| Nous cachons tous un secret. La question est de découvrir si nous savons le garder.
Honey n'a pas réussi. Tout son lycée sait ce qu'elle a tenté de camoufler, tout son quartier. Tout le monde, sauf ses parents. Alors quand sa mère se fait muter à...
As-tu trouvé qu'il est dur de respirer ? As-tu tellement pleuré que tu pouvais à peine voir ? Tu es dans l'obscurité toute seule Et personne ne s'inquiète, il n'y a personne ici
The Script - Flares
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Mes yeux s'accrochent à la masse en face de moi. Ce corps, qui n'est autre que celui de...Solyan. Une corde entoure son cou, fixée en haut de son armoire. Ses pieds pendent dans le vide, à une vingtaine de centimètres du sol. Mes talons sont ancrés dans le parquet, je ne parviens pas à les décoller, mes membres ankylosés par la stupeur. Je suis paralysée par ce que je vois et je n'arrive même pas à bouger ! Ma tête me hurle pourtant de me dépêcher de la détacher. Le reste ne fonctionne pas, mes jambes refusent d'écouter les ordres, ou en sont incapables.
Sohan ne s'en sort pas mieux. Du coin de l'œil, je devine qu'il est tout aussi hébété que moi, plongé dans une léthargie dont il peine à sortir. Après une dizaine de secondes, qui me paraissent en réalité des années, mon cerveau reprend le contrôle. Je m'arrache du sable mouvant qui me retenait. Je me rue sur elle, la soulève pour lui permettre de respirer, avant de tendre le bras pour essayer d'atteindre la corde qui l'assassine. Toute seule, c'est bien trop difficile. Même si elle n'est pas lourde, la panique qui me gagne m'empêche d'être au meilleur de mes capacités.
— Sohan, aide-moi ! m'écrié-je pour entreprendre de le réveiller.
Mais c'est une tentative vaine, il reste planté dans le sol, bloqué, ses yeux ne quittant pas sa sœur, la bouche ouverte, sans pouvoir prononcer un mot. J'arrive finalement à toucher la corde du bout des doigts, ça me suffit pour l'enlever de son cou. Son poids retombe sur moi, je sens mes forces me lâcher et me hâte de la déposer au sol, avec le plus de douceur possible. Ce n'est qu'à cet instant que je découvre son visage. Il est pâle, blanc, sans vie et mon cœur se serre dans ma poitrine.
Sohan réagit enfin, fonce sur elle. Sa voix brisée qui hurle son nom sans s'arrêter me ravage de l'intérieur. Jamais je ne l'avais vu dans un état pareil, aussi désorienté, anéanti, comme s'il mourrait avec elle. Il commence à la secouer, à l'appeler, à poser ses mains sur sa poitrine pour la réanimer. Mais je sais qu'il est bien trop hors de lui pour ça, ça ne ferait qu'aggraver les choses. Ses émotions le submergent et il n'arrivera pas à les contrôler.
— Sohan, arrête, imploré-je, inefficace.
Sans surprise, ça ne suffit pas à le calmer.
— Sohan ! martelé-je. Va appeler les secours, je m'occupe d'elle.
Il s'immobilise rien qu'avec ma voix, relève ses yeux vers moi. Ce que j'y lis ne sert qu'à fendre mon cœur un peu plus.
— Je m'occupe d'elle, répété-je, plus douce, pour le convaincre.
