Chapitre 37

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Hermione oublia soudain sa gêne et fit face à Harry, les yeux écarquillés.
— Une seconde, Harry... Qu'est-ce que tu entends par « les Serpentard » ? Tu ne parles pas que de Drago et de moi !

Elle eut le plaisir de voir Harry rougir et elle croisa ses bras sur sa poitrine, prenant un air autoritaire, masquant soigneusement son amusement. Elle leva un sourcil, copiant l'expression de Molly Weasley quand l'un de ses enfants faisait une bêtise, et Harry se ratatina, affichant immédiatement un air coupable.
Le jeune homme passa la main dans ses cheveux et regarda autour de lui, comme pour trouver une échappatoire, puis il haussa les épaules.
— C'était... une généralité.

Hermione plissa les yeux en se penchant vers lui, suspicieuse.
— Harry Potter. Qu'est-ce que tu caches exactement ?


Harry soupira et regarda autour d'eux, un peu nerveux. Puis, il haussa les épaules.
— C'est juste...
Il s'interrompit puis rougit encore plus. Le voyant presque au bord des larmes, Hermione écarquilla les yeux et cessa son petit jeu, le prenant dans ses bras pour le consoler.
Alors qu'elle lui frottait le dos, Harry renifla légèrement puis murmura.
— Je suis désolé. Je... ne sais pas trop comment t'expliquer.

Hermione le garda contre elle et roula des yeux, agacée, même s'il ne la voyait pas.
— Par Merlin, Harry ! C'est moi ! On se connaît depuis si longtemps que tu devrais pouvoir me parler sans avoir peur ! Je te rappelle qu'on a partagé une tente dans une forêt sinistre et qu'on a vu le pire l'un de l'autre à cause de ce foutu horcruxe !

Harry se détendit dans ses bras en gloussant doucement. Il répondit tranquillement.
— J'étais vraiment horrible, hein ?
Hermione ricana, mais elle lui frotta le dos tendrement.
— Tu avais beaucoup de responsabilités sur les épaules. Je pense qu'on peut oublier ton caractère d'hippogriffe de l'époque...

Harry se détendit légèrement, tout en fermant les yeux avec un soupir résigné. Comme il restait silencieux, Hermione se décida à le pousser un peu, ayant déjà une bonne idée de ce qu'il peinait à avouer.
— Qu'est-ce qui pourrait te mettre dans cet état ? Certainement pas de fréquenter les Serpentard étant donné que tu me pousses dans les bras de Drago...

Harry se raidit avant de marmonner indistinctement. Puis il grogna.
— Je sais ce que tu es en train de faire, Hermione.
Elle ne chercha même pas à nier, attendant juste qu'il craque enfin. Finalement, il chuchota, incertain.
— Tu as vu que j'étais proche de... Blaise.

Hermione fronça les sourcils, hochant la tête. Elle resta silencieuse, attendant de voir où Harry voulait en venir.
— En fait... il m'aidait à... connaître la personne qui m'intéresse.

Harry se tut, l'air inconfortable. Cette fois, Hermione grogna.
— Oh par pitié, Harry ! Je risque de te hurler dessus de frustration... J'ai une bonne idée de celui qui a retenu ton attention, idiot.


Tendu, Harry lâcha son amie et recula d'un pas, le visage écarlate, l'air choqué.
— Tu... sais ?
Hermione leva un sourcil moqueur.
— J'ai le sens de l'observation, Harry.


Le jeune homme souffla et regarda autour de lui avec un air de bête traquée. Puis, il ferma les yeux et reprit son souffle. Finalement, un léger sourire naquit sur ses lèvres. Il était encore un peu hésitant, mais bien plus calme.
— Et ça ne te dérange pas ?
Hermione haussa les épaules.
— Tu es mon ami, Harry. Et tu fais ce que tu veux de ta vie. Tant que tu es heureux, ça me va.

Harry éclata de rire, l'air soulagé d'un énorme poids, et attrapa Hermione dans ses bras, la faisant tourner autour de lui. Elle glapit, gigotant pour se dégager, avant de rire malgré elle. Lorsque Harry la reposa enfin, elle capta le regard de Drago, fixé sur elle, métallique.

Harry eut un rire moqueur et se pencha pour murmurer à son oreille.
— Je n'aurais jamais imaginé voir ce cher Malefoy jaloux à ce point. Tu devrais le rassurer, et lui montrer que tu n'as d'yeux que pour lui...

Hermione rougit et grogna, le menaçant en agitant son doigt sous son nez. Harry lui tira la langue puérilement et Hermione sourit.
— Dis-moi, Harry... Qui t'as redonné goût à la vie ? Andromeda et ses conseils ou un charmant Serpentard ?
Le jeune homme n'hésita pas un seul instant, avouant tranquillement.
— Les deux. Andromeda m'a aidé à aller de l'avant, à... vivre de nouveau. Et pour le reste... je ne peux qu'espérer. Ça me semblait tellement étrange de... enfin. Peu importe.

Hermione plissa le nez, craignant soudain de comprendre. Elle soupira, triste pour son ami.
— Oh Harry... Je suppose que ta famille moldue n'était pas vraiment... ouverte d'esprit ?

Harry baissa la tête en se mordillant la lèvre et haussa les épaules avec un air résigné.
— Si c'est une façon détournée de demander s'ils étaient intolérants... je suppose que tu devines la réponse.

Cette fois, la jeune fille reprit un air sévère en claquant la langue.
— Tu ne devrais même pas te préoccuper de leur avis, Harry. Tu n'as pas besoin d'eux, tu sais très bien que tu auras toujours un endroit où rester quoi qu'il arrive. Que ce soit les Weasley, Ron, Neville, moi-même, Andromeda, notre porte te sera toujours ouverte. Et je sais que nous ne sommes pas les seuls.

Harry se passa la main dans les cheveux, gêné, et détourna les yeux, pour cacher son émotion. Puis, il lui offrit un large sourire, un sourire d'enfant heureux, avant de déposer un baiser sur sa joue. Il en profita pour lui murmurer quelques mots, malicieusement.
— Hermione, je t'adore, mais peux-tu retourner voir ton serpent préféré pour le câliner un peu avant qu'il ne me saute dessus pour m'arracher la gorge ? J'ai l'impression qu'il imagine que j'ai l'intention de t'enlever sous ses yeux.

Le cœur d'Hermione accéléra soudain et elle se tourna vers Drago. Comme Harry le lui avait dit, il la fixait intensément, sans bouger, concentré sur elle et ses réactions. Elle lui sourit doucement, espérant le rassurer.

Voyant qu'il restait toujours aussi tendu, elle jeta un dernier regard en direction de Harry, et elle lui souffla.
— Va lui parler, idiot.

Sans se préoccuper de la rougeur qui avait coloré immédiatement les joues de Harry, elle se dirigea vers Drago, bien décidée à lui rappeler que Harry était son meilleur ami, son frère. Rien de plus. Et qu'actuellement, il n'y avait qu'un seul garçon qu'elle avait envie d'embrasser jusqu'à oublier son prénom. Lui.

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