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Les jambes tremblantes, je me redresse du canapé jusqu'à me lever complètement. Je me dirige vers la porte et reste devant cette dernière, les bras pendant. Louis glisse sa main dans la mienne et enlace nos doigts pour me soutenir comme il me l'avait promit, mais mes jambes refusent d'avancer comme planter dans le sol à deux mètres de la porte.

- Il faut la faire entrer.

Je ne réponds rien, c'est donc Louis qui prend les choses en main en avançant vers la porte sa main toujours dans la mienne.

- Je vais ouvrir, accueil là comme tu le ferais en temps normal.

Je hoche la tête et me colle à lui dès qu'il commence à ouvrir l'entrée. Ma mère se tient derrière sourit lorsqu'elle me voit. Je ne lui ai rien dit à propos du pourquoi elle devait venir me rendre visite, elle ne s'attend sûrement pas à ce qui va se passer.

- Ma chérie, tu vas bien ?

Je ne réponds rien sur le coup. Ce n'est pas que j'ai peur d'elle ou que je la crains, mais peur de ce qu'elle me révélera. Louis passe un bras sur mes hanches me pinçant doucement la peau, je sursaute, en me reprends vite.

- Salut maman, entre et va t'asseoir dans le canapé, on arrive.

Elle entre en souriant à Louis, qui d'ailleurs serre plus fermement ses doigts contre les miens, et se dirige comme convenu vers le canapé. Pendant ce temps, je me tourne vers Louis.

- C'est quoi ça ?
- De quoi ?

Je soulève nos mains liées à hauteur de ses yeux.

- Bah quoi ?
- Pourquoi as tu serre davantage tes doigts autour de ma main ?

D'un coup, il n'a plus l'air si sûre. Il regarde vers le bas en jouant avec un de mes doigts.

- Louis ?
- Je ne sais pas, quand je vois ta mère j'ai peur qu'elle te reprenne.

Je ne comprends pas, je penche ma tête sur le côté tout en continuant de le regarder. Louis le comprend puisqu'il reprend plus clairement.

- J'ai peur qu'elle t'arrache de mes bras et que je ne puisse plus t'avoir.

M'avoir ?

Il ne me regarde toujours pas. Mais je ne peux m'empêcher de trouver son air enfantin et sa "peur" adorable. J'ouvre la bouche pour sortir une petite taquinerie, mais me fais couper.

- Jeune homme, ma chérie ? Vous venez ?

Sans l'autorisation de Louis, je le tire dans le salon et m'assois sur le canapé, le brun s'assoit à mes côtés.

- Comment ça va vous deux ?
- Ça va.

Je regarde Louis qui a une expression neutre. Ma mère quant à elle, ne peut s'empêcher de descendre son regard sur nos mains.

- Que vous êtes mignons ensemble.

J'ignore le regard insistant de mon interlocutrice pour diriger la discussion sur un sujet qui m'intéresse beaucoup plus.

- Maman, que voulais tu dire quand tu m'as dit que tu n'aurais pas dû lui avouer.

Son visage perd toutes traces de joie son sourire a disparu et son regard n'exprime plus rien, mais elle se reprend rapidement en affichant un autre sourire sur son visage, un faux.

- Je ne me rappelle pas t'avoir déjà dit ça.

Je souffle de rage. Elle nie, comme toujours quand elle a tort. Mais cette fois, je ne veux pas abandonner comme à mon habitude et forcer pour qu'elle avoue.

- Maman, tu m'as dit cette phrase dans la salle d'attente de l'hôpital.

Elle se mord la lèvre inférieure en fuyant mon regard. Je lâche donc la main de Louis pour prendre celles de ma mère.

- Tu t'en souviens, alors dis moi ce que tu voulais dire à ce moment là.

Rien, pas un mot sort de sa bouche. Fronçant les sourcils, je continue.

- J'ai besoin de savoir la vérité. Si tu ne le fais pas pour moi, fais le pour toi, libert toi de ce secret qui te pèse.

Ma mère souffle à son tour et relève enfin son regard au mien. Ses yeux vont de moi à Louis puis reviennent à moi. Elle serre mes mains dans les siennes et commence sa confession.

- C'était avant l'accident de ton père, bien avant. Comme tu le sais, il passait tout son temps au travail ne revenant à la maison que pour se reposer. Quand toi tu étais à l'école et ton père au travail, moi je me retrouvais seule et je n'arrivais plus de supporter ces temps seule. Un jour, sur un coup de tête, j'ai donc décidé de sortir de maison. Si j'avais su ce qui allait se passer, jamais je ne serai sorti, je le promets. Mais je ne le savais pas et j'ai donc fait la plus grosse bêtise que je pouvais faire.

Les larmes coulent sur ses joues, je ne les essuie pas, mais la regarde se démener à m'expliquer. Plus aucune émotion n'était visible sur mon visage.

- J'espère que tu pourras me pardonner. J'ai été si naïve que je n'ai-
- Abrège.

Louis pose une de ses mains sur mes reins ce qui me calme partiellement.

- Je suis sorti il devait être deux heures de l'après midi. Je suis allée dans un bar et ai un peu bu.

Elle fait une petite pose avant de baisser le regard.

- J'ai bu comme un trou et j'en veux encore aujourd'hui. Au bar, j'ai rencontré un homme. Il était beau, intelligent et tellement gentil.

Je souffle fortement par le nez lui montrant que je m'en fous de cette partie de l'histoire.

- Nous avons parlé et une chose entraînant une autre nous nous sommes retrouvés enlacés le lendemain dans son lit. Le matin même je suis rentrée à la maison et ai tenté de faire comme si rien ne s'était passée. Je pense que tu l'as compris, mais je n'ai pas réussi. Je suis désolée, je n'ai pas réussi à faire semblant de quoi que ce soit. J'ai fini par lui dire, j'ai dit à ton père que je l'avais trompé. Il n'a évidemment pas apprécié et a quitté la maison. Tu connais la suite de l'histoire. Je suis désolée, ma chérie.

Bordel, j'étais loin de m'imaginer que ma mère avait trompé mon père. Même avec ses explications et ses nombreuses excuses je ne suis pas sûre de pouvoir lui pardonner de si tôt.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant