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Je me gare devant mon immeuble et sors de ma voiture les jambes tremblantes, je n'ai vraiment pas envie de le revoir. Je prends une petite pause appuyée sur ma voiture avant de me diriger vers l'immeuble, malheureusement la même voix du parking du Coffee&Tea résonne dans le hall et je peux dire que je commence à bien connaitre ce timbre de voix mi-roque mi-aiguë.

- Bordel de merde ! Comment tu peux aller si vite avec de si petites jambes

Je me retourne sans comprendre. Qu'est-ce qu'il fout là lui ?

- Louis ? pourquoi tu m'as suivi ?
- Pour voir si tu allais bien, tu es parti comme une folle du café et Olivia m'a presque supplié de te suivre. Mais putain, je commence à croire que ce n'était pas une bonne idée à en juger par le nombre de points de côtés que j'ai en même temps.

Je l'ignore en levant les yeux au ciel et continue mon chemin vers mon immeuble. Lorsque j'arrive dans le hall avec Louis à mes côtés, prête à monter les escaliers, M. Anderson m'appelle pour attirer mon attention chose qu'il réussit.

- Bonjour, Mlle Jones.

Je l'ignore et continue mon chemin, c'est pas sympa certes, mais il s'agit quand même de M. Anderson. Malheureusement, Louis ne le connait pas comme je le connais donc, il m'attrape le bras m'empêchant de continuer quoi que ce soit et me dit les sourcils froncer.

- Tu ne réponds pas à l'homme qui t'a dit bonjour ?

Soufflant par la bouche, je me détache de sa poigne et me dirige vers M. Anderson, Louis me suit.

- M. Anderson, une rumeur fausse à me dire ou peut-être une blague à me faire ?
- Non rien de tout cela. Je veux seulement vous informer que j'ai réparé l'ascenseur, mais vous êtes la seule personne habitant ici à ne pas s'en être servi.
- Si ce n'est que ça.

Je fais demi-tour pour prendre les escaliers, mais Louis m'arrête une nouvelle fois, agrippant mon bras.

- L'ascenseur marche vraiment ?

Il demande au concierge. Le vielle homme hoche la tête, le sourire aux lèvres.

- Génial, on va le prendre. Cela m'évitera de subir plus de points de côtés.
- Quoi, non. Vivante, je ne prends pas cette ascenseur sûrement piégé.
- Oh que si on va le prendre. Tu m'as fait courir donc, assume que je soit fatigué.
- C'est en aucun cas ma faute, t'avais cas avoir plus de cadio.

Mais je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que je me retrouve dans cette boîte métallique douteuse. Evidemment sans une énorme surprise, l'ascenseur s'arrête de monter. Putain, je déteste ce vieux. Poussée par mes pulsions, de colère je crie, ou plutôt, j'hurle.

- Connard !

***

Ça fait dix minutes que nous sommes enfermés dans cet endroit maudit, dix minutes que nous sommes tous les deux assit à même le sol adossant nos dos au mur qui se trouve face aux portes. Dylan m'a appelé durant ces dix minutes, il était inquiet que je me sois perdu ou autre. Mais je l'ai tout de suite rassurer en lui disant que j'étais bloquée dans l'ascenseur "fraîchement réparé" de notre immeuble. Il m'a répondu qu'il essayerai de me sortir de là. J'ai peut-être omit le fait que Louis était avec moi, mais bon ça, il le verra quand on sortira.

Le silence règne depuis que j'ai insulté ce salop de concierge, Louis n'a pas tenté de commencer une quelconque conversation. J'espère, il s'en veut de nous avoir mit dans cette merde.

- L'écrivaine ?
- Quoi ?

Outch, je l'ai dit plus froidement que je ne le voulais. Louis n'a pas l'air de le remarquer comme si de rien n'était.

- C'est qui Dylan ?
- Mon meilleur ami et mon colocataire en ce moment.

Il souffle, mais pas désespérer ou en colère comme j'ai l'habitude d'entendre, mais il souffle de... Soulagement ?

- Pourquoi ? T'es jaloux ?

Je tourne le regard vers lui, mais lui le détourne à mon opposé.

- Moi jaloux ? Non. Et de quoi je serai jaloux ?

Je ne réponds pas me contentant de secouer la tête de droite à gauche le sourire aux lèves. Quelques minutes passe avant que je ne reprenne la parole.

- Louis ?
- Soraya.
- Pourquoi tu voulais monter avec moi dans mon appart ?
- Je voulais m'assurer qu'il ne t'arriverai rien. Je ne savais pas qui était Dylan avant que tu me le dises donc j'avoue que j'ai un peu flippé.

Je lui sourie en continuant dans ma lancer de questionnaire.

- Quelle est ta définition du mot "chagrin" ?
- Le chagrin est un état moral. Il est, pour tout le monde, unique et la façon dont les gens traitent leurs problèmes est tout aussi unique. Ce qui m'a sauvé, moi, c'est la musique. Je pense honnêtement que la musique est un remède. La musique a ce pouvoir de nous faire voyager dans le passé, ressentir le moment comme si nous y étions. Sans musique, la vie serait une erreur. Sans musique, je me serai sûrement perdu dans mes pensées les plus noires.

Louis se met à fixer portes de l'ascenseur et commence à me répondre sans jamais prendre de pause comme si il avait déjà réfléchi à la question. Je lui donne la main comme pour lui signaler que je suis avec lui quoi qu'il lui arrivera. Le silence reprend le dessus nous laissant sans un bruit. C'est encore Louis qui brise ce silence.

- Tu penses toujours à lui ?
- Lui ?
- Kevin, le pigeon.

Ce que l'on peut dire c'est qu'il est vraiment rapide pour changer de sujet de conversation. Je laisse entrevoir un petit sourire face à son surnom pour ensuite faire tomber ma tête sur son épaule, fermant doucement les yeux.

- Ouais, parfois. Souvent même, je n'arrive pas à le sortir de ma tête.
- Tu devrais l'oublier.
- Je sais.
- Tu ne peux pas commencer un nouveau chapitre de ta vie si tu relis sans cesse le dernier.
- Mais il ne faut pas seulement tourner la page, il faut parfois changer de livre.

Louis tourne la tête vers moi et me sourire. Son sourire n'a rien d'un sourire en coin ou arrogant comme il a si l'habitude de faire, non. Celui-là est comme honnête et bienveillant. Je lui rends son sourire ne pouvant décrocher mon regard du sien. Jusqu'ici je n'avais jamais remarqué que ses yeux étaient bleu, très bleu. Et même si je l'avais déjà remarqué avant, cette fois je peux voir que ses yeux ne sont pas seulement océan, mais azurés. Ils sont juste magnifiques. Louis avance son visage sans me quitter des yeux de mon côté je ne bouge pas et reste toujours la tête poser sur son épaule, le visage penché vers lui et mes yeux observant le bleu des sien. Mais au moment où Louis s'apprêtait à passer à l'acte, l'ascenseur se met à de nouveau monter ce qui nous fait, par conséquent, reprendre nos esprits. Nous nous levons tous deux maladroitement gardant entre nous une bonne distance en attendant dans le silence que les portes de rouvrent de nouveau.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant