Chapitre 38

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Lorsqu'elle retourna près de Drago, le Serpentard avait Pattenrond sur ses genoux et il le caressait tranquillement, le regard dans le vide.

Elle s'installa près de lui et soupira en voyant qu'il restait sans la moindre réaction.

— Harry est mon meilleur ami.

Il hocha tranquillement la tête, avec un sourire moqueur.

— Tu me l'as déjà dit.

— Mais ?

Drago lui jeta un bref regard, puis haussa les épaules.

— Il n'y a pas de mais.

Hermione cligna des yeux, désemparée. Elle se mordilla la lèvre, puis chuchota, incertaine.

— Alors qu'est-ce qui ne va pas ? Tu sembles... distant.

Drago haussa les épaules.

— Tu as besoin de quelqu'un de bien, Hermione. De quelqu'un qui puisse t'aider à aller mieux, à oublier tout ce que tu as vécu. Pas d'un ancien Mangemort qui te rappellera à chaque instant les horreurs que tu as traversées.

Hermione croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés.

— Une seconde. Es-tu réellement en train de me dicter ce que je dois faire de ma vie ? Penses-tu que je vais laisser qui que ce soit me dire avec qui je dois faire ma vie ?

Drago sembla gêné, puis il haussa les épaules.

— Je ne suis pas quelqu'un pour toi.

Hermione se releva d'un bond, tendue, prête à exploser, les nerfs à fleur de peau. Elle se posta devant lui, furieuse, et Pattenrond sauta des genoux du jeune homme comme s'il sentait l'orage arriver.

Elle siffla, les yeux plissés et les mains serrées en poings.

— Si tu... Si je ne t'intéresse pas, Malefoy, aie le courage de me le dire en face au lieu de prétendre vouloir mon bien ! Si tu regrettes... peu importe, sois honnête, stupide Serpentard prétentieux.

Drago la fixa longuement, figé, avec une sorte de fascination. Il semblait lutter avec lui-même, puis il grogna et se passa une main sur le visage.

Pensant qu'il allait tenter de fuir une fois encore, Hermione avança vers lui, dangereusement proche, décidée à ne pas le laisser s'en sortir si facilement.

Cependant, Drago avait déjà capitulé. Il ne pouvait pas la repousser encore et encore alors qu'il rêvait de l'embrasser. Lorsqu'elle se pencha, les yeux brillants et les cheveux formant comme une auréole ébouriffée autour d'elle, il l'attira à lui, caressant ses joues avec délicatesse et l'embrassa doucement.

Elle eut une hésitation, puis s'agrippa à ses épaules et lui rendit son baiser avec un gémissement satisfait. Il la tira sur ses genoux avec un soupir résigné, et la serra contre lui, enfouissant le visage dans ses cheveux.

Hermione s'agrippa aussitôt à lui, acceptant de s'avouer qu'elle avait besoin de lui. Au-delà de son envie de l'aider, elle s'était attachée à lui quelque part en chemin.

Si quelqu'un un jour lui avait dit qu'elle se sentirait à sa place dans les bras de Drago Malefoy, elle l'aurait probablement très mal pris, imaginant une mauvaise plaisanterie. Et pourtant...

Distraitement, elle frotta son bras, l'endroit de la cicatrice laissée par Bellatrix. Drago enlaça leurs doigts pour l'empêcher de se faire mal, la serrant un peu plus.

Elle murmura, un peu inquiète.

— Tu vas encore me repousser ?

Drago hésita, en lui caressant le dos en un mouvement presque hypnotique. Puis il laissa échapper un léger rire, comme résigné.

— Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je... devrais te repousser, parce que tu mérites mieux, mais j'en suis incapable.

Hermione se détendit, puis hocha la tête, satisfaite.

— Parfait.

Drago secoua la tête avec un vague sourire, se demandant encore comment il en était venu à apprécier la Miss-je-sais-tout des Gryffondor.

Il se demandait surtout comment la jeune fille en était arrivée à le vouloir, lui entre tous, ancien mangemort, ancien petit con, venant d'une famille connue pour mépriser les nés-moldus.

Il soupira, perplexe, la regardant pensivement. Loin d'en être gênée, Hermione eut un sourire moqueur.

— Arrête de me fixer comme si tu voulais me disséquer pour comprendre ce que je pense.

Drago ricana, oubliant un instant ses démons pour plaisanter avec Hermione.

— Je devrais peut-être te laisser la possibilité de fuir tant qu'il est encore temps ?

Hermione roula des yeux et haussa les épaules.

— Je ne suis pas du genre à fuir, tu devrais le savoir.

— Bien évidemment, toi tu es du genre à te jeter tête la première dans les situations dangereuses. C'est une spécialité en commun avec Potter et je me demande parfois comment vous avez réussi à survivre !

Une lueur de malice passa dans le regard noisette et Hermione se pencha lentement vers lui, séductrice.

— Et bien, peut-être que tu devrais me surveiller de près pour t'assurer que je ne fasse rien de stupide ?

Drago déglutit et cligna des yeux, sans pouvoir empêcher ses pupilles de se dilater alors qu'il la fixait avec fascination. Il murmura, dans un souffle, faisant frissonner Hermione.

— Ou peut-être que c'est moi le danger et que tu ne devrais pas te jeter dans mes bras ?

Presque bouche contre bouche, Hermione gloussa.

— Je prends le risque.

Alors que les lèvres douces d'Hermione se posaient sur les siennes, Drago comprit qu'il était perdu. Si elle n'était pas réputée pour son honnêteté et sa droiture, il aurait probablement pensé être sous l'action d'un quelconque philtre, mais... Hermione Granger avait toujours plus ou moins occupé ses pensées. Que ce soit comme Miss-je-sais-tout agaçante ou comme héroïne pleine de courage, comme née-de-moldus ignorante des coutumes malgré sa puissance ou comme la fille qui l'attirait de plus en plus...

Alors que Drago observait leurs amis, Hermione toujours blottie contre lui, il fronça soudain les sourcils, perplexe. Puis, il marmonna, méfiant.

— Qu'est-ce que tu as dit à Potter ? Il a l'air... sur le point d'exploser ! Ou de faire quelque chose de vraiment stupide.

Loin de s'en émouvoir, Hermione ricana.

— Il pensait qu'il pouvait encore me cacher quelque chose après toutes ces années. Je l'ai invité à... se bouger un peu et ça devrait être un spectacle particulièrement intéressant.

Drago jeta un bref coup d'œil à Hermione, qui souriait tranquillement, avant de reprendre l'observation d'un Harry Potter définitivement trop nerveux.

— Un spectacle intéressant ou un carnage ? Je ne suis pas certain d'avoir vu Potter aussi nerveux qu'il l'est en cet instant.

Cependant, Hermione ne bougea pas, totalement détendue.

— Et bien si ça dérape, on interviendra en temps et en heure. Il ne devrait pas tarder à craquer et à se lancer...

Se reconstruireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant