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C'est Kira qui entre dans la cuisine, Clifford à ses côtés. Quand elle nous voit l'un coucher sur l'autre son sourire s'élargir. J'essaye de me sortir de cet instant embarrassant en me relevant, mais Louis a gardé ses mains sur mes hanches et refuse de retirer la pression. C'est finalement Clifford qui fait sortir Louis de son moment de sa rêverie en lui léchant la joue remplit de chantilly. De nouveau parmi nous, Louis retire ses mains de leur emplacement me permettant de me relever, ce que je fais sans me prier. Louis reste au sol Clifford sur le ventre à lui lécher les joues. Je grimace à cette vu et me tourne vers Kira qui n'a pas bougé de sa place. Elle prend finalement la parole la première.

- Je le savais.
- Tu ne sais rien, d'ailleurs il n'y a rien à savoir.

Elle se contente de sourire. En regardant Louis qui s'est enfin relevé du sol. Je me tourne vers lui un sourire gêné sur le visage.

- Je vais prendre une douche. Commencez à manger, je fais vite.

Et je déguerpis aussi vite que mes jambes me le permettent.

***

Sortant de la douche une serviette autour du corps je me rends dans la chambre qui m'est prédestinée. Elle est grande et n'est meubler que d'un lit et qu'une armoire. Enfin bref, je m'habille et sors de la chambre me rendant de nouveau dans le salon. Dans ce dernier, je peux voir que Kira est seule à manger à table. Je m'approche donc d'elle en lui demandant sans paraître trop suspecte.

- Tu sais où est passé Louis ?

Elle hausse les épaules, puis répond la bouche pleine.

- Il m'a servi mon assiette et est monté à l'étage.

Je hoche la tête et me monte à mon tour a l'étage. Je n'ai de toute manière pas faim. Lorsque je suis à l'étage, je me dirige directement vers sa chambre et toque trois coups. Personne ne réponds, je décide donc cette fois de toquer en accompagnant ces coups de ma voix.

- Louis ? C'est Soraya, tu peux ouvrir la porte s'il-te-plaît ?
- J'ai pas envie.

Quel enfant...

- Je veux simplement savoir si tu vas bien. Tu es parti sans dire quoi que ce soit.
- Je vais bien. Merci, au-revoir.

Je souffle, mais décide tout de même de lui laisse du temps. Du temps pour quoi ? J'en sais rien. Je redescends les escaliers et aide Kira à laver et ranger sa vaisselle. Puis laisse Kira jouer de nouveau avec le chien tandis que moi pars dans ma chambre.

***

Ça fait quelques jours que Louis ne parle plus beaucoup et ne sort plus de sa chambre. Je lui ai laissé trois jours pensant qu'il avait besoin de temps pour se remettre du décès sa mère. Nous sommes quand même dans la maison qui lui appartenait. J'ai appris ça grâce à M. Evans, il me l'a balancé dans un message il y a une dizaine de jours. Mais j'ai commencé à m'inquiéter lorsque je l'ai vu prendre des médicaments pour s'empêcher de dormir. Pourquoi s'empêche t'il de dormir ? Ça, il faut que je le sache.

Je monte à l'étage après avoir mis un dessin animé à la télé pour Kira. Je me rends directement dans la chambre de Louis et toque en accompagner de ma voix

- Louis ? Tu peux m'ouvrir j'ai besoin de te parler.
- Toujours pas envie.

Évidemment, je ne l'écoute pas et je pousse la porte. Lorsque j'entre, Louis est couché sur son lit son dos face à moi. Je ferme la porte derrière moi ce qui le fait sursauter et se tourner vers moi. J'entre ouvre la bouche quand je vois le visage de Louis. Il est pâle et deux poches noires se sont logés en dessous.

- Q'est-ce que tu n'as pas compris quand je t'ai demandé de ne pas entrer ? Qu'est-ce que tu veux ?
- Je- Je voulais m'assurer que aille bien.
- Je vais bien, pars maintenant.

Et il retourne à sa position originale.

- Non tu ne vas pas bien. Tu ne dors plus.

Je m'assois sur le lit pour lui parler, mais lui ne prend plus la peine de se retourner pour le parler ou même m'écouter.

- Si tu arrêtais de venir pour me forcer à parler, j'arriverai à dormir.
- Mensonge. Je t'ai laissé trois jours pour sortir toi-même de ce trou à rat, mais tu ne l'as pas fait et pour en rajouter, tu prends je ne sais quoi pour ne pas dormir.
- Tu te fais des fi-
- Ne me mens pas, je t'ai vu faire.

Il ne dit rien et ne se retourne pas.

- Si je te laisse tranquille maintenant, est-ce que tu dormiras ?

Il ne répond toujours pas, tout ce que je vois c'est son dos tremblotant légèrement. Je me lève doucement du lit en me dirigeant vers la porte tout en disant d'une voix douce.

- J'espère que tu seras bientôt de retour parmi nous.
- Attends.

Je me retourne vers lui, ou plutôt, vers son dos en attendant la suite.

- Reste s'il-te-plaît, je ne veux pas me retrouver encore seul.

Je refais donc le chemin inverse vers le lit et m'y assoie de nouveau. En attendant qu'il développe, je me mets à jouer avec les bords de mon haut.

- Je suis désolé.
- Désolé pour quoi ?
- Désolé de ne pas avoir été présent ces derniers jours. C'est juste, j'avais besoin d'être seul. Et... Je n'avais pas envie de craquer devant Kira.
- Craquer ?

Louis hoche la tête doucement. Et continue en tremblant de plus en plus.

- Pleurer. Je n'avais pas envie de pleurer devant elle, sûrement par peur qu'elle ait pitié malgré son âge. Et honnêtement, j'avais la même peur avec toi, mais voilà que maintenant j'arrive à te parler.

Pour essayer de lui montrer que je suis présente et que je l'écoute, je pose la main sur son épaule en faisant de petits cercles avec mon pouce. Louis se tourne enfin et pose sa tête sur mon ventre et ses bras autour de ma taille. Suprise, je ne bouge plus et me mets à fixer le mur en face de nous, je n'ose pas poser en retour ma main sur lui.

- Je ne dors plus parce que je pense trop à ma mère.
- C'est sa maison ?
- Oui, en tout cas c'était. Lorsque la mère est partie et que mes soeurs et moi avions quitté la maison. Mon beau-père a décidé que ça ne servait plus à rien qu'il vive tout seul dans une aussi grande maison et a essayé de la vendre. Mais je n'ai pas voulu qu'il vente la maison dans laquelle j'ai grandi donc je l'ai racheter. Maintenant, je m'en sers que pour prendre des vacances et écrire les chansons. C'est beaucoup plus simple d'écrire quand on est dans un endroit familier. Sauf que cette année, je ne suis pas seul.

Maintenant je me sens mal. Kira et moi avons, en quelques sortes, brisé son intimité. Ma main s'est automatique poser sur son épaule.

- Je suis désolée. Nous n'aurions pas dû venir. Si je l'avais su, j'aurais refusé de venir.
- Non. En faite, c'est bien que vous soyez là. Ne t'inquiètes pas, je vais bien.

Je hoche simplement la tête en continuant de tracer de petits cercles. Nous restons dans cette position jusqu'à ce que nous nous endormons l'un sur l'autre.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant