20 - Strong pain

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C'est terminé

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C'est terminé.

Ces deux mots tournent en boucle dans ma tête depuis qu'ils sont sortis de la bouche de Joyce. J'aimerais les avoir rêvés, malheureusement ce n'est pas le cas.

Ce soir en allant la voir au café, j'avais comme objectif de régler les problèmes entre nous, lui avouer que j'avais revu mon père à deux reprises et qu'à chaque fois ça avait fini par des coups. La première fois après le nouvel an, la deuxième fois après mon cauchemar.

Quand Jo m'a réveillé cette nuit-là où j'avais fait un mauvais rêve, je rêvais en fait que mon père me cracher mes quatre vérités devant elle. Il me ridiculisait, m'humiliait sans l'ombre d'un regret devant celle que j'aimais pour la dégouter de moi.

Quand je suis sorti de mon cauchemar grâce à elle, je suis directement tombé dans celui qu'est la réalité. Et il est bien pire.

Mon cerveau était en off quand je suis sorti de la chambre avec en tête d'aller toucher deux mots à mon géniteur, je voulais le faire sortir de ma tête une bonne fois pour toutes, faire en sorte qu'il arrête de me hanter à ce point. Mais Jo m'a rattrapé et m'a stoppé dans mon élan de fureur. J'ai eu envie de péter un câble, je voulais être seul mais elle n'a pas respecté ce choix. Alors j'ai fait le premier truc qui m'est passé par la tête pour qu'elle parte : j'ai essayé de l'effrayer, et ça a marché.

Je ne sais pas trop ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment-là, mais dès l'instant où elle s'est reculée, j'ai regretté.

Pendant une fraction de seconde j'ai vu la peur dans son regard. Elle a eu un mouvement de recul car pendant un instant son cerveau a pu envisager la possibilité que je la blesse physiquement.

Ça m'a fait mal mais je l'avais mérité. J'étais allé trop loin et je le savais. Elle me l'a bien fait comprendre quand j'ai essayé de m'excuser quelques heures plus tard, mais c'était trop tard : le mal était fait.

Ce soir j'étais déterminé à renouer, le manque que je ressentais grandissait de jour en jour dans ma tête et dans mon cœur. Mais juste avant d'entrer dans le café je l'ai surprise avec son collègue. Jérémie.

Elle rigolait et ça m'a fait comme un coup de poignard au cœur. Sur le coup mes pensées ont été égoïstes puisque j'ai trouvé ça injuste qu'elle soit heureuse alors que moi j'étais déprimé par son absence. Puis elle s'est détournée de Jérémie et son sourire s'est aussitôt volatilisé. Je suis sûr qu'elle ne s'en est même pas rendu compte.

Mais cette vision a suffi pour me faire perdre mon courage. Alors je suis allé me réconforter avec de l'alcool, chose inhabituelle pour ma part. Je suis resté assis sur un tabouret dans un bar près de deux heures à cogiter.

Puis j'ai fini par me motiver et je suis retourné au café. Je l'ai observé discuter et saluer Jérémie avant qu'il ne parte à la fin de son service.

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