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Dès que je sors du bar, j'appelle M. Evans. Je dois lui en parler, Louis s'est mal comporté et j'aimerais bien savoir pourquoi. Il répond à la première tonalité. Est-il toujours scotché à son portable ?

- Mlle Jones, Quelque chose va pas ?

- Je suis désolée de vous déranger, mais M. Tomlinson n'y met pas du tout du sien et je ne sais pas si il s'est levé du pied gauche ou qu'il est simplement lunatique, mais-

M. Evans me coupe en commençant une nouvelle phrase.

- Mlle Jones veuillez excuser M. Tomlinson de son comportement sûrement compliqué à supporter. Aujourd'hui; nous sommes le sept décembre, mais nous sommes aussi le jour du décès de sa mère.

Je reste muette ne m'attendant pas à cette annonce et surtout me trouvant stupide de ne pas avoir fait plus de recherche sur lui. C'est en bégayant que je réponds à M. Evans.

- Vrai- vraiment ?
- Oui, je suis désolé de ne pas vous avoir prévenu.
- Elle est décédée il y a combien de temps ?
- Quatre ans.
- Merci de m'avoir informée, je vais retourner avec M. Tomlinson et lui présenter mes excuses pour mon comportement.
- Bien, rappelez moi si quelque chose d'autre se passe.

Je raccroche et retourne dans le bar. Louis est toujours à notre table, sirotant sa boisson. Il a le regard vide. Je m'assoie à ma place la tête baissée, honteuse. Je sens le regard de Louis sur moi, il me fixe comme si j'étais une inconnue. Mon égo mit de côté, je commence à m'excuser à Louis.

- Je suis désolée.
- Pourquoi ?
- J'aurais dû faire des recherches sur vous et n'aurai pas dû m'énerver aussi vite.

Louis souffle par le nez plus fortement que les gens normaux font. Puis relève la tête et reprend la parole.

- C'est pas de ta faute, tu n'avais pas à savoir toute ma vie par coeur. Et puis, c'est pas comme si je t'avais super bien parler.

Il fait une pause. J'ai gardée la tête baissée pendant tout son speech et ne compte pas la relever me sentant trop honteuse.

- Tu peux pas me regarder quand je te parle ?

Je relève précipitamment la tête pour le regarder dans les yeux, me sentant soudainement fautive, même si c'est le cas. Louis souffle de nouveau en me regardant dans les yeux.

- Fini ta boisson qu'on sorte de là.

Je la finis sans discuter, Louis paye le restaurant et nous partons. Louis me trimbale dans toute la ville avant de nous emmener devant un bar. Je m'arrête devant pour l'observer. D'apparence, ce bar à l'air délabré comme si il avait été abandonné. Louis qui se tenait à côté de moi commence à avancer sans se soucier de ma personne. C'est donc naturellement que je le suis dans le bâtiment.

Lorsque nous rentrons, la lumière m'aveugle quelques secondes avant que je ne puisse voir l'intérieur qui lui est, soit disant passant, très différent de l'extérieur. Les murs sont recouverts de vinyles en tout genre, le sol est fait de parquet grinçant à quelques endroits, tout l'avant du bar est rempli de table où se trouvent certaines personnes buvant leurs alcools sans se soucier du reste, le bar se trouve tout au fond de la salle où l'on peut voir le barman servir les clients penchés vers ce dernier. Louis se dirige directement vers le barman qui a l'air très occupé tandis que moi je reste figé à l'entrée.

Les deux hommes parlent ensemble pendant cinq longues minutes avant que Louis ne se dirige vers une table. Lorsqu'il est assit à cette table, il me fait signe de le rejoindre, ce que je fais sans attendre. Quand je m'assois face à lui, je remarque qu'il a amené avec lui deux autres boissons. Il m'en tend une que je prends rapidement. Louis commence à boire sa deuxième boisson tandis que moi, je continue à le regarder hésitant à boire la mienne. Je commence à peser le pour et le contre ; cette boisson ne peut pas me tuer et peut même me détendre, mais d'un autre côté je ne sais absolument pas ce que ce verre contient. Le mieux est donc de poser la question à celui qui me l'a prit.

- Louis ? C'est quoi ?

Le lui montre ma boisson pour illustrer ma question. Il fronce d'abord les sourcils pour ensuite me répondre avec incompréhension.

- Bah c'est une boisson que je t'ai pris pour que l'on discute autour d'un verre.
- Oui, mais qu'est ce qu'il y a à l'intérieur.
- Quelque chose qui te fera décoincer, l'écrivaine.

Je ne veux pas prendre le risque de lui faire développer sa réponse puisqu'il me lance un regard noir presque fatigué. Donc, je bois et, à mon plus grand étonnement, je trouve ça très bon et sucré.

- Alors, comment c'est ?

Pour répondre à la question de mon interlocuteur, je bois d'une traite mon verre, ce qui le fait d'ailleurs rire.

Nous passons le reste de la journée ensemble à parler de notre enfance, de notre future projet et de nos passes temps. Ce qui aurai du grandement m'aider dans ma biographie, seulement nous avons eu la merveilleuse idée de parler tout en défilant les verres. Ce qu'il y avait dans ces boissons n'était vraiment pas du soda. Résultat : nous avons passés, en plus de la journée, une grande partie de la nuit ensemble. Je ne sais absolument pas ce que l'on a fait durant cette nuit, mais ce matin je ne me réveille pas dans ma chambre. Mais plutôt dans une chambre inconnue avec aucun souvenir de la nuit et un mal de crâne insoutenable. Bravo Soraya.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant