Chapitre 28 : Bad reputation

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| A sight of a soul when it's breaking |

Nous faisons tous des erreurs
Mais ils ne vont pas la laisser tranquille, non

Shawn Mendes - Bad reputation

Shawn Mendes - Bad reputation

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Année de seconde

C'est toujours plus facile de faire passer une victime pour la méchante. J'ai compris cela bien trop vite, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps.

L'objet de tous mes péchés dans le creux de ma main, je l'étudie une dernière fois. Le montrer à Alicia et aux autres n'est peut-être pas une bonne idée, mais elles ont demandé une preuve et je n'arrive pas à refuser.

Comme je ne peux jamais rien refuser. Des bribes de souvenirs frappent ma mémoire, mais je les repousse et me concentre sur la musique, le verre dans ma main, puis les bras de Liam qui encerclent ma taille. Cette fois-là, ce n'étaient pas les siennes.

Je termine un énième verre. J'ai perdu le compte. Ma mère me tuerait si elle me voyait. Peut-être que c'est ce que je désire. Qu'elle me remarque enfin. Je sais que je ne devrais pas tomber aussi bas. Je sombre dans les ténèbres de l'alcool et les abysses de l'adrénaline qui pulse dans mes veines.

Je suis prise entre les filets du Diable et j'aime ça. J'aime ce qu'il me murmure à l'oreille. C'est tellement malsain, mais je ne peux plus remonter, j'ai chuté de bien trop haut. Et puis, même si une main m'était tendue, je ne l'attraperais pas. Ça n'en vaut pas la peine. À quoi bon essayer de remonter à la surface quand la noyade procure autant de douleur que d'essayer de respirer ? Si les doigts des démons qui me retiennent et caressent mes hanches, mon ventre nu, m'apportent plus de satisfaction et de plaisir que chaque bouffée d'air qui m'est permise d'aspirer ?

Sans comprendre comment, mes pieds se retrouvent dans des escaliers. Les doigts des démons entourent maintenant mes poignets et me tirent vers le haut. Mais pas vers la surface. C'est pour plonger plus profond encore. Les ombres sont nombreuses autour de moi, elles me surplombent et me dominent. Je suis certaine que même si je possédais encore ma capacité à réfléchir clairement et que mon esprit n'était pas aussi embrumé, je ne parviendrais pas à me défaire de leur emprise. Pourtant j'essaie, et plus j'essaie, plus elles me retiennent près d'elles.

Dans l'obscurité de la chambre, les ombres s'effacent et mes oreilles ne perçoivent plus que leurs respirations saccadées soulignent leur présence. Leurs mains qui m'emprisonnent. Leur souffle qui s'échoue sur ma peau. Les griffes des démons qui m'emprisonnent. Elles lacèrent l'épiderme de mon ventre découvert, de mes bras et mes épaules, agrippent ma nuque et le haut de ma poitrine.

La notion du temps m'échappe. Il n'y a plus que les tournis, le brouillard de mon esprit, la douleur des griffures, presque comme si on les avait saupoudrées d'acide. Plus que la sensation de ces mains qui ne sont pas les miennes, ni celles du garçon avec qui je dansais il y a quelques minutes ou heures. Je le sais puisqu'il est parti après avoir participé à ma vidéo, à ma chute vers l'enfer.

Dans une bulleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant