Le secret d'Emawari London

Chapitre 15

Edmon sorti de cette immense douche, se regardant une fois encore dans cette glace de luxe, et put voir de lui-même qu'il avait vraiment maigri.

On pouvait même voir ses côtes.

Il soupira, lassé, se promettant de se mettre au sport comme l'avait conseillé monsieur London le plus vite possible.

Aussi, il devait manger beaucoup et se reposer.

Quand il s'était endormi avec elle, il avait été des plus détendus. Il n'avait pas été sur ses gardes, mais s'était réveillé une heure plus tard. C'était une habitude qui, cependant, risquait de ne pas le lâcher d'aussi tôt.

Aussi, il avait pris une heure pour la contempler endormie à même le sol, et avait pris plaisir à la couvrir une fois mise au lit.

Elle était si belle. Elle respirait le luxe et la classe. On aurait dit qu'elle avait passé toute sa vie à s'entretenir au lieu de travailler. C'est vrai qu'elle était mannequin donc devait être le plus soigné possible, mais là, c'était abusé. Sa peau était si lisse que comparée à lui, il avait l'impression de l'abîmer. Il faisait des corvées à n'en point finir en prison, et travaillait en cuisine. Il avait la paume très dur, et le corps quelque peu cicatrisé. Ce n'était pas beaucoup, mais il en avait.

Il n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle soit toujours intéressée par lui. Il avait l'impression que...

Il n'avait pas confiance ou avait peur de croire en cette histoire.

Pourquoi pareille femme voudrait d'un homme tel que lui alors qu'elle avait tout ça ? Il n'avait rien à lui donner.

La seule explication était que la police l'utilisait pour lui soutirer des informations. Ils voulaient tout simplement qu'il ait confiance en elle à tel point de lui faire des confidences, comme donner l'emplacement de ses parents, ce qui voudrait dire qu'ils ne le croyaient toujours pas innocent. Pire, ils utilisaient une femme qu'il aimait pour lui faire dire des choses qu'il ne savait pas.

Qu'allait-il donc se passer quand ils sauront qu'il était réellement innocent ? Ils allaient l'abandonner n'est-ce pas ? Qui voudrait d'un homme tel que lui ? Même sa propre famille l'avait abandonné. Peut-être était-il venu au monde juste pour ça... aimer les gens et se faire abandonner par ceux-ci.

Je devrais plutôt profiter de cette chance pour m'en sortir. C'est vrai qu'elle a toujours été là, mais c'est bien trop beau tout ça.

Je ne le sens pas.

Il sortit de la salle de bain en se reprenant, croyant la voir, mais non, elle semblait être nulle part dans la chambre.

Il l'appela, mais aucune réponse.

Il put voir des vêtements sur le lit qu'il prit. C'était pour lui... comprit-il. Elle lui avait laissé des vêtements.

C'était un grand pull noir, et un jogging de même couleur. Elle avait gardé ses vêtements spécialement pour lui ? Comme si elle savait qu'il allait sortir ou...

Il les enfila rapidement et sortit de la chambre pour la salle à manger, où il pouvait les entendre discuter. Puis avant son arrivée, comme s'ils savaient qu'il arrivait, ils se turent.

Il inspira et souffla un bon coup, avant de s'annoncer et de les rejoindre.

Elle ne le regardait pas le moins du monde.

Avait-elle marre de faire semblant d'être amoureuse ? Se demanda-t-il sérieusement.

C'est vrai que venir le voir une fois par mois, sans contact en faisant semblant, était plus supportable que vivre avec lui. En plus, il avait perdu des couleurs et était amaigris

- Ça va fiston ? Entendit-il le retirant de ses pensées

- Oui... dit-il dans un grand souffle.
Ça va... dit-il en s'asseyant près de Ema qui continuait à manger, sans lui adresser le moindre regard.

Il pouvait sentir le regard inquiet de monsieur et madame London sur eux, mais ne dit rien.

- Bon appétit... dit-il dans un sourire poli et il put entendre le « bon appétit » des deux parents présents.

Il mangea léger sans en faire trop.

Il venait encore de perdre l'appétit, comprit-il en n'arrivant pas à terminer, ce qu'il s'était servi, qui était pourtant d'une faible quantité.

- Ce n'est pas comme ça que tu vas récupérer fiston... dit monsieur London.

- Ça doit être l'habitude... dit-il en se pinçant les lèvres, désolé pour madame London qui avait fait tout ça pour lui.

- Je vois.
Demain avant notre départ, je te laisserai une grande boîte dans le salon.
Ça stimulera ton appétit, mais tu dois faire du sport si tu ne veux pas devenir gros avec un gros bidon devant... dit monsieur London le faisant sourire.

- C'est gentil, merci beaucoup.
Et, je voulais aussi vous remercier pour tout.
Merci de m'avoir soutenu et... Et d'avoir cru en... en mon innocence dans cette histoire.
Je vous serai à jamais reconnaissant, et je vous promets de travailler pour vous rembourser le maximum et si possible tout et même plus.

- Oh, jusqu'avant le dîner, tu nous remboursais très bien. Même qu'on était quitte... dit monsieur London faisant sourire tristement madame London

- Comment ça ? Demanda-t-il confus

- Tu avais redonné le sourire à notre petite Ema. Elle riait, ses pupilles pétillaient.
Elle était enfin heureuse et c'est tout ce qu'on te demande.
Depuis ton départ, elle s'est renfermée sur elle et n'a parlé de tout ça à personne.
Elle n'a plus eut d'ami.
Je ne sais donc pas ce qu'il s'est passé avant le dîner, mais règle ça pour ne plus nous être redevable... dit monsieur London le surprenant.

- Tout ce qu'on te demande, c'est de rendre notre fille heureuse... dit Madame London, avant que la concernée ne s'excuse et ne sorte de table sans un mot.

Il la regardait partir et se demandait ce qu'elle avait.

Avait-il vu juste ? Si oui, pourquoi ses parents lui demandaient en un sens de lui coller au basket ?

- Je vais lui parler... dit-il en se levant
Excusez-moi.
La nourriture était excellente. Depuis le temps que je n'ai pas eu droit à tout ça. Merci.
J'y vais.

- Bonne nuit Edmon... dit madame London le faisant sourire

Cette femme était bien trop vraie pour que tout ça, soit une mascarade. Même monsieur London n'était pas du genre.

Mais, pourquoi cet intéressement à lui depuis le début de cette histoire ? En plus, dans un mois, sur ses papiers, on ne verrait plus Edmon Donovan, mais Edmon Moore.

Le jeu pouvait-il aller aussi loin ?

Il sortit de table avec une petite pomme, marchant le plus lentement possible jusqu'à sa chambre.

Il se posait tellement de question qu'il ne sentit pas ses mains sur les poignets de la porte et dans un geste involontaire, il ouvrit, le faisant revenir à lui sur le coup.

Il y entra après deux minutes d'hésitation, refermant derrière lui, alors que la lumière avait baissé, mais c'était assez pour voir. En la cherchant des yeux, il entendit des reniflements.

Elle pleurait.

Il se pressa vers le lit et la trouva couchée là.

- À ce point ? Ne put-il s'empêcher de demander, la faisant revenir à elle