Chapitre 40

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Lorsque Blaise avait insinué qu'il était tombé amoureux de Théodore Nott, Harry avait très mal réagi dans un premier temps. Il avait été vexé, croyant que le métis se moquait de lui. Après tout, il avait suffisamment entendu sa famille moldue tenir des propos homophobes et il imaginait quelque part que tout le monde avait ce genre d'idées.
Lui-même n'avait jamais réfléchi au sujet, c'était bien plus simple pour lui de ne pas y penser. Sans compter qu'il n'avait pas vraiment eu le temps d'y penser...

Heureusement, Blaise était plutôt intuitif et avait apparemment deviné la cause de sa colère. Il l'avait rassuré, lui assurant que ce n'était pas une façon de l'humilier ou une cruelle plaisanterie.
Blaise lui avait juré que Théo était comme son frère et qu'il n'irait jamais se servir de lui pour faire du mal à quelqu'un. Il voulait juste le voir heureux et il avait l'intuition que Harry pourrait être celui qui le comprendrait.

Il avait fallu quelques jours à Harry pour réussir à reconnaître que l'intérêt qu'il portait à Théo était plus que de la simple amitié. Ou plus exactement qu'il était inexplicablement attiré par le Serpentard discret.

Si une partie de lui avait envie de voir où ces nouveaux sentiments allaient le mener, il craignait de perdre ses amis. Il aurait dû se douter qu'Hermione devinerait tout, comme toujours, mais ses peurs n'avaient rien de rationnel. L'acceptation de Hermione lui avait ôté un énorme poids des épaules et lorsqu'elle lui avait intimé d'aller parler à Théo, le stress d'être repoussé l'avait envahi.

Bien évidemment, Blaise semblait s'amuser de la situation. Par moments, il semblait aussi intuitif qu'Hermione et il le surveillait avec attention comme s'il avait deviné ce qu'il s'apprêtait à faire.


Harry souffla en fermant les yeux un instant. Il avait passé la nuit dans le lit voisin de Théo. Ils n'avaient pas vraiment parlé, Théo n'était pas vraiment un bavard, mais Harry avait eu le sentiment d'être le bienvenu, que sa présence ne gênait pas celui qui faisait battre son cœur... Ils avaient déjà discuté, tous les deux. Assez pour savoir qu'ils s'entendaient bien.

Lorsqu'Harry rouvrit les yeux, il sursauta en se rendant compte qu'il n'était plus seul : Théo était arrivé et s'était installé près de lui, le fixant d'un air un peu inquiet.
— Tout va bien, Harry ? Tu as l'air... nerveux.
Malgré lui, Harry laissa échapper un rire crispé et il secoua la tête, incapable de savoir quoi répondre sans passer pour un complet idiot. Ce fut à cet instant que sa personnalité Gryffondor prit le dessus puisqu'il attira Théo pour l'enlacer et le serrer contre lui.

Le Serpentard se raidit dans un premier temps avant de se détendre et de lui rendre son étreinte, un peu hésitant. Harry nicha son visage dans son cou avant de chuchoter, le cœur battant.
— Maintenant, ça va.


Ils restèrent longuement enlacés et leurs amis ne firent pas la moindre remarque. Lorsqu'ils s'écartèrent, Théo avait les joues rougies, mais ses yeux bleu marine brillaient étrangement. Harry profita qu'ils étaient proches l'un de l'autre pour prendre sa main et enlacer leurs doigts, espérant lui faire comprendre ce qu'il ne parvenait pas à dire.
Théo eut un sourire et déposa un léger baiser sur la joue de Harry, presque à la commissure de ses lèvres, faisant rougir immédiatement le Gryffondor.

Harry regarda autour de lui, hésitant un peu, mais il ne rencontra aucun regard hostile. Hermione semblait amusée, tandis que Blaise lui adressa un clin d'œil moqueur et satisfait.
Il soupira en secouant la tête.
— J'avais peur que... enfin que ça soit étrange.

Théo le bouscula gentiment.
— Tu t'inquiètes pour rien.
— Je ne sais pas... comment faire. Je veux dire...

Théo laissa échapper un rire amusé, fascinant ainsi Harry. Le Serpentard était habituellement renfermé et il appréciait le voir se détendre en sa présence, comme s'il était à l'aise.
— Nous ne sommes pas pressés. On peut juste... laisser les choses avancer. Tranquillement.

Harry eut l'impression qu'un poids énorme disparaissait de ses épaules et il se laissa aller contre Théo, avec un soupir soulagé.
— Tu as raison. Tranquillement.

Neville, habituellement silencieux, rappela soudain que c'était Noël. Les Serpentard restèrent silencieux, n'ayant pas prévu de le fêter. Leurs familles étaient soit à Azkaban ou leur avaient tourné le dos parce qu'ils n'avaient pas voulu prendre la marque. Hermione se leva brusquement avec un grand sourire, et leva sa baguette. Harry resta blotti contre Théo, amusé.

L'instant d'après, une montagne de cadeaux apparut sous le sapin, enveloppés de papiers multicolores et brillants. Pattenrond s'approcha pour renifler, méfiant, et s'assit près des paquets pour faire un brin de toilette, avec un air indifférent.
Neville s'approcha des paquets et en prit un au hasard. Puis, il le tendit à Pansy avec un grand sourire.

La jeune fille se figea et regarda autour d'elle, incrédule. Finalement, elle prit le paquet avec une expression étrange, entre ravissement et méfiance.
Harry gloussa et intervint, rieur.
— Il ne va pas te mordre, tu sais...

Pansy pinça les lèvres et ouvrit le paquet, avant de sourire, amusée. C'était un paquet de chocogrenouilles, édition « Harry Potter ». Après sa victoire sur Voldemort, Harry avait eu droit à sa carte de chocogrenouille, ce qui l'avait fait râler au début. Puis, Ron l'avait convaincu d'accepter étant donné que le fabricant tenait à lui envoyer régulièrement des « échantillons »...
Chaque personne présente eut ainsi droit à son paquet. Profitant du fait que tout le monde était occupé à ouvrir les paquets, Harry sortit un cadeau de sa poche et il le tendit à Théo.

Il rougit une fois de plus en le lui donnant, murmurant des excuses décousues pour cacher son malaise. Théo le prit et l'ouvrit, découvrant une magnifique écharpe bleu nuit, du bleu de ses yeux. Il la passa aussitôt autour de son cou avec un sourire, enlaçant Harry pour le remercier et s'excusant de ne pas avoir prévu de cadeau pour lui.


Hermione était en train de donner des friandises à Pattenrond — elle aimait trop son chat pour le priver d'un bon cadeau de Noël — quand Drago s'approcha d'elle pour lui donner une broche. Le bijou n'était pas emballé et elle écarquilla les yeux en voyant la délicatesse de la gravure.


Se reconstruireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant