Stone Cold

X - Mercy

   J'ai réussi.

Je m'affale sur mon lit, le papier signé en main, le tend vers le plafond et profite de cette partie gagnée. Le seul hic dans le contrat est la clause qui stipule la mort de mon géniteur. Mercy aura le droit de vie et de mort sur Warren O'Neill, si et seulement si les conditions s'y prêtent. Ce qui revient à dire : premier arrivé, premier servi. Si Bones le trouve dans sa cachette avant moi, il le butera. Si j'y arrive avant lui, je m'en charge. Je ne voulais pas de cette clause cependant impossible de faire céder Bones.

J'ai obtenu beaucoup rien qu'aujourd'hui.

On va dire que je suis satisfaite. Pour l'instant.

Accord d'habitation

1)  Mercy sera sous la protection de Bones toute la durée de son séjour dans la villa.

2)  Bones ne s'attaquera à elle sous aucun prétexte même après son départ.

3) Elle aura le droit d'accéder aux pièces principales dont sa chambre sans y être constamment enfermée.

4) Mercy devra donner toutes les informations dont elle dispose sur Warren et participer à sa traque.

5) Mercy aura le droit de vie et de mort sur Warren O'Neill, si et seulement si les conditions s'y prêtent.

6) Elle ira partout où ira Bones, pour sa propre sécurité.

Signé Givens et O'Neill.

Pour le dernier point, je n'étais pas pour. Je veux la sécurité de Bones uniquement pour que lui, ne m'attaque pas. Pour le reste je sais me défendre, pas besoin d'un homme pour ça. Sauf que Jace a insisté mentionnant le fait que si Bones a bonne réputation dans le monde de la criminalité, il n'en a pas moins d'ennemis prêt à débarquer à n'importe quel instant dans la maison. Chose pour laquelle Bones a fini par confirmer à contre-cœur.

Les dés sont lancés.

À moi de jouer.

Papa, je viens te chercher.

*

Quel plaisir de vagabonder dans la maison comme bon me semble. Je me suis levée tôt ce matin, je voulais faire quelques longueurs dans la piscine mais à moins de finir topless je ne pouvais pas. Alors j'ai fait plusieurs tours du jardin, soulevé des haltères de fortunes et des exercices au sol. Je me suis défoulée, pas autant que dans ma salle de sport mais ça m'a fait un bien fou.

Je suis en train de nouer mes lacets quand quelqu'un plonge dans l'eau, le bruit de l'eau qui claque m'interpelle et je termine mon nœud en tournant ma tête. La première chose qui me saute aux yeux, des bras. Des bras nus qui brassent l'eau comme un pro. La deuxième chose, c'est sa rapidité, en quelques secondes il a atteint l'autre côté de la piscine et repart dans l'autre sens. La troisième chose, le tatouage dans le dos. L'encre couvre la totalité et je n'arrive pas à voir ce qu'elle représente.

Je l'observe nager comme un poisson dans l'eau, les mains moites, je suis impressionnée par ses mouvements souples et rigoureux. Il est tellement épais et en muscles que je ne l'aurais pas cru capable d'autant d'agilité. J'avale ma salive au moment où elle commence à déborder sur ma bouche entrouverte. Je me demande de quelles autres choses il est capable. Je frissonne en imaginant des scénarios bien trop corps-à-corps et me lève brusquement.

Mercy, on ne bave pas devant un homme.

Harrison arrive et je m'interroge sur le fait de le remercier ou de le maudire de me priver de ce spectacle de force ambulante.