Chapitre 27 : A pretty girl

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| I'll be there to save the day |

Peu importe où tu vas
Tu sais que tu n'es pas seule

Cassie

Honey tourne rapidement les talons et s'éloigne de Cameron presque en courant. Clarisse se pince les lèvres, apparemment déçue de la tournure que prend toute cette histoire. Moi, je reste spectatrice de la scène qui vient de se dérouler, abasourdie. Comme personne ne bouge, je me décide à me planter devant lui. Il semble sonné aussi, comme s'il venait de réaliser ce qu'il vient de balancer.

— Elle avait confiance en toi. T'es vraiment qu'un abruti pour traiter de cette manière la seule personne qui te supporte et t'apprécie pour ce que tu es et non ce que tu donnes. Contrairement à ce que tu viens de lui cracher à la gueule devant tout le monde.

Agacée par son visage qui ne démontre aucune once d'empathie pour Honey, je lui assène une vive claque. La brune s'en serait sûrement chargée si elle n'était pas occupée à retenir ses larmes et s'enfuir. Sa joue devient rouge, je n'ai pas dû mesurer ma force, mais bien fait pour lui. Il le mérite.

Je fusille ensuite chaque lycéen débile encore présent, avant de faire demi-tour. Je ne sais pas si elle veut de ma présence, si elle préfère être seule, mais je viens quand même. Elle me dira si je la dérange. Je passe devant la porte des toilettes des filles et mon instinct me hurle d'y entrer. C'est le premier endroit où se réfugie une humaine qui a subi une humiliation.

J'ouvre donc la porte et découvre Honey, appuyée sur ses deux bras au-dessus du lavabo, les jambes tremblantes. Cependant, elle ne semble pas avoir pleuré. Juste sur le point de.

— Il ne te mérite pas. Oublie-le, ce n'est qu'un abruti comme un autre.

— N'empêche, il a raison, souffle-t-elle sans lever la tête vers moi.

— Non ! Je n'ai pas tout compris, j'ai cru qu'il parlait de ton ex à un moment, que je ne connais pas, mais s'il sait tout ça, c'est que tu t'es confiée à lui. Sûrement aussi lui à toi. Alors qu'il fasse une chose pareille en crachant sur ton dos devant tous ses abrutis de potes, ça ne lui donne absolument pas raison. Que ce soit vrai ou pas.

Honey soupire, puis se redresse légèrement. Je n'ai jamais été douée pour consoler les gens, mais il va falloir que j'essaie quand même. Hors de question de la laisser aussi mal sans bouger le petit doigt.

— Ça te dit de dormir chez moi ? Bon, on est en semaine, mais ça pourrait te changer les idées.

— Après ce que tu as entendu, tu veux encore rester avec moi ? s'étonne-t-elle.

— Je n'écoute pas les « on dit », surtout pas s'ils viennent d'un abruti comme Cameron. Alors ?

Elle m'observe quelques secondes, silencieuse, puis penche la tête sur le côté, hésitante.

— Tes parents seraient d'accord ?

— Évidemment ! Je n'ai pas d'amis, alors si j'en ramène une, elle va même jubiler.

Espèce de gourde, tu as dit le mot interdit !

— Enfin, une camarade, une...

— Ça va, sourit-elle. Je vais essayer de négocier avec ma mère, mais je pense qu'elle acceptera. Merci, Cassie.

Je lui rends son sourire, tandis que mon cerveau s'affaire déjà à préparer notre soirée.

**

Assises sur le parquet de ma chambre, je finis mon exercice de math pour demain, quelques minutes avant Honey. Sa mère a accepté, alors elle n'a pas perdu de temps pour venir. J'aime beaucoup passer du temps avec elle, même si je suis principalement la seule à parler.

Dans une bulleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant