Joyce et Jackson se connaissent depuis qu'ils sont petits, ils ont tout vécu ensemble, se sont toujours soutenus quoiqu'il arrive et ne se sont jamais lachés. Leur amitié que tout le monde voit comme indesctrucitble est pourtant menacée par le passé...
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Elle est là. En chair et en os. Son regard est vissé au mien, incapable de s'en détacher. Évidemment qu'elle m'a reconnu, mais son expression ne laisse aucune émotion passer, pas même de la surprise.
Jo s'est détachée de moi et je sens à peine sa main posée sur mon bras, comme si elle craignait que je parte à la rencontre de Carla, trop concentré à tenter de comprendre ce qui se passe et si ce cauchemar est bien réel.
J'en ai la confirmation quand Carla s'avance prudemment vers moi, sans jamais me lâcher du regard. Ses pas sont lents, hésitants.
Je me retourne pour être dos à elle, j'attrape la main de Joyce et l'entraîne à ma suite, ne voulant pas rester ici plus longtemps. Malheureusement je n'ai pas fait deux pas que la voix de mon ex retentit dans mon dos :
— Jackson ?
Je me fige. Sa voix est tremblante et pleine d'émotion, mais je n'oublie pas qu'elle est une très bonne actrice.
Je ferme les yeux et espère secrètement qu'elle disparaîtra quand je les réouvrai. Bien entendu ce n'est pas le cas. Elle m'appelle à nouveau, mais cette fois-ci plus fort pour être sûre que je l'entende. Ne pouvant plus l'éviter, je pivote vers elle lentement.
— Carla, craché-je d'un ton sec.
Elle déglutit, tripote ses doigts entre eux et s'avance encore plus dans ma direction. Je sens la main de Jo toujours sur mon bras, prête à tirer dessus pour qu'on s'en aille.
— Ça fait longtemps, constate-t-elle, me donnant l'impression d'avoir replongé dans les souvenirs qu'on a partagés ensemble.
— Qu'est-ce que tu veux ?
Ma voix est sèche et autoritaire. Je ne veux pas qu'elle trouve la moindre faille en moi, pour qu'elle comprenne qu'elle ne me fait plus peur et que je suis passée à autre chose désormais.
Elle baisse un instant la tête puis la remonte, plongeant son regard dans le mien. Physiquement elle n'a pas changé, toujours les mêmes cheveux longs et le même style de vêtements. Mais psychologiquement peut-être qu'elle a évolué.
— On pourrait parler un peu ?
Elle jette un coup d'œil en direction de Jo.
— Tous les deux, ajoute-t-elle en reportant son attention sur moi.
Ma meilleure amie bouillonne de colère à mes côtés, prête à intervenir si nécessaire.
— J'ai rien à te dire.
— Mais moi si. Jackson, s'il te plait.
Je souffle, même si je ne devrais pas accepter, j'ai quand même envie d'entendre ce qu'elle a à me dire, c'est indéniable. Jo doit deviner mes pensées puisque quand je baisse la tête vers elle pour avoir son avis silencieux, elle me fait un signe de main, l'air de dire : « fais comme tu veux ».
