Trop bon...
- AYESHA -
Ce samedi-là à sept heures et demi du matin, j'étais déjà levée et je savourais le contenu du mug que je tenais à la main. En réalité, après avoir prié et effectué mes rituels matinaux, j'avais décidé de me concocter un bon petit thé et de reprendre ma lecture de l'Alchimiste de Paulo Coelho. Alors que j'appréciais le goût sucré et mentholé du breuvage qui chatouillait mon palais, j'entendis maman quitter sa chambre et se diriger vers la cuisine. Comme je m'y attendais, elle avança vers moi et déposa un baiser au sommet de mon crâne.
— Salam Aleykoum, Ayesha. Tu vas bien ?
— Aleykoum salam, maman. Oui et toi ? Tu ne travailles pas aujourd'hui ?
Maman sortit une petite boîte en plastique dans laquelle étaient empilés de succulents biscuits aux amandes qu'elle avait elle-même préparés. Puis, tout en réalisant son fameux café Expresso elle secoua la tête pour répondre négativement à ma dernière question.
— Je vais bien, hamdulilah*. Et non, ce samedi je ne travaille pas.
Elle posa une assiette de biscuits ainsi que son café sur un coin de la petite table située près de l'entrée de la cuisine. Sans un mot, je la regardai prendre place en face de moi. A mon instar, maman était muette et plongée dans un flux de pensées. Ses petits doigts dont j'avais hérité firent tourner pendant quatre secondes la cuillère immergée dans son café. En cet instant, quand bien même maman et moi étions plongées dans un semblant de mutisme, affirmer qu'un silence de plomb régnait dans la pièce serait plus qu'incorrect.
En effet, la cuisine de l'appartement familial avait quelque chose d'assez spécial : elle n'était jamais silencieuse. Depuis que nous avions changé de frigo il y a environ cinq ans, nous entendions constamment un semblant de ronronnement que j'avais appris à supporter au fil du temps. En réalité, au bout de cinq années, cette sorte de bruit d'ébullition m'était même devenu familier, et presque rassurant. Lorsque je l'entendais, je savais que j'étais à la maison.
— Aujourd'hui, c'est le jour du mehndi* de ta cousine Sahar au Pakistan.
— Quoi ? Elle va se marier ? devinai-je.
Maman hocha la tête en souriant.
— Oui ! Ces derniers temps, ton père et moi on ne faisait que parler de ça. Mais depuis la rentrée, tu n'es presque jamais à la maison, alors c'est normal que tu ne sois pas au courant. Tu te souviens de Sahar, non ?
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𝐍𝐎𝐒 𝐒𝐔𝐁𝐋𝐈𝐌𝐄𝐒 𝐂𝐎𝐍𝐓𝐑𝐀𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 | Soobin | TXT
Fanfic[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ] À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays. Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...