XLI - Jace

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Épilogue



Quelques heures auparavant

Je sais qu'ils ont fait au plus vite mais ça n'empêche pas cette rage sourde de battre en moi, de couler dans mes veines. Si j'avais été là plus rapidement, j'aurais pu faire quelque chose. Je... j'aurais pu les sauver ! Je serre les poings en voyant les ambulanciers embarquer Mercy et Bones. Leurs cœurs battent encore mais on ne peut pas m'en dire plus. Ils sont dans un état lamentable, il y a une forte probabilité qu'aucun d'entre autre ne sorte vivant de cette histoire.

Kat va me détester. Elle n'arrête pas de m'harceler mais que suis-je censé lui dire ? Qu'elle doit se préparer au pire ? Je ferme les yeux quelques secondes avant de taper un message à Harrison, lui demandant d'aller la chercher et de la ramener à l'hôpital. Mar s'occupera d'Aaron en notre absence.

Mon regard suit les corps inertes des membres de ma famille et je sens mon estomac se nouer en voyant leurs mains soudées ensemble.

— Hé ! Vous ne pouvez pas les transporter ensemble ?

Ils me regardent comme si j'étais complètement con, je ne m'en formalise pas, j'ai trop mal pour prendre le temps de me disputer avec eux.

— Impossible. Il n'y a pas assez de place.

J'acquiesce doucement en les voyant forcer pour détacher leurs doigts entrelacés. Au bout d'un moment, ils y arrivent et ils les éloignent l'un de l'autre. Alors, le cœur de Mercy cesse de battre. C'est drôle, on pourrait presque croire qu'elle n'a pas supporté de le lâcher. Je m'affole tandis qu'ils se mettent à la masser et à l'oxygéner. On lui injecte un produit, de l'adrénaline je crois, c'est supposé relancer les battements de son cœur.

Les portes des ambulances se ferment sur Bones et le véhicule s'éloigne en faisant crier les sirènes. Pourtant, le bip prolongé de Mercy ne reprend pas, elle ne réagit pas. L'un des secouristes me jette un coup d'œil bienveillant mais j'ai l'impression que la vie me quitte.

Alors que Bones est transporté en urgence, le rythme de sa femme vient de se taire pour l'éternité.

— On n'a rien pu faire, se désole l'un des médecins.

Des épines lacèrent mon âme, elles font saigner mon cœur et s'aiguisent, me pénètrent et me donnent envie d'hurler si fort que mon cri atteindrait les cieux. Je serre les dents, en colère contre moi-même de n'avoir rien pu faire.

C'est de ma faute.

Elle n'aurait pas dû mourir.

Je monte au volant de mon véhicule en soupirant, l'ambulance emmène le corps de Mercy et je les suis, hors de ma propre personne.

Les yeux de Kat s'animent quand ils se posent sur moi, elle accourt rapidement et je la serre contre moi en retenant mes larmes.

— J'ai vu Bones. Ils l'ont emmené au bloc. Où est Mercy ?

Je me crispe et je ne sais pas si c'est mon langage corporel qui lui fait comprendre qu'elle nous a quitté mais elle étouffe un sanglot contre mon torse.

— Oh, non...

Elle observe la voiture se stationner devant l'hôpital, ils sortent le brancard où se trouve Mercy, étendue, seulement elle est dans un sac mortuaire maintenant, une mèche bordeaux s'est emmêlée dans la fermeture et Kat hurle. Elle tremble et se tient le ventre, ne parvenant pas à respirer, mes propres battements me transpercent le cœur.

— Kat... Calme-toi... Respire.

Elle opine en plongeant ses deux billes dans les miennes, elle me laisse la guider pour reprendre son souffle et elle s'accroche à moi jusqu'à ce que je nous guide dans la salle d'attente.

Stone ColdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant