| Nous cachons tous un secret. La question est de découvrir si nous savons le garder.
Honey n'a pas réussi. Tout son lycée sait ce qu'elle a tenté de camoufler, tout son quartier. Tout le monde, sauf ses parents. Alors quand sa mère se fait muter à...
| I just wanna give you the loving that you're missing |
Dis-moi pourquoi nous perdons du temps Surtout pour gaspiller nos larmes Quand tu devrais être à mes côtés
Shawn Mendes - Treat you better
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Je pénètre dans le l'enceinte du lycée, avant de me diriger vers mon premier cours de la journée. Hier, après l'avoir embrassée, j'ai raccompagné Honey chez elle dans le plus grand des silences. Nous ne savions plus vraiment quoi dire. Il demeure encore tous ces problèmes qui planent au-dessus de nous, s'apprêtent à nous tomber sur la tête, tous ces non-dits. Et la dispute de la semaine dernière n'a pas tout révélé.
Il ne me semble pas avoir histoire aujourd'hui, ce qui me rassure quelque peu. Je pense que nous avons tous les deux besoin d'un peu de distance pour l'instant, le temps de remettre les choses en ordre dans nos têtes et tout mettre au clair. Je ne sais pas pourquoi je retarde les choses, au fond, puisque je suis à deux doigts d'atteindre mon but, ou presque. Il faudra aussi que je tienne jusqu'à la fin de l'année, mais je ne pense pas que cela constituera un énorme problème.
Il suffit juste que je trouve le courage de passer à l'action, de la trahir pour de bon. Une journée me suffira peut-être.
En entrant dans la classe, je la repère directement au fond et me retiens de la fixer plus longtemps. Je sens son regard sur moi un instant, elle aussi m'a vu arriver. Elle ne doit pas aller mieux avec tout ça. Je sais que je vais en rajouter une couche, mais ce n'est pas pour maintenant. Elle aura eu le temps de s'en remettre et je l'aiderai. Avant de lui planter un couteau dans le dos et le cœur.
Clarisse s'assoit à côté de moi, mes sourcils se froncent par automatisme. Non seulement, cette fille ne sait jamais ce qu'elle veut réellement, mais en plus c'est un vrai pot de colle. Cependant, je crois bien que je ne la déteste plus. Elle n'est pas si superficielle que ça, juste beaucoup trop exaspérante.
— Salut, souffle-t-elle.
— Tiens, finalement, tu changes d'avis ? Tu reviens vers moi ?
Clarisse dégage les cheveux de son épaule d'un geste exagéré de la main avant de me fusiller du regard.
— La ferme. Moi, j'arrive à mettre ma fierté de côté. Il faudrait que tu fasses de même.
— Ne recommence pas, Clarisse, soupiré-je. Je n'ai pas la tête à ça.
— Tu n'as jamais la tête à rien. Et ça en devient franchement agaçant.
Je secoue la tête, puis fait semblant d'écouter le prof raconter son cours. Je croyais qu'elle ne voulait plus m'aider justement à cause de ça ?
— Quand est-ce que tu comptes aller la voir ? reprend-elle d'une voix douce, même pas un peu refroidie.
