Epoustouflant.Désarmant.
Palpitant.
Elle sait comment sucer, impossible de dire le contraire. Elle m'a pris en bouche comme personne ne m'a jamais pris et j'ai encore la sensation de ses lèvres contre ma queue. L'eau coule encore quand je la rejoins sous la douche, elle ne se retourne pas pourtant je sais qu'elle m'a entendu rentrer, j'ose croire que la porte n'était pas complètement fermée dans ce but précis mais je n'en dirais rien.
Je la frôle et me laisse inonder par le jet bouillant, elle se savonne le corps et Dieu qu'elle est incroyable. Une vraie déesse. Presque irréelle. Incandescente. Électrisante. La Méduse m'a pétrifié sur place avec sa danse et son cadeau.
— T'es agréable au lit, dit-elle en se retenant de rire.
— T'as la voix chantante au pieu, je la taquine en m'emparant de mon gel douche.
Elle ouvre la bouche, la formant en « o » et se met à pouffer. Mercy attrape le pommeau de douche, l'actionne à la pression maximale et le dirige vers mon visage. Je la maitrise en deux secondes, l'obligeant à arroser le carrelage d'en face, son dos collé contre ma poitrine, le bras coincé contre ses seins et son rire qui se tait au fur et à mesure que la tension entre nous nous submerge.
— Tu veux me noyer, moi aussi ?
C'est à ce moment-là que je l'ai perdu.
Ma déesse.
Elle se fige sous moi, se débat et me fait face, elle a perdu des couleurs, son teint est blafard tout à coup. Elle bouillonne, change la température de l'eau en lançant le jet si rapidement que je n'ai pas le temps de la contrer, l'eau glacée me froisse et me tire un frisson. Elle lâche le pommeau qui tombe dans un bruit sourd et sort de la cabine de douche, s'enveloppe dans une serviette et sort précipitamment.
— Connard !
Mais ?
Je ne comprends rien, sérieux. Les meufs c'est une prise de tête et celle-là est lunatique. J'achève de me laver tranquillement, me sèche et réapparait – à poil – dans la chambre. Elle n'est pas là. Je soupire, pars enfiler un slip propre et la cherche dans la maison. Elle est assise dehors, sur le bain de soleil suspendu. Elle porte une simple chemise de nuit épurée à bretelles et entoure ses jambes de ses bras. Je fais coulisser la baie vitrée et la rejoins, m'installant sur la place à côté.
Soit elle m'ignore et m'en veut – pour une mystérieuse raison, soit elle ne m'a pas remarqué. Elle est loin dans ses pensées, son teint est plus blanc que mon cul et ses yeux habituellement vivants sont morts.
— Mercy ? (aucune réaction) Mer ? (toujours aucune réaction) Cy ?
On ne voit rien au fond du jardin, il fait trop sombre pour ça, en dehors de la maisonnée d'Harrison dans l'angle, il n'y rien. Ou de la piscine en face nous. Pourtant, elle ne lâche pas la pénombre du regard, si bien que je commence à me demander si elle ne voit pas réellement quelque chose.
— Oh !
Je pose ma main sur son épaule et elle sursaute, me jette un coup d'œil et retourne à sa contemplation. Alors que je crois qu'elle va faire comme si je n'étais pas là, elle resserre sa poigne autour d'elle et lance d'une voix molle :
— J'ai tué mon père.
Non, jure ?
Je sais, j'y étais. Je ne dis rien, incapable de savoir ce qu'elle attend comme réponse.
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Stone Cold
General FictionRésumé : On l'appelle Bones, le briseur d'os. Il casse chacune des pièces rigides qui composent le squelette de ses victimes avant de les achever. Sans pitié. Elle s'appelle Mercy mais elle est tout sauf clémente. Elle a connu les ténèbres, d...