18 - Joyckson

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Trois jours sont passés depuis la nuit où Jackson a proposé que nous prenions nos distances

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Trois jours sont passés depuis la nuit où Jackson a proposé que nous prenions nos distances. Trois longs jours qui m'ont paru interminables.

Le premier jour j'ai donc appris la fermeture temporaire du Barclay Street Café. Pour donner suite à ça, le deuxième jour, j'ai contacté Marie qui m'a assuré que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne trouve un nouvel employé. Le troisième jour, j'ai passé ma journée à chercher une solution à son problème de manque d'effectif. Puis ce matin, donc le quatrième jour, c'est comme si une lampe s'était allumée dans ma tête. J'ai rappelé Marie pour lui dire que je pouvais prendre ce poste délaissé par un employé quelques jours plus tôt. Un long blanc a suivi mon annonce puis elle a fini par me dire qu'elle ne voulait pas que je sacrifie mes études pour elle et son café. Mais j'ai longuement insisté, j'ai essayé de la convaincre en lui disant que l'argent gagné me permettrait de payer une partie de mon école d'art que je dois intégrer en septembre prochain. Cet argument lui a suffi pour qu'elle accepte. Cependant elle m'a obligé à lui donner le numéro de mes parents pour qu'elle les contacte et en parle avec eux. Ils connaissent bien Marie, ça fait des années qu'ils la côtoient régulièrement quand ils se rendent au café.

Enfin bref, cet après-midi, mes parents vont donc recevoir un appel de Marie. Il ne devrait pas y avoir de problème mais ce que je redoute le plus est leur réaction, car il se peut que je ne leur en aie pas encore parlé. Je sais que j'aurais dû mais je n'ai pas su trouver le courage de le faire. Et il faut dire que je n'ai pas eu de vraies occasions n'ont plus.

En attendant que mes parents reçoivent ce fameux appel, aujourd'hui c'est lundi, ce qui veut dire que le week-end est fini et que je dois retourner en cours. En temps normal, aller au lycée me saoule, mais là c'est encore pire comme je suis seule. Ma seule vraie motivation est de savoir que je vais pouvoir voir Jackson, même si on ne se parlera pas. Je ne l'ai pas vu du week-end et j'avoue qu'il commence sérieusement à me manquer, mais au moins ça me permet de prendre du recul sur la situation, enfin je crois.

Je mentirais si je disais qu'on ne s'est pas parlé une seule fois depuis cette nuit-là où il a fait un cauchemar. Il est vrai que samedi soir, il m'a envoyé un message pour savoir comment j'allais. Bien entendu je n'allais pas lui laisser un vu, donc je lui ai répondu que ça allait. Et puis ça s'est arrêté là.

Son absence me pèse au quotidien mais j'essaie de me rappeler que prendre nos distances était une bonne idée. Le souci c'est que je ne sais pas réellement en quoi c'en est une.

Le seul avantage de ne pas faire le chemin jusqu'au lycée avec Jackson, c'est que désormais je peux y aller avec ma nouvelle voiture. Car depuis Noël je n'ai pas pu l'utiliser beaucoup.

C'est donc au volant de mon Audi que je me gare sur le parking du lycée. Quand je descends de ma voiture, quelques regards se dirigent dans ma direction. Je lève les yeux au ciel. Je ne sais pas si c'est à cause de mon arrivée dans ce bijou qui attire les regards ou si c'est car je suis sans Jackson. Peut-être un peu des deux. Depuis que mon meilleur ami et moi ne trainons plus ensemble, un grand nombre d'élèves nous a lancé à tous les deux des regards interrogateurs, car beaucoup d'entre eux nous considère comme le duo du lycée. Et nous voir séparé doit leur faire bizarre, mais là n'est pas le problème. Le vrai problème est Mathilde. Oui cette Mathilde-là. Celle qui court après Jackson depuis bien trop longtemps pour que ça ne soit pas étrange. Cette peste a profité qu'il soit seul pour l'aborder vendredi : quand il allait à son casier, quand il sortait de classe, quand il allait manger ou quand il allait aux toilettes... et je vois bien que lui est plus qu'agacé par Mathilde qui ne connait pas la définition de harcèlement.

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