Chapitre 64 : Music of love

4 1 0
                                    

| You help me write a song when I've nothing to say |

Chante pour moi, ma chérie
Ne veux-tu pas le chanter pour moi ?
Laisse-moi jouer du bout des doigts ta douce mélodie

Tom Gregory - Fingertips

Une vague de panique me submerge

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Une vague de panique me submerge. Je n'aurais jamais dû accepter. C'était trop bête, trop facile. Comment vais-je me débrouiller maintenant ?

Huit paires d'yeux qui me scrutent, c'est trop pour moi. Même si Sohan est à mes côtés, déjà à fond dans son rôle, agenouillé et occupé à parler aux enfants, je ne suis pas rassurée. Des enfants ! Le seul dont je me suis occupée toute ma vie, c'est Matt et je lui crie dessus à chaque fois. Ça m'étonnerait que je puisse utiliser la même méthode avec eux.

Le gérant confie la clé d'une des salles à son meilleur élève, qui s'empresse de guider le petit groupe vers l'escalier afin de se rendre au premier étage, là où se trouvent toutes les pièces destinées aux cours de musique. Je les suis à une certaine distance, pas très à l'aise. Je n'affirmerai pas que je n'aime pas les enfants. J'ai un petit frère, alors si c'était le cas, ce serait un peu difficile de m'en occuper, sachant que ma mère ne s'en charge pas. Mais...j'ignore comment me comporter avec eux.

En plus, depuis que je suis arrivée, ils me voient comme la huitième merveille du monde. Et ça a le don de me rendre encore plus embarrassée. Le seul enfant que je côtoie depuis neuf ans n'a cessé de me répéter que j'étais moche, bête et chiante. Bon, il m'a aussi avoué quelques fois qu'il m'aimait, mais c'est rare.

Après notre séance de conduite vendredi, (surtout de baisers enflammés) nous sommes entrés dans le conservatoire. Et comme je l'avais deviné, il était presque vide. Le dernier élève finissait son cours alors qu'il n'était que dix-huit heures, d'habitude les journées sont beaucoup plus chargées. Puis le gérant s'est souvenu de moi, en riant parce que cette fois, j'étais vraiment sa petite amie, et s'est rappelé que nous étions tous les deux musiciens et chanteurs en plus de ça. Alors, il nous a demandé avec toute la politesse dont il est possible, toute la détresse et le désarroi, si nous pouvions donner un cours gratuitement, puisqu'ils n'a évidemment pas les moyens de nous payer, à un petit groupe d'enfants. Voir des jeunes comme nous, aussi passionnés, les convaincra peut-être de continuer l'année prochaine et d'amener avec eux des amis.

La pitié que sa requête a suscitée chez moi ne m'a pas laissé d'autre choix que d'accepter. Ce n'était pas très difficile pour Sohan, c'est limite s'il n'attendait que ça. Comme il me l'a confié, bien qu'il ne s'en souvienne plus exactement, son rêve serait de reprendre cet endroit. Alors, j'imagine que donner des cours compose une partie de ses ambitions.

Nous pénétrons dans une grande salle munie d'un piano noir et brillant. Je ne sais pas si c'est la même que celle pour nos répétitions, elles se ressemblent toutes. Les enfants s'empressent de courir dans tous les sens pour obtenir la guitare et je ne trouve rien à formuler pour les calmer. Heureusement, Sohan prend les devants et le petit groupe s'arrête dans la seconde. Il n'a même pas eu besoin d'élever la voix.

Dans une bulleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant