XXXV - Bones

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   Elle est montée dans sa chambre sans un mot, sans un regard. Elle a lâché ma main quand la chanson s'est arrêtée et elle ne l'a pas reprise une seule fois. Elle est restée près de Kat et Jace, à discuter, se renseigner sur le mariage, sur son déroulement, elle a ri. Énormément ri. Et ça m'a procuré la même sensation que celui que me fait Kat. Ce petit truc qui allume et fait redémarrer mon cœur, celui qui toque à sa porte poussiéreuse et vient balayer les merdes encrassées. Ce sentiment réconfortant et de douceur.

Pourtant, elle n'est pas douce mais sa caresse me dit le contraire.

Elle est forte, plus forte que n'importe laquelle des femmes avec lesquelles j'ai pu avoir des ébats. Elle n'a pas froid aux yeux, elle fonce tête baissée dans les problèmes. Elle tape du poing sur la table quand elle n'est pas satisfaite. Elle fume. Elle provoque. Elle fait ce truc, continuellement, avec sa langue, ce geste terriblement irrésistible qui me donne inlassablement envie de fondre sur ses lèvres. Elle est têtue et elle donne l'impression de tout contrôler.

Sauf que Mercy est tout ça mais bien plus encore. Elle est un monde entier, un arc-en-ciel en noir et blanc, une boule d'émotions refoulées, une âme aussi sensible que Kat voire plus.

Elle est différente.

Elle est parfaite pour moi.

Même si ça me coûte de l'admettre. Mercy compte bien plus que je ne me risque à le dire. Elle est tout.

Mon tout.

Je la rejoins. Elle ne m'échappera pas. Surtout pas après m'avoir allumé toute la soirée. Ma bite se souvient encore de ses mouvements contre elle et elle l'appelle, elle lui demande de l'assouvir. Je n'ai pas agi comme un chien, je me suis tenu, j'ai attendu. Ce n'est pas rien.

Mais surtout, elle avait ce regard. Je ne l'ai attrapé qu'une brève seconde mais il était presque éteint. Chose qui ne me plait absolument pas.

— Ouvre-moi.

Elle s'est enfermée à clé. Qu'est-ce qu'elle a ce soir ? Depuis qu'elle a le luxe d'aller et venir dans la maison, elle ne l'a jamais verrouillé. Au contraire, elle serait plutôt du genre à la laisser grande ouverte.

Elle ne répond pas, n'ouvre pas. Pourtant, je sais qu'elle ne dort pas. On a mis le pied dans la maison il y a tout juste cinq minutes. Elle n'a pas pu s'endormir aussi rapidement.

Je cogne encore. Je ne vais pas abandonner.

— Mercy ? je gronde fortement.

— Ta chambre, c'est celle d'à côté.

— Et alors ?

— Ne viens pas dans la mienne, tu n'y es pas le bienvenu.

Ah bon ? Ce n'était pas son discours la veille.

— Et pourquoi ça ?

Le silence m'accueille et j'entends ses talons tomber sur le parquet, le froissement de sa robe quand elle la retire, ses petits pas vers la salle de bain, l'eau qui coule.

Je descends chercher un couteau, quand je remonte il n'y a plus un bruit. Je place la pointe arrondie du couteau et fait pivoter la serrure. Le cliquetis m'indique que j'ai réussi et je rentre sans préambule. Mercy est en train de se mettre sous les draps. Nue. Mon sexe réagit au quart de tour et lui prouve à quel point je la désire. À quel point je la veux.

— Sors d'ici.

Elle achève de se couvrir des draps et se tourne dos à moi. Je ne lui obéis pas et fait rejoindre mes vêtements sur le sol. Je me dirige vers et me positionne au-dessus d'elle. Elle attrape brutalement mes parties génitales et les broient entre ses doigts. Je me crispe et des injures quittent mes lèvres.

Stone ColdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant