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Quand j'arrive chez lui, je tire sur ma jupe, un peu trop courte à mon goût, mais je la mets pour faire plaisir à Kevin. Je sonne chez lui, c'est sa mère qui m'ouvre. Elle me salue et me laisse entrer. Comme d'habitude, je me rends dans la chambre de mon copain, le sourire aux lèvres. En entrant, je le vois coucher dans son lit à regarder sa télé. Je lui signale ma présence en toussotant. Il tourne sa tête vers moi et m'adresse enfin la parole.

- Enfin tu es là.
- Salut, je sais, mais tu sais très bien que j'habite à une heure de chez toi.
- Je m'en fous, je t'avais demandé de ne pas être en retard.

Je souffle en me couchant à ses côtés dans son lit.

- Pardon. Pourquoi tu m'as demandé de venir ?
- Bah pour qu'on regarde un film.
- Mais tu ne me demandes jamais de venir chez toi, je pensais que c'était qu'il y avait un truc particulié.
- Comme tu le vois non. Tu me saoulais tellement à me dire que je t'invitais jamais que j'y ai remédié.
- Oh. Et on regarde quoi ?

Il me pointe sa télé en face de nous.

- Bah tu vois bien qu'il y a un film là.
- Mais je n'ai pas vu le début.
- T'avais cas arrivée avant. Maintenant ferme là, moi j'ai suivi.

Comme à chaque fois, je l'écoute. Essayant de comprendre malgré moi le film, je pose ma tête sur son épaule. Mais Kevin n'est pas de cet avis et me donne un coup pour que je l'enlève.

- Bordel, voilà la raison pour laquelle je ne fais rien avec toi. Tu ne peux pas t'empêcher de me casser les couilles.
- Pardon.

Je murmure en me redressant. En me frottant la joue, j'essaye de nouveau de me reconcentrer dans le film. Mais mon portable se met à sonner ce qui énerve Kevin à en juger par son regard noir et son soufflement de nez. Pour ne pas le déranger plus longtemps, je me lève en m'excusant et sors de sa chambre. Sans regarder qui ça peut être, je décroche.

- Oui, allô ?
- Ma chérie ? J'aimerais savoir quand est-ce que tu comptes rentrer ?
- Je ne sais pas maman, je pense dans pas longtemps.
- Très bien. Je te prépare une assiette pour que tu ai de quoi manger en rentrant. Passe une bonne soirée, ma chérie.
- Merci maman, toi aussi.

Je raccroche et reste un moment dans le couloir à réfléchir. Il faut que je dise à Kevin que je repars demain puisque j'ai finis mon travail. Je pense honnêtement qu'il s'en foutra, mais je préfère le prévenir. Donc, je retourne dans sa chambre et me réinstalle à ses côtés.

- Kevin ?
- Qu'est-ce que t'as encore ?
- Tu pourrais mettre le film sur pause ?
- Jamais t'arrêteras de me faire chier toi.

Malgré lui, il m'écoute et se retourne vers moi, impatient.

- Bon vas y, j'ai pas ton temps.
- Je pars de Sheffied demain pour retourner à Londres.
- Ouais, ensuite t'as rien de plus intéressant.
- Et j'ai été contactée par un manager.
- C'est bien. Je peux remettre.

Je hoche doucement la tête et me lève. Mais Kevin m'arrête.

- Tu vas où ?
- Je rentre chez moi. Ma mère a besoin de moi.

Il souffle encore, me tire vers lui et me prend dans ses bras de façon tout sauf tendre.

- Tu me saoules vraiment. Je ne comprends plus. Avant, tu restais toujours chez moi, tu ne me racontais jamais tes journées et me casser pas autant les couilles pendant les films qu'on regardait. Et si tu veux mon avis, ta jupe est beaucoup trop long pour toi. Tu l'as volée à ta mère ou quoi.

Il finit en riant et me caressant la cuisse. Je ferme fortement mes yeux et, en prenant mon courage en main, je me lève. Il me regarde avec interrogation. Je lui souris faussement.

- Pardon, ma mère a vraiment besoin de moi. On se voit demain. Enfin est que tu m'accompagneras à la gare ?
- Non, j'ai autre chose à faire que de t'accompagner.
- Ok, aurevoir Kevin.

Il me répond donc je pars de la maison en saluant au passage sa mère et prends la route en voiture. Arrivée chez moi, je me réfugie dans ma chambre sans prendre le temps de manger, de toute façon je n'ai pas faim. Je me couche dans mon lit en enfournant ma tête dans l'oreiller. Mais quelques secondes plus tard, j'entends ma porte de chambre s'ouvrir et sens mon lit se creuser à mes côtés.

- Que s'est-il passé, ma chérie.

Le son de voix à ma mère me fait comprendre qu'elle est inquiète. Sans lui répondre, je me jette dans ses bras et pleure sans pouvoir me retenir. Je pleure pendant cinq bonnes minutes avant d'entendre la petite voix de Kira, elle aussi inquiète.

- Pourquoi tu pleures Raya ?

Je me détache dans bras de ma mère pour sourire à ma petite soeur malgré mes larmes.

- Pour rien, ne t'inquiète pas Choupette.

En hochant la tête, elle se réfugie dans mes bras. Mais notre câlin est de courte durée, interrompu par la sonnerie de mon téléphone. Je regarde donc ma mère et, sans rien lui demander, elle sort de ma chambre Kira dans les bras. Seule, je décroche mon portable.

- Allô ?
- Bonjour, Mlle Jones, c'est de nouveau Benjamin Evans.
- Oh oui bien sûre, je vous écoute.
- Très bien, je vous contacte pour vous annoncer que j'ai parlé de vous à tous les managers que je connaisse. Malheureusement, ils ont été nombreux à ne pas accepter pour ne pas dire tous.

Je baisse la tête déçus, mais ne lui réponds rien.

- Mais j'ai tellement persisté que j'ai réussis à vous avoir un potentiel client. Mais l'artiste, n'étant pas tout à fait d'accord, je me suis arrangé avec son manager pour avoir un entretien.

D'un coup, je panique. Je n'ai jamais eu d'entretiens avec un artiste connu. Je ne saurais vraiment comment aborder le sujet en sachant que lui n'est pas d'accord.

- Un entretien ? Mais Monsieur, je ne suis jamais allée à un entretien comme celui-ci et surement pas avec un artiste réputé.
- Ne vous inquiétez pas. Je serais bien évidemment présent pendant cet entretien et vous éviterez un maximum de parler. L'artiste en question veut simplement vous voir. Acceptez-vous ?
- Bien sûr, mais quand et où se déroulera cet entretien ?
- Il se déroulera dans deux jours dans un restaurant londonien choisi par le manager. Vous n'aurez cas me donnez votre adresse et je viendrai vous chercher chez vous.
- Très bien, merci, aurevoir.

Je raccroche et descends dans le salon annoncer la nouvelle et manger mon repas sûrement refroidit avec le temps.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant