Le secret d'Emawari London

Chapitre 39

Edmon attendait le verdict, ayant servi un peu de tout à Ema, qui, venait à l'instant de goûter la viande

Il la regardait manger, manger, avant qu'elle ne lève les sourcils comme surprise, reprenant une autre bouchée pour être sûre de ce qu'elle sentait dans la viande.

- Mamamia... dit-elle la bouche pleine, le faisant rire.
C'est trop bon... je ne pense pas pouvoir faire une autre critique... mon corps en demande... dit-elle en mangeant encore et encore, sous l'œil heureux d'Edmon.

Il ouvrit le champagne, avant de remplir deux verres, lui tendant un qu'elle prit, toute heureuse

- À cette soirée... murmura-t-il avant qu'ils ne trinquent

- À cette soirée...

Il se servit aussi et commença à manger. C'était très bon... constata-t-il

- Tu cuisinais de si bon plat là-bas ? C'est bien eux qui t'ont appris à faire tout ça ? Demanda Emawari, alors qu'il la resservait une deuxième fois, sans qu'elle demande

- Oui, je ne cuisinais pas pour les prisonniers, mais pour les gardes pénitentiaires et les directeurs. Ils aimaient bien.
On prenait des cours dans le but d'avoir au moins une base en quelque chose lors de notre libération. Moi j'ai opté pour la cuisine

- Du coup, tu aurais fait la cuisine si je n'étais pas là... c'est ça ?

- Je pense bien. Je me sens bien dedans... ça allait être dure d'être recruté dans les restaurants avec mes antécédents, mais j'allais m'orienter vers ma cuisine obligatoirement et prier pour qu'on me recrute. Même si ça avait été dans un fastfood... ç'aurait été mieux que rien

Elle sourit tristement

- Tu sais, pour avoir mangé dans diverse restaurant populaire et non, luxueux et pas luxueux, je n'avais jamais mangé une dinde avec une chaire croustillante comme si elle contenait des céréales.
C'est-à-dire que tu sens la viande, tu sais que tu manges une dinde. Sa saveur tendre y est, puis un coup, surprise, elle a des grains croustillants à l'intérieur, comme si on les avaient injectés là-dedans... comment tu fais ça ?

- Oh ce sont des petits secrets chérie... Dit-il la faisant rire

- Je n'ai jamais aussi bien mangé et aimé une grosse dinde comme ça. Je n'aurais pas cru finir un bol de purée de pomme de terre frit et en reprendre un deuxième... Tu as un don pour ça... Du coup, j'aimerais que tu me rendes un service

- Lequel ?

Elle inspira en se mordant l'intérieur des lèvres, avant de prendre une gorgée de champagne frais, le fixant sérieusement.

Il est tellement borné que je suis sûre à cent pour cent qu'il refusera... peut-être que père devrait m'aider à le convaincre et aussi maman... 

- J'ai travaillé fort depuis que tu n'es plus là bébé... dit-elle en lui prenant la main.
J'aurai été dans cette situation que tu n'aurais même pas attendu pour me chercher une agence dans laquelle je serai. C'est toi l'homme, je ne remettrai jamais ton statut en question, mais laisse-moi aider s'il te plaît.

- De quoi tu parles Ema ?

- C'est la première fois que tu me parles de quelque chose qui te passionne et j'ai pu voir comment tu étais sérieux en cuisine.
Je veux donc que tu me laisses te mettre en contact avec un chef cuisinier qui te formera et peut-être te gardera à ses côtés ou

- Ema

- Non, laisse-moi terminer.
Je veux t'ouvrir un restaurant... laisse-moi au moins faire ça ... je t'en prie

- Non

- Pourquoi tu es ainsi ? Je ne peux donc pas t'aider Edmon ? Tout cet argent que j'ai eu, tu veux que je le dépense seule alors que j'ai travaillé pour nous deux Edmon ?

- Ce n'est pas à toi de faire ça

- De faire quoi ? Je ne peux pas aider mon petit copain parce que c'est lui l'homme et moi la femme ?

-

- Laisse-moi t'aider Edmon, ça se voit que tu aimes ça ... au moins ça, s'il te plaît

- J'ai dit non Ema ! Cria-t-il légèrement, l'effrayant

Elle le regarda durement, avant de se lever

- Si tu ne veux pas que je t'aide, ne me parle plus !

- Ema...

Il la vit monter alors que ses yeux étaient remplis de larmes qui ne coulaient pas

Il avait bien trop de fierté pour se laisser entretenir par une femme... se disait-il intérieurement

Elle avait tellement fait déjà que c'était inconcevable pour lui de voir les choses de cette manière

Elle avait assez fait... 

Il inspira avant de terminer son verre et de ranger tout, montant les marches, avant d'entendre un grondement énorme, suivit d'un éclair, puis coupure de courant. Ce fut à ce même instant qu'il l'entendit crier dans la chambre, le tétanisant

Il courut aussi vite qu'il pouvait, malgré que ses yeux ne s'étaient pas encore habitués à la noirceur de la pièce, pour rentrer en trombe dans la chambre, la voyant, lui brisant le cœur.