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Les yeux écarquillés et la bouche ouverte, je ne dis plus rien. Même si j'entends Dylan continué à me parler, je n'écoute pas, mais je comprends que mon interlocuteur a changé puisque j'entends la voix de ma mère paniquée. C'est à ce moment que je sors de mes pensées.

- Ma chérie ? Est-ce que tu vas bien ?
- Ou- Oui maman, je vais bien.
- Que se passe t-il avec ton chanteur ?
- Rien, absolument rien.
- Les photos de vous disent le contraire.
- Je sais maman, mais c'est seulement un grand malentendu.
- Sais-tu qu'à cause de ce "grand malentendu" des journalistes sont venus jusqu'à la maison pour me demander si c'était vrai. Comment on t-il pu savoir que j'étais ta mère ?

Mon portable vibre encore une fois, encore un appel. Sans regarder de qui cela peut être, j'utilise cet appel comme moyen de fuite.

- Maman, je dois raccrocher j'ai un autre appel. Je t'appellerai plus tard, promis on en parlera.

Sans attendre de réponse, je lui raccroche et décroche au deuxième appel. Kévin.

- Allô-
- C'est quoi ces photos Soraya ?
- Je- Je suis désolée, je peux tout t'expliquer. S'il te plait, écoute moi.
- Je m'en fous. Tu te rends compte que tout le monde sait que tu me trompes. Ils me regardent tous avec pitié. Comment tu peux me tromper avec un autre type, après tout ce que j'ai fait pour toi !?
- Ce que tu as fait pour moi ?

Cette fois ce n'est pas du regret, mais de la colère que l'on peut entendre dans ma voix.

- Kévin, tu n'as jamais rien fait pour moi à part m'insulter et me rabaisser. Et même si je t'avais réellement trompée, ce qui n'est pas vrai, tu l'as fait avant moi. Des amies à moi m'ont rapportées que tu sortais souvent avec une fille et que la distance entre vous n'existait pas du tout. Donc, avant de venir me parler de tromperie, assure toi avant d'être irréprochable sur ton comportement et tes actes.
- De toutes façons je te quitte, comme tu l'as si bien dit ; j'ai trouvé mieux que toi. Tu n'as cas retourner dans les bras de ton artiste si ce n'est déjà pas le cas. Tu devrais me remercier, je te prépare à l'abandon que tu recevras de la part de ton merveilleux chanteur. Ne m'appelle plus, je ne veux plus t'entendre.

Et il raccroche sans me laisser le temps de riposter. Les larmes coulent malgré moi sur mes joues. Pourquoi ? Je ne devrai pas pleurer pour un gars qui ne me portait pas d'importance. Et pourtant, c'est plus fort que moi. Je tourne mon regard vers Louis qui lui est encore au téléphone, mais il me regarde aussi, les sourcils froncés. Il raccroche à son tour quelques minutes après moi et s'approche de moi s'asseoir à mes côtés sur le lit.

- Pourquoi tu pleures ?
- Je viens de me faire larguer.
- C'est à cause des photos de nous ?
- En partie.

Il ne dit rien et me regarde dans les yeux sans émettre le moindre mouvement. J'allais prendre la parole, mais Louis me devance.

- Si tu veux mon avis, il a été con de te quitter.
- Comment ça ?
- A ce que j'ai entendu, tu as essayée de lui expliquer, mais lui n'a pas voulu t'écouter.
- Ça t'arrive souvent d'écouter les conversations téléphoniques des gens ?
- Donc, c'est qu'il ne voulait pas vraiment rester avec toi.

Je reste bouche bée. Je ne sais pas ce qu'il me perturbe le plus ? Le fait qu'il est écouté mon appel ou qu'il me donne des conseils de couple. Louis, en ayant sûrement marre d'attendre que je réponde, se lève du lit et commence à mettre sa veste. Je le regarde sans comprendre, ce qu'il doit voir puisqu'il m'explique.

- Tu devrais mettre ta veste. Mon manager et le tien nous attendent dans le hall de cet hôtel.

***

La voiture noire roule sur la route vers je ne sais quelle direction. Dès que nous sommes arrivés au hall M. Vines et M. Evans nous on poussés dans une voiture aux vitres teintées. Ni Louis ni moi savons où nous allons puisqu'ils ne nous ont pas dit un mot et ça fait une bonne vingtaine de minutes que nous roulons. C'est finalement M. Vines qui brise ce silence.

- Qu'est ce qu'il vous a pris ?
- On était déchirés.

Répond Louis totalement serein, ce que j'admire.

- Et tu ne pouvais pas réfléchir aux conséquences Louis ?
- Non, puisque j'étais déchiré.

M. Vines souffle de fatigue en se frottant les yeux de son pouce et de son index.

- Comment vous êtes retrouvés soules ?

Personne ne répond, moi-même je n'ai pas la réponse. Et cette fois c'est M. Evans qui prend la parole sans détourner son regard de la route devant lui.

- Mlle Jones, nous vous reconduisons chez vous, je vous rappellerai si M. Vines a toujours besoin de votre aide.
- Mais monsieur, je n'ai pas fini d'écrire la biographie.
- Vous ne l'avez pas commencée et vu les dégâts que vous avez fait tous les deux sans bien même commencer à l'écrire, je commence à croire que ce n'était pas une bonne idée d'embauche une débutante.

La bouche grande ouverte, je n'ose plus rien dire de peur de m'enfoncer. Louis, quant à lui, a la tête baissée et ne dit rien. Le reste du trajet se passe dans un silence de mort, personne ne parlent, aucun bruit ne se fait entendre même le son des roues sur le béton ne se fait pas entendre dans cet endroit au silence pesant. La voiture noire s'arrête de rouler juste en face de mon immeuble. Sans jeter un coup yeux aux personnes à l'intérieur ni même les saluer, je sors et traîne les pieds jusqu'à l'entrée de mon lieu de vie. Je monte toutes les marches de l'immeuble comme à mon habitude et, arrivée à ma porte de mon appartement, entre en m'écroulant dans mon canapé sans conviction. Je cache mon visage dans les coussins en repensant à ces deux derniers jours.

Bordel, je crois que j'ai merdée.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant