Chapitre 35

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Hermione pinça les lèvres, hésitant à avouer qu'elle avait aimé son parfum, au point de plonger la tête dans la fourrure de Pattenrond pour la respirer à pleins poumons, pour imaginer qu'elle n'était plus seule.
Finalement, elle décida que ça resterait son petit secret. Elle ne voulait pas avoir l'air d'une groupie, ou d'une déséquilibrée... Dans les livres de suspens moldus, c'était souvent ce que faisaient les détraqués avant de s'en prendre à leurs victimes.

Un peu horrifiée de la tournure que prenaient ses pensées, Hermione secoua la tête et se reprit.
— Je t'ai vu sombrer, Drago, et je voulais vraiment t'aider.
— Mais pourquoi ?
— Il faut vraiment une raison ? Je ne sais pas, c'est tout ! Tu as fait des erreurs, mais... tu mérites une seconde chance. Tout comme les autres Serpentard. Blaise, Théo, Pansy... ou ceux qui hésitent encore à nous parler, parce qu'ils pensent probablement que c'est un piège pour les humilier... J'aurais tendu la main à n'importe qui, tu sais.

Drago se tendit et il lui jeta un regard en coin. Puis, il murmura, le visage figé pour masquer ses sentiments.
— Et tu aurais embrassé Blaise ou Théo ?

Hermione le dévisagea longuement, puis elle eut un sourire en coin.
— Tu es jaloux, n'est-ce pas ? Et bien non. Ça, c'est réservé pour toi. Et encore une fois, ne me demande pas pourquoi. J'en ai juste eu envie. Je suis en parfaite possession de mes moyens, je sais qui tu es et quel... passif nous avons. Mais... j'en avais envie, j'en ai encore envie et je n'avais pas aussi bien dormi depuis très longtemps.

Hermione avait chuchoté le tout, mais avec un air déterminé et passionné. Drago hoqueta en la regardant intensément, fasciné et les pupilles dilatées. Il murmura, incrédule.
— Tu as encore envie de m'embrasser ?

Hermione sentit la chaleur monter sur son visage, et l'expression affamée de Drago lui confirma qu'elle avait joliment rougi. Elle hocha lentement la tête, en le regardant droit dans les yeux, essayant de lui montrer à quel point il lui faisait perdre la tête.

Il avança son visage vers elle, très lentement, mais elle ne bougea pas. Sa respiration accéléra juste, alors qu'elle attendait avec impatience le baiser.

Drago pressa leurs lèvres brièvement et Hermione fronça aussitôt les sourcils, avec un grognement agacé. Elle agrippa le haut de pyjama de Drago pour l'approcher d'elle et initier un nouveau baiser, un peu moins sage, un peu plus satisfaisant pour eux deux.


Lorsqu'ils se séparèrent, Pansy, Blaise et Harry s'en donnèrent à cœur joie pour faire des remarques sur leur proximité. Drago se tendit, essayant de cacher son malaise, mais Hermione resta près de lui, enlaçant leurs doigts et répondant tranquillement aux plaisanteries. Finalement, le jeune homme prit conscience qu'ils ne se moquaient pas de lui ou qu'ils n'essayaient pas de les séparer. Ce n'était que des plaisanteries potaches et Blaise lui adressa un clin d'œil, comme pour l'encourager.

Finalement, Harry claqua des mains avec un grand sourire.
— C'est Noël aujourd'hui ! Vous croyez qu'on peut demander un grand sapin aux elfes pour le décorer nous-même ?
Il y eut des rires et des exclamations, puis Drago osa prendre la parole, d'un ton sec.
— Tu peux demander tout ce que tu veux aux elfes, Potter. Ils sont là pour ça.

Il craignait un soudain silence et des regards noirs, mais Neville éclata de rire naturellement, malicieux.
— Ne l'encourage pas, par pitié !
Près de lui, Hermione gloussa, se penchant contre lui, pour lui expliquer la réaction de leur camarade.
— Harry est littéralement dingue de Noël. Si on le laisse faire, il n'y aura plus un seul endroit de cette pièce qui n'évoquera pas les fêtes.

Drago hocha la tête, mais en cet instant, il se moquait bien de la marotte de Potter pour Noël ou de ce qu'il pourrait faire de la salle sur demande. Il était surtout soulagé d'être accepté aussi simplement...


Si Drago semblait soulagé de ne pas être rejeté, à ses côtés, Hermione savourait le moment. Elle aurait aimé que cet instant dure toujours. Elle était entourée d'amis, Drago tout contre elle, et elle se sentait parfaitement en sécurité.

Elle regarda autour d'elle, le groupe hétéroclite qu'ils formaient. Neville plaisantait avec Blaise, Pansy semblait écouter Harry et Théo débattre.
Hermione laissa échapper un soupir, regrettant juste la présence de Ron pour que tout soit parfait. Mais il avait choisi de rejoindre George pour l'aider à la boutique puisque Fred n'était plus là.
Elle croisa le regard de Harry et elle eut l'impression qu'ils pensaient tous les deux à la même chose. Ils échangèrent un sourire complice, bref, et Hermione ferma les yeux en posant sa tête sur l'épaule de Drago, essayant d'imaginer les réactions de Ron face à leur situation actuelle.

Elle devinait sans peine qu'il aurait bruyamment protesté au début de leur volonté de tendre la main aux Serpentard. Puis, en découvrant à quel point ils étaient victimes d'injustices, il aurait changé d'avis.
En la voyant si proche de Drago, il aurait probablement menacé le Serpentard des pires représailles s'il venait à la blesser. Ou quelque chose d'aussi stupide.
Et elle lui aurait hurlé dessus, elle lui aurait rappelé qu'elle n'était pas une pauvre damoiselle en détresse et qu'elle était parfaitement apte à prendre soin d'elle-même. Ils se seraient disputés — une fois encore — sous le regard blasé de Harry avant de revenir à de meilleurs sentiments.

Elle cligna des yeux, revenant au présent. Harry la regardait avec les sourcils légèrement froncés, l'air inquiet. Elle lui sourit pour le rassurer, avant de se redresser pour lancer un regard malicieux à Drago.

Ce dernier semblait perdu dans ses pensées, sans pour autant avoir l'air sombre. Il était juste calme, un peu absent.
Elle se pencha vers son oreille, avec un sourire, persuadée qu'elle allait lui faire oublier d'ici peu ce qui le perturbait.

Elle murmura en premier son prénom, le faisant sursauter. Hermione ne put s'empêcher de glousser, alors qu'il se tournait vers elle avait un léger sourire. Il ne semblait pas fâché d'avoir été surpris, loin de là, et il leva un sourcil, curieux de savoir ce qu'elle voulait.
Hermione rougit légèrement sous son regard intense, oubliant presque ce qu'elle voulait dire, prête à se pencher vers lui pour l'embrasser.


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