Chapitre 83 : Wait for the death and hope for the life

4 1 0
                                    

| Can you hear me screaming "please don't leave me" |

Une longue route qui n'en finit pas, tu es silencieuse à côté de moi
Je roule dans un cauchemar auquel je ne peux échapper
Priant sans relâche que la lumière ne s'éteigne pas
Cachant le choc et le frisson qui me parcourt
Ils t'ont emmenée sur une civière
Je fais le va-et-vient alors que tu restes allongée

Chord Overstreet - Hold on

 Trois, quatre, dix, vingt

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Trois, quatre, dix, vingt... Je ne sais plus combien de fois chaque scène repasse en boucle dans ma tête. Chacune depuis que je suis entré dans sa chambre jusqu'à ce que j'aperçoive ses yeux. Ceux de la seule personne qui parvient à me faire tenir debout alors que je pensais m'être effondré depuis trop longtemps.

Une, cinq, ou dix... C'est le nombre de secondes qu'il m'a fallu pour réaliser ce qui était en train d'arriver. De comprendre que la masse que Honey portait pour ensuite allonger au sol, c'était ma petite sœur. Et j'ai eu besoin de quelques minutes supplémentaire, le temps qu'elle m'ordonne d'appeler les secours et d'atteindre mon manteau, pour concevoir qu'elle ait tenté de se suicider en l'expliquant à la femme de l'autre côté de l'appareil. J'avais envie de vomir et de mourir à la fois. La sensation de nausée s'est vite estompée quand j'ai dû prendre mes responsabilités, et vite, sans pouvoir me reposer sur Miel une dizaine de minutes. Mais la deuxième, elle n'est jamais partie. Elle est toujours présente au creux de mon estomac, à me ronger comme de l'acide.

Assis sur une chaise au milieu du couloir où se confrontent la douleur et l'espoir, les coudes plantés dans mes cuisses, les poings contre ma bouche, j'essaie tant bien que mal de ne pas me laisser submerger par mes émotions et la noirceur de cet endroit. Même si Honey avait en partie raison, même si je me sens un peu mieux qu'avant de pleurer dans ses bras, la peur me dévore encore tout entier. Et ça n'a pas changé grand-chose. Solyan se trouve toujours dans un coin du bâtiment, les yeux clos et incapable de m'assurer qu'elle est en vie.

Les yeux clos, ma petite sœur est branchée à un tas de machines pour la maintenir en vie. J'écrase ses doigts de ma main, priant pour qu'elle le sente et se réveille, m'assure qu'elle va bien et que je n'ai pas à m'inquiéter. Son visage est si blanc, elle est méconnaissable et ça me donne envie de crever. De vomir aussi, je crois. Rien ne va comme je le voudrais et ça me rend malade. Le camion roule vite, la sirène hurle qu'une enfant est en train de mourir, tout tourne autour de moi, c'est trop rapide. Je veux que ça s'arrête, je veux pouvoir mettre le monde sur pause pour souffler juste une seconde. J'ai besoin de voir Honey, elle est la seule capable de me convaincre de rester debout. Parce que j'ai envie de m'effondrer. De me laisser tomber, quitte à me briser au sol et éclater en mille morceaux.

   Mon sang se glace dans mes veines, ma respiration se bloque. Mon monde s'effondre et moi avec. Cette adolescente à qui les pieds se balancent dans le vide, dont une corde entoure le cou, les lèvres bleues, dans un silence de mort, c'est ma petite sœur. Que je n'arrive même pas à rejoindre, car mes jambes s'enfoncent dans le parquet comme dans du sable mouvant. Je n'arrive pas à bouger. Cette vision me paralyse alors que tout ce que je souhaite, c'est me dépêcher de la sortir de là. Pour qu'elle puisse me promettre que tout va bien.

Dans une bulleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant