Chapitre 30 - Un réveil et une surprise

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Deux ans plus tôt.


Des bruits de pas la tirèrent du sommeil. Le fracas des volets que l'on ouvre, accompagné d'une lueur qui brûla sa rétine.

— Debout, Lizzie.

Elle poussa un grognement et enfouit sa tête dans son oreiller.

— Il est tard.

Elle n'en croyait pas un traître mot. Si Ambroise se donnait la peine de la réveiller, l'aube devait à peine se lever.

— Ne puis-je pas dormir, pour une fois ? marmonna-t-elle.

— Tu as dormi bien plus que nécessaire.

Lizzie se redressa sur un coude. Autour d'elle, le dortoir était vide. C'était l'été, mais elle peinait à croire que les pensionnaires se soient tous décidés à quitter leurs lits de bon matin pour aller vadrouiller à Caelian.

— J'ai mal à la tête, essaya-t-elle encore.

— Parce que tu as trop dormi.

Elle risqua un coup d'œil vers la fenêtre aveuglante. La lumière n'était en effet pas celle de l'aube.

— Quelle heure est-il ?

— Dix heures.

Lizzie le regarda, bouche bée. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle s'était levée aussi tard. Elle n'était même pas certaine qu'il y avait déjà eu une dernière fois, en vérité.

— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Ambroise ?

Seul un rire lui répondit.

— Lève-toi. Nous avons des choses à faire, aujourd'hui.

— Quelle genre de choses avons-nous à faire ?

— Nous entraîner.

— Pour changer, railla-t-elle en repoussant les draps.

Il eut la délicatesse de se tourner face à la fenêtre lorsqu'elle se mit debout. Malgré tout, Lizzie croisa les bras sur sa poitrine. Le tissu de sa chemise de nuit lui paraissait tout à coup bien trop fin.

— Habille-toi bien. Nous sortons.

***

Il faisait déjà très chaud, bien que le soleil ne fût pas encore à son zénith, et Lizzie, avec son corset, respirait difficilement dans l'air brûlant. Ambroise, lui, avait revêtu son uniforme de saison – l'habit, purement décoratif, était composé de tissus plus légers et adaptés aux conditions climatiques de l'été ardrasien –, mais il devait néanmoins avoir aussi chaud qu'elle.

Ils avançaient dans les rues de la ville haute. Engoncées dans leurs robes aux multiples épaisseurs, de rares passantes se promenaient sous des ombrelles en s'éventant.

— Je croyais que nous devions nous entraîner ?

— Plus tard.

Ils s'arrêtèrent devant un café. L'Ange.

Ambroise la fit entrer dans l'établissement. L'endroit était frais, et elle soupira d'aise. Lizzie n'eut pas besoin de faire plus de deux pas à l'intérieur pour comprendre que le Tout-Caelian s'y pressait, et elle comprit mieux l'insistance d'Ambroise pour qu'elle revête une tenue plus habillée.

Il n'y avait que de rares femmes, et Lizzie sentit clairement les regards se tourner vers elle. Ambroise se tenait bien en évidence derrière elle, toisant les curieux de son regard froid, et bientôt, Lizzie put respirer. Elle n'aimait pas être le centre de l'attention. Elle détestait cela, même.

La Lame des Bas-Royaumes / 2 - La Guerre du Pays d'en HautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant