[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Garder espoir ?
- AYESHA -
L'aube possédait quelque chose de merveilleusement grandiose. J'aimais bien me lever peu de temps avant son éclosion, et non pas seulement parce que c'était le moment où je devais effectuer ma première prière de la journée, mais aussi parce que je trouvais qu'elle était détentrice d'un caractère singulier qui avait le don de me plonger dans des contrées de réflexions profondes, quand bien même mon corps me hurlait de le laisser encore un peu naviguer entre les doux effluves du sommeil. Les premières lueurs du soleil annonçaient la naissance d'un jour nouveau. Lorsque mes yeux se dirigeaient vers la fenêtre de ma chambre pour contempler le ciel, je ne pouvais m'empêcher de me demander pour quelles raisons Dieu avait décidé de m'offrir un énième jour de vie. Qu'est-ce que je devais découvrir ? Qu'est-ce que je devais accomplir ? Telles étaient les deux questions que je me posais pendant que mon organisme se réveillait peu à peu.
S'extirper de son lit vers cinq heures et demi du matin n'était pas une chose aisée, et mes cernes suffisaient à le faire comprendre. Mais dès lors que je le faisais, un petit semblant de fierté fleurissait dans mon cœur. Je voyais l'aube. Je vivais l'aube.
Mes pieds nus se posèrent sur le sol froid de ma chambre. Ma journée pouvait débuter. Je pris environ trente minutes pour prier et lire quelques passages fondamentaux de notre texte sacré. C'était une sorte de rituel pour moi, si je ne l'effectuais pas j'étais convaincue que ma journée tournerait à la catastrophe. Après ça, je décidai de m'allonger le long de mon tapis avant de croiser mes bras derrière ma tête et de me mettre à fixer le plafond.
Une ribambelle de pensées commencèrent à se succéder dans mon esprit. Là, pendant que l'aube apparaissait, je me demandais si Imane allait vraiment fermer le ZW, si Chaewon et moi allions un jour nous reparler, si Becca était prête à devenir prof dès la rentrée ou si Lea commençait peu à peu à se remettre du divorce de ses parents. Toutes mes pensées convergeaient vers les autres parce que je trouvais qu'ils détenaient certains aspects qui suffisaient à rendre leur vie beaucoup plus intéressante que la mienne. Puis, comme souvent le dimanche, mes paupières se fermèrent et le monde onirique me rouvrit ses portes. Je me serais volontiers enfoncée dans le tourbillon de mes rêves si je n'avais pas entendu un bruit sourd en provenance de la salle de séjour. Je compris aussitôt que maman venait déjà de commencer son typique ménage du dimanche. Fini l'aube et ses émanations poétiques : la routine matinale de la famille Tahir venait de débuter.
D'ici quelques minutes, Hakim allait quitter sa chambre et traîner des pieds pour préparer son petit-déjeuner. Les yeux rivés sur son smartphone papa allait prendre des nouvelles d'une famille vivant trop loin et quant à moi, j'allais sûrement laisser libre court à mon côté extrêmement maniaque et astiquer chaque recoin de l'appartement que je ne jugeais pas assez propre.
