Chapitre 53 : In the dark

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|'Cause only you could fill this empty space |

J'ai bu
J'ai fait des choses que je n'aurais pas dû
Je pense trop
Je ne sais pas qui je suis sans toi
Je suis un menteur et un tricheur
Je laisse mon ego m'engloutir
Et c'est pourquoi je pourrais ne jamais plus te revoir

James Arthur - Empty Space

J'avale mon verre cul sec sans compter celui dont il s'agit

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J'avale mon verre cul sec sans compter celui dont il s'agit. Je n'ai plus les idées claires de toute manière. Et c'était mon but, il me semble. En fait, je ne sais plus. La seule image qui clignote dans ma tête, comme la lumière d'un phare qui passe et repasse, incessante, aveuglante et aussi magnifique que douloureuse, c'est elle. La fille que j'ai perdue par ma faute, ma brune à l'odeur vanillée, ma musicienne, pianiste et chanteuse préférée. J'étais venu pour l'oublier, bordel !

Même si ça résulte de l'impossible. Elle est gravée dans ma peau, dans mon cerveau, pareille à un tatouage indélébile qui s'obstine à rester ancré jusque dans mes muscles. Têtue, mais si belle. Elle avait bien raison de m'appeler « Abruti » chaque seconde. Elle avait compris bien avant tout le monde que c'était la vérité. Il faut n'être qu'un abruti pour faire fuir la seule fille qui parvient à le rendre dingue rien qu'avec ses beaux yeux clairs. Et en plus, je suis le pire des connards. Quel magnifique et grand palmarès !

Je finis par quitter la chaise haute, lassé de me torturer le cœur et me retourner le crâne. Sans un mot, comme d'habitude maintenant que plus personne n'ose s'approcher de moi, rien qu'avec le regard que j'adresse à tout le monde, je sors par la porte du bar dans la nuit noire. Il y a quelques nuages qui cachent les étoiles. Comme mon ciel à moi, il est éteint. Mon Étoile s'est éteinte. Ou trop éloignée pour que je la voie briller. Je suis ce nuage qui la cache. C'est de ma faute si ce soir, tout est noir.

En me battant pour garder les yeux ouverts, tout en titubant à cause de tout l'alcool que j'ai ingurgité, je parviens à atteindre ma maison. À peine ai-je ouvert la porte pour poser le pied dans l'entrée baignée de lumière qui m'aveugle que ma mère me tombe dessus. Derrière elle, j'aperçois Solyan se tenir les bras, mi-inquiète, mi-énervée. Et bien-sûr, mon père à ses côtés, la mine grave, mais silencieux.

— Où est-ce que tu étais ? Sohan, il est presque vingt-trois heures et tu n'es pas rentré depuis la fin des cours ! Solyan est restée seule jusqu'à vingt-heure trente !

— Ça va, c'est plus une gosse, elle pouvait très bien se débrouiller. Et puis j'suis majeur j'te rappelle, j'ai plus besoin d'un couvre-feu stupide alors qu'on est vendredi.

Je ne sais même pas pourquoi je l'ouvre. J'en ai pas le droit, je ne m'applique qu'à enchaîner les conneries. Elle ne peut pas se débrouiller totalement toute seule, j'ai toujours été là pour elle en tant que grand frère, je l'ai toujours protégée et me suis toujours occupé d'elle. Alors, elle n'est pas aussi autonome qu'elle ne devrait l'être, mais ce n'est pas un problème puisque je suis censé être présent.

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