XXXIV - Mercy

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   Il est venu.

Vous connaissez cette sensation de pouvoir respirer librement après avoir été privé d'air pendant quelques minutes ? Ce besoin de prendre de grandes bouffées d'air, ce soulagement qui détend tous les muscles ? Cette entière satisfaction qui nous enivre quand on boit après avoir été assoiffée ? Bones me fait le même effet. Il est là, en chair et en os. Il me protège et me subjugue.

Il a débarqué après que j'ai abattu deux des hommes de Shawn, ils m'ont attrapé avant la troisième balle et c'est là qu'ils ont débarqué dans un fracas qui a fait sursauter mon cœur. Je voyais tout au ralenti, complètement déconnectée de la réalité. Jace qui visait comme un pro, Bones qui s'en occupait au corps-à-corps dans une danse d'os et qui m'a impressionnée. Lui qui nous a pourchassé à l'étage, moi qui mords la main de Shawn et qui cri pour qu'il nous repère.

   Nous, maintenant.

Il a les sourcils froncés et me détaille de la tête au pied, s'assure que je n'ai rien et j'ai envie de l'embrasser. Il est tellement beau que mes yeux me piquent, peut-être que la fatigue et le chute de l'adrénaline y sont pour quelque chose aussi. Il fait tellement battre mon cœur qu'il menace de sortir de mon corps.

— Il t'a fait quelque chose ?

Je jette un regard vers Shawn. Son expression d'horreur est flippante, ses membres sont tordus dans tous les sens après le passage de Bones et il a rendu son dernier souffle il y a peu dans un calme accablant après avoir hurlé au possible pendant pas loin d'une demi-heure.

Je secoue la tête négativement, j'ai envie qu'il me prenne dans ses bras, j'ai envie de ressentir sa chaleur, j'ai besoin qu'il m'étouffe sous sa force.

— Tu es sûre ?

— Oui.

Il arque un sourcil et me dévisage. Je hausse les épaules et j'esquisse un sourire devant son air pas du tout convaincu.

— Rentrons à la maison.

J'accepte.

Je suis totalement partante ! À la maison... Ça sonne si naturellement. Il m'emporte avec lui quand il se met debout, me soulevant dans ses bras toniques. J'enroule mes bras autour de son cou et retiens difficilement mon sourire.

— On se casse ? nous demande Jace en essuyant le sang sur son front.

— On se casse.

Il récupère le petit corps d'Aaron, le porte dans ses bras et l'emmène dans la voiture. Bones me dépose derrière le siège conducteur et quand il conduit, il me lance des regards dans le rétroviseur et je lui souris. Quelque chose a changé. Je veux dire, entre nous. Il reste Bones mais j'ai la sensation qu'on est plus forts, plus proches. Plus intimes – pas uniquement sexuellement parlant.

— Mon bébé !

Kat se précipite vers un Aaron avec de petits yeux ensommeillés et le garde contre sa poitrine en fermant les yeux. Elle lui embrasse toutes les zones possibles sur le visage et jette un coup d'œil à Jace, elle semble se détendre et elle vient vers moi rapidement.

— Désolée, Kat, je...

Ses bras m'entourent et elle m'étreint avec force. Mes mots se perdent dans ma gorge et je me sens émue. Ma vue s'embue et je reste stoïque.

— Pardon, pardon, pardon ! C'est de ma faute... Je m'en veux tellement si tu savais. Tu vas bien ? Ils ne t'ont pas fait du mal ? Hein ? Dis-moi que tu vas bien, s'il te plait...

Elle s'inquiétait pour moi. Je pensais qu'elle m'en aurait voulu, son fils était en danger et j'étais là. Je sais que je n'ai pas initié le danger dans lequel il était mais... je m'en veux et elle non. Elle se sent coupable. Elle m'enlace. Me demande si je vais bien. S'excuse. Une vague de réconfort fait vibrer mon cœur, je suis complètement désarmée face à sa réaction mais elle me fait un bien fou.

Stone ColdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant