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Ça fait une semaine. Sept longs jours. Et je n'ai toujours pas de nouvelle de M. Evans. En une semaine, j'ai eu le temps d'appeler Dylan et ma mère pour tout leur expliquer dans les moindres détails. Du mois, les détails dont je me souviens. En trois jours, j'ai eu le temps de supprimer tout ce qui concerne Kévin. Que ce soit les photos de lui dans ma galerie ou bien même tout potentiel moyen de contact. En une semaine, je ne suis pas sortie, rien ne me poussais à le faire et puis je ne voulais pas manquer une potentielle visite de M. Evans.

Des coups sur ma pote me font sortir de mes pensées. Paresseusement, je sors de mes couvertures et me lève pour aller voir de qui peut être cette personne. Lorsque je suis devant la porte, la main sur la poignée , je me rends compte de mon apparence. J'ai les cheveux attachés négligemment en chignon, de grosses cernes, je porte un gros sweat et un jogging. En conclusion, je ne suis pas plaisante à regarder. Les coups persistent sur la porte, je n'ai donc pas d'autre choix d'ouvrir à cette personne qui force. Lorsque j'ouvre la porte je me retrouve nez à nez avec des yeux bruns. Malheureusement - ou heureusement - ce ne sont pas ceux de M. Evans, mais ceux du concierge de l'immeuble. Ce type est le concierge le plus blagueur, mais aussi le plus désagréable que je n'ai jamais vu. Je ne savais même pas que c'était possible. Ce vieux monsieur me fait souvent des "farces" se trouvant drôle. La dernière fois il est venu toquer à ma porte pour me prévenir que l'immeuble avait pris feu et que j'étais contrainte de sortir par les portes principales. Evidemment il a menti, juste pour me voir dévaler la totalité les escaliers en pyjama et en pantoufle en se tordant de rire. Quel con.

- M. Anderson, que me vaut votre votre venu ?
- Je viens vous prévenir qu'un jeune homme vous attend dans le hall.
- Un homme ? Il est comment physiquement ?

L'espoir se fait entendre dans ma voix, évidemment ça fait une semaine que j'attends la visite de M. Evans.

- Le même homme que la dernière fois.

Rapidement, je cours vers ma chambre pour le changer, me brosser les dents, me brosser les cheveux. Lorsque c'est terminé, je cours dans la direction opposée à ma chambre et me dirige droit vers la sortie de mon appart sans prendre la peine de fermer derrière moi. Je passe à toute allure devant M. Anderson qui lui à le sourire aux lèvres, mais je n'en prends pas compte étant donné que j'ai plus important et me dirige vers le hall. Dévalant les marches à une vitesse que je ne me pensais pas capable. J'arrive dans le hall en moins de cinq minutes, un record pour moi. Pour découvrir quelque chose que seule ma conscience m'avait prévenu...

Le vide, personne à l'horizon.

En voyant... rien, j'hurle de rage. Suite à mon hurlement, le rire du concierge résonne dans la cage d'escalier. Encore une de ses faces. Et je me suis encore fais avoir. Je remonte les marches rouges honte, mais surtout rouge de rage. Lorsque je me retrouve devant ma porte, le concierge a disparu. Comme à chaque fin de farce. Je retourne dans mon canapé en prenant soin de claquer la porte ce qui fait crier plusieurs de mes voisins. Oops. Suite à cette mésaventure, je reprends mon activité qu'est de manger de la glace devant un film cliché. Mais je suis de nouveau coupée par des coups sur ma porte. En râlant, je me redirige vers ma porte essayant de ne pas crier sur la personne qui se dévoilera à moi. Mais je ne peux me retenir lorsque mon regard croise celui du concierge, encore.

- Monsieur.
- Mlle quelqu'un vous attend en bas, dans la hall.
- Je suis désolée de devoir vous l'apprendre, mais vous me l'avez déjà faite celle-là, innovez.
- Oh, mais ce n'est pas une blague cette fois-ci. Et puis je ne suis pas ce genre de personne à faire des blagues aussi peut réfléchie, je suis beaucoup trop vieux.
- Bien sûre. Et bien vous dirai à cette charmante personne de retourner d'où elle vient. Je n'ai envie de voir personne.
- L'homme dans la hall à vraiment insister pour vous voir.
- J'insiste aussi, je ne veux pas le voir. Ne le laissez pas monter.

Et je ferme la porte sans le saluer. De toute façon je suis sûre qu'il va revenir à la charge. Il le fait toujours. Et puis, jamais deux sans trois, pas vrai ? Je retourne dans mon canapé adoré en reprenant ma glace, mais cette fois-ci je n'ai pas le temps de remettre mon film en route que des coups résonnent, comme une habitude, dans mon salon. Pensant que ce n'est que M. Anderson et ses blagues douteuses, je lui crie de manière peu polie.

- Désolée, je ne peux pas venir vous ouvrir, je suis extemement occupée.

Les coups persistent plus fort.

- Rahh, mais allez gonfler d'autres voisins, ils sont en manquent.

Encore et beaucoup plus fort.

- Si j'ouvre la porte et que ce n'est qu'une blague de votre part, je porte plainte pour harcèlement. Ce ne sont certainement pas des paroles en l'air.

Les coups ayant continué même après ma menace, je décide de me lever en l'insultant en murmurant. Arrivée devant la porte mes murmures deviennent plus forts. Je pose ma main sur la poignée et tout en ouvrant la porte je continue de parler, plus pour moi que pour M. Anderson derrière la porte.

- Comment peut-on faire toujours la même farce sans même se rendre compte que ça lasse les gens. Cela devient vraiment du harcèlement.
- Je ne pensais vraiment pas que mes "farces" pouvait te lasser au point que tu portes plainte pour harcèlement.

Etonnée par ce timbre de voix mi-rauque mi-aigu donc, loin de celle vieilli de M. Anderson, je relève la tête pour rencontrer deux yeux bleus océans. Louis. Il manquait plus que lui.

La biographe | l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant