[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Culpabilité amère
- SOOBIN -
Une honte irritante me rongeait la peau. Si je le pouvais, j'aurais rayé de l'histoire de mon existence les dernières heures que je venais de vivre. Dire que je m'en voulais serait un euphémisme.
Je me détestais.
Je me sentais sale.
Mon esprit prenait un malin plaisir à me torturer. Il rejouait en boucle cette séquence honteuse. Durant celle-ci, Sujin me demandait où est-ce que j'étais passé, et moi, comme un débile, je m'empressai de lui confier que j'étais avec Ayesha mais que je sentais qu'une fissure menaçait de s'immiscer entre elle et moi. Je lui confiais que celle que j'aimais semblait désireuse de me fuir et de se retrouver uniquement entre les bras rassurants de sa solitude. Sujin ne perdit pas une seule seconde pour pousser un soupir. Ensuite, ses doigts fins glissèrent sur ma joue et elle se rapprocha de moi. Je ne fis rien lorsque je sentis qu'elle se blottissait contre moi. Je ne dis rien lorsqu'elle m'avoua que selon elle, je n'avais rien à faire avec Ayesha et qu'au fil du temps, elle avait réalisé à quel point j'étais un élément indispensable de son quotidien. Je ne fis rien. Rien, vraiment rien. A la fin de cette séquence, je laissai ses lèvres rapprocher des miennes tout en les suppliant intérieurement de m'aider à gommer du flux de mes pensées celle qui errait dans mon cœur et mon esprit. Pathétique. Quel terrible échec. Je m'en voulais terriblement. Ma colère avait fait de moi sa victime.
— Bah alors morveux ? C'est parce qu'on a dix-huit ans qu'on se permet de dormir jusqu'à midi ?
La voix de San me força à sortir la tête de ma couette. J'étais réveillé depuis une heure, mais il me fallait beaucoup de temps pour trouver le courage de quitter mon lit.
— Je suis explosé, marmonnai-je.
— Tu m'étonnes, t'es rentré à une heure du mat' hier soir, c'est la première fois. Maman allait criser t'sais ? C'est moi qui l'ai calmé, puis heureusement qu'on savait que y avait Arin à la fête. Ayesha est venue ? Je suis étonné que tu sois rentré aussi tard si elle était avec toi.
— Elle était là mais elle est repartie beaucoup plus tôt que les autres, dis-je avec une voix qui trahissait ma déception. San ? Je crois que j'ai fait la plus grosse connerie de ma vie.
Il haussa un sourcil.
— Oh non... Oh non, mais qu'est-ce que t'as fait ?
