. Jamais je ne pourrai regretter d'avoir rencontré ton père, juste pour le fait que c'est grâce à ça que je vous ai eu.

On reste un moment immobiles. Mes pensées divaguent bien trop vite vers le jour où je suis allé voir mon géniteur à son hôtel.

—    Maman ?

—    Oui ?

—    Je suis allé voir papa après le nouvel an.

Elle ne parait pas surprise, comme si elle s'y attendait.

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